Doté d’une grande agilité et d’une capacité à bondir à la vitesse de l’éclair, Kuck figurait incontestablement parmi les favoris aux Jeux Olympiques à Amsterdam malheureusement une fracture de la cheville compromit ses chances de participer avant même le début de la compétition.
Les Jeux Olympiques à Amsterdam représentaient davantage un chant du cygne pour cet étudiant de l’université d’état d’Emporia au Kansas. En effet il avait battu le record du monde du lancer du poids et du javelot et était au terme d’une carrière distinguée en course à pied qui l’avait vu battre plus de cent records.
Au début de la compétition, il était, avec le lanceur allemand Emile Hirschfeld qui quelques mois seulement avant le début des Jeux avait établi un record du monde, l’un des grands favoris pour la médaille.
Dans les séries de qualification au Stade olympique, sa blessure à la cheville demeura absolument présente et chacun put s’en rendre compte. Il lança le strict minimum pour obtenir sa place dans la finale à six participants. Son collègue américain, Herman Brix, qui devait par la suite devenir un acteur de cinéma à succès, battit le record olympique en se qualifiant.
À la finale, tous les concurrents étaient au meilleur de leur forme. Le lancer faisait appel à un style plus insistant sur le côté que l’équivalent moderne et le niveau était élevé.
De toute évidence, pour qui voulait décrocher la médaille d’or, un lancer proche de celui des 15,79 m de Hirschfeld ou meilleur même était nécessaire.
Hirschfeld pour sa part manqua cette distance de quatre centimètres et Kuck profita de l’occasion. Faisant abstraction de sa douleur à la cheville, il parvint à un lancer à 15,87 m, soit un nouveau record du monde. Un mois à peine après les Jeux, de retour en Allemagne, Hirschfeld fut le premier homme à lancer à 16 mètres.