L’exercice de l’art et du rythme
Les deux derniers jours des Jeux marqueront le grand moment de la compétition de gymnastique rythmique avec les athlètes d’Europe de l’Est qui occuperont vraisemblablement le devant de la scène comme il y a quatre ans. Rappelons-nous à Athènes, la Russe Natalia Lavrova devenait la première à remporter deux médailles d’or dans une discipline réservée aux femmes, ajoutée au programme de gymnastique en 1984.
Jambe de bois
L’histoire de la gymnastique artistique aux Jeux Olympiques remonte en revanche au tout début. L’un des athlètes les plus extraordinaires des Jeux de 1904 à St Louis fut l’Américain George Eyser qui décrocha trois médailles d’or, deux médailles d’argent et une médaille de bronze, toutes avec une jambe de bois. Renversé par un train, il avait été amputé de la jambe gauche.
En 1956 à Melbourne, l’Ukrainien Viktor Chukarin remportait cinq médailles, dont trois d’or, portant son palmarès à 11 médailles au total (dont sept d’or), tandis que la Hongroise Agnes Keleti parvenait au nombre de 10 en remportant à ces Jeux quatre médailles d’or et deux d’argent. Huit ans plus tard à Tokyo, une autre Ukrainienne, Larysa Latynina, portait son palmarès au nombre incroyable de 18 médailles, un total toujours inégalé, et jusqu’à ce que Michael Phelps ne réécrive l’histoire cette année, Larysa Latynina fut également l’une des quatre seuls athlètes, tous sports confondus, à avoir remporté neuf médailles d’or.
C’est également aux Jeux de 1964 que fut célébré le premier mariage olympique lorsque le gymnaste bulgare Nikolai Prodanov et la spécialiste de saut en longueur Diana Yorgova échangèrent leurs vœux au village olympique. Une nouvelle tendance était née car en 1968, la gymnaste tchèque Vera Èáslavská, peu après avoir remporté quatre médailles d’or et deux médailles d’argent, se mariait à Mexico pendant les Jeux, à la plus grande joie d’une dizaine de milliers d’amis et admirateurs.
Quatre ans plus tard à Munich la minuscule Olga Korbut du Bélarus tenait le public en haleine avec ses succès et déboires successifs – elle remporta en effet le concours par équipe mais râta le concours individuel avant de remporter la finale aux engins. En 1976 à Montréal, la jeune Roumaine de 14 ans Nadia Comãneci se voyait attribuer pour la première fois dans l’histoire de la gymnastique la note parfaite de 10.0. Et pas seulement car elle reçut pas moins de sept notes de 10.0 et enleva trois médailles d’or, une d’argent et une de bronze.
À Moscou en 1980, le Russe Nikolai Andrianov remporta cinq médailles d’or, totalisant ainsi pour l’ensemble de sa carrière un nombre record – avant Phelps – de 15 médailles, dont sept d’or, tandis que son compatriote Aleksandr Dityatin décrochait une médaille dans chaque épreuve masculine devenant ainsi le seul athlète de l’histoire à gagner huit médailles en une seule édition des Jeux – toujours avant Phelps bien-sûr. Enfin, en 1992, le Biélorusse Vitaly Scherbo remportait six médailles d’or, dont quatre en une seule journée – et cela même Phelps ne l’a pas réussi !