L’espoir coréen du skeleton Jung Seunggi a retenu la leçon pour PyeongChang 2018 !
Le travail acharné, un dévouement total et un centre d’entraînement tout neuf de classe mondiale ont aidé l’ancien n°1 mondial junior Jung Seunggi à se remettre de sa déception des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Lillehammer 2016, où il était resté loin du podium de l’épreuve de skeleton. Inspiré par le vice-champion du monde Yun Sung-Bin, l’adolescent de la République de Corée espère bien se qualifier pour disputer les Jeux à domicile.
En février 2016, lors des JOJ, Jung Seunggi s’est présenté sur la piste du centre de glisse de Lillehammer en tant que n°1 mondial de sa classe d’âge, en pleine confiance et ne visant rien d'autre que la médaille d’or. Mais cela ne s’est passé comme prévu. Une série de descentes d’entraînement mal négociées ont indiqué la tendance pour l’athlète alors âgé de 16 ans : il s’est classé à une décevante 8e place dans sa compétition. Pour un jeune
skeletoneur qui avait connu une ascension météorique, de téléspectateur des Jeux de Sotchi 2014 au rang de premier junior mondial en seulement deux années, la leçon fut sévère. Mais elle lui a également beaucoup appris.
« Je serais beaucoup plus heureux si j'avais eu de meilleurs résultats, mais je me sens confiant pour les prochaines échéances. En fait, j’étais très nerveux. Comparé aux autres athlètes, je manquais d’expérience et de technique. La prochaine fois, je saurai mieux me préparer ». Avec la perspective des Jeux de Pyeongchang 2018, Jung et ses entraîneurs avisés ne manqueraient pas de dire que de tels accrocs dans le parcours d’un jeune champion sont de bonnes choses à prendre au début d’une carrière, mais le coup n’en fut pas moins dur à encaisser.
En termes de résultats, Jung a très vite rebondi, et de manière impressionnante. Un mois après les JOJ, le Coréen a égalé son meilleur résultat chez les seniors : une 5e place dans la Coupe d’Amérique du Nord, une épreuve qui fait partie d’une tournée promotionnelle soutenue par la Fédération Internationale de Bobsleigh et Skeleton (ISBF). Il a joliment poursuivi avec cinq top 10 dans la Coupe nord-américaine cette saison, dont une nouvelle 5e place.
Jung évoque deux facteurs pour son regain de compétitivité : « un soutien affectif et l’ouverture du centre d’entraînement sur glace pour la poussée à PyeongChang. Intégrée au centre de glisse d’Alpensia, qui sera l’hôte l’an prochain des épreuves olympiques de Bobsleigh, Skeleton et Luge, cette installation a transformé la pratique de l’entraînement pour Jung et ses coéquipiers. Ils devaient auparavant se rendre à l’étranger et composer avec de nombreuses contraintes, « s’adapter aux différentes cuisines et faire face aux décalages horaires », comme il l’explique, ou innover et s’entraîner durant l’été à la si cruciale technique de la poussée au départ en se servant de luges à roulettes. « J’essaye de pousser aussi fort que je peux. Le fait de bénéficier d’une piste à la maison est vraiment important dans ce sport » dit-il.
Le public coréen espère bien que cet avantage se traduira par des médailles. Les signaux sont au vert. Yun Sung-Bin est une des têtes d’affiche pour les Jeux 2018, après avoir gagné la médaille d’argent des championnats du monde ISBF 2016. L’athlète de 22 ans a également terminé 2e du classement général de la Coupe du monde et a démarré la présente saison avec une victoire et quatre podiums dans ses sept premières courses.
Avec le duo de bobsleigh composé de Won Yunjong et Seo Youngwoo, les premiers Asiatiques à remporter la Coupe du monde la saison dernière, la République de Corée possède une génération d’athlètes capables d’inspirer la jeunesse. Cette réussite pousse clairement Jung vers l’avant, mais elle rend aussi ses chances de participer aux Jeux à domicile plus hasardeuses. Il n’y a pas que Yun Sung-Bin, il y a également deux autres coréens réguliers sur la Coupe du monde, et une poignée de compatriotes bagarrant avec Jung sur les compétitions promotionnelles. L’adolescent espère que l’exemple de ses héros sportifs le mettra sur le bon chemin.
« J’admire le footballeur Ji-Sung Park. Il n’était pas doté d’un talent naturel sur le terrain, mais il a continué à essayer de s’entraîner avec acharnement et il est finalement devenu une star mondiale. Je veux devenir comme lui », explique Jung. Ses efforts, combinés à l’expérience durement acquise aux JOJ 2016, pourraient suffire à le mener vers des Jeux à la maison. « Je ne suis pas certain que la tâche soit aisée, mais l’expérience de Lillehammer m’a rendu plus fort, afin de ne pas commettre les mêmes erreurs que d’autres qui n’ont pas l’expérience de la scène olympique ». Tous les éléments sont réunis pour offrir une belle conclusion à cette histoire de rédemption !