JO de Paris 2024 : Des médaillés français dont Sylvain André, Manon Apithy-Brunet et Félix Lebrun dévoilent où ils ont rangé leur médaille olympique
Boîte, sac à main ou même tringle à rideau : découvrez où plusieurs Français médaillés aux Jeux Olympiques de Paris 2024 ont décidé de ranger leur récompense.
Plusieurs centaines de grammes, 85 mm de diamètre, 9,2 mm d'épaisseur et serti d'un morceau de métal de la Tour Eiffel : voici les caractéristiques de l'objet le plus convoité de l'année, les médailles des Jeux Olympiques de Paris 2024.
Elles ont récompensé les meilleurs athlètes et fait rêver des millions de spectateurs pendant 16 jours de compétitions.
Mais qu'en est-il après la cérémonie de clôture, quand l'heure est venue pour les olympiens de quitter le village olympique pour rentrer chez eux ? Où rangent-ils leur médaille ? Que représente-t-elle ? Est-ce qu'elle est montrée au plus grand nombre ou plutôt préservée des regards ?
Huit athlètes français médaillés aux JO de Paris 2024 ont répondu à ces questions posées par Olympics.com. Rangement, estime, soin : ils révèlent les secrets bien gardés de leurs médailles souvent loin d'être cachées. Et une chose est sûre : le rapport à cet objet tant convoité est différent pour chaque athlète.
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Des médailles bien rangées pour certains
Les médaillés olympiques le sont pour l'éternité, mais la médaille ne reste pas à leur cou pour toujours.
Après les quelques minutes passées sur le podium, en écoutant La Marseillaise pour les Français les plus chanceux, il faut trouver un nouveau refuge pour cet objet si précieux. Certains d'entre eux privilégient leur domicile et ne la sortent pas beaucoup. C'est le cas des frères Alexis et Félix Lebrun.
« Ma médaille est chez moi, dans mon salon », explique l’aîné, médaillé de bronze par équipes hommes.
Son petit frère, qui a aussi gagné le bronze en simple hommes, ne conserve pas ses breloques au même endroit.
« J’en ai mis une dans ma chambre et l’autre chez ma grand-mère qui habite juste en-dessous de chez nous. »
Ils savent où elles sont, et c’est le plus important pour eux. Les deux frangins n’ont pas besoin de les contempler souvent pour se remémorer les bons moments vécus lors des épreuves de tennis de table à l’Arena Paris Sud.
« Je ne les sors pas très souvent. De temps en temps, j’y jette un coup d’œil mais je ne les regarde pas tous les jours. Je préfère regarder des vidéos, les images me rappellent plus les émotions que la médaille en elle-même », explique Féfé.
« Je ne la regarde pas beaucoup. Je sais où elle est. Je n’ai pas besoin de la regarder pour revivre les émotions des Jeux », confirme son grand frère.
La logique est la même pour Sofiane Oumiha, vice-champion olympique en boxe pour la deuxième fois de sa carrière.
« La médaille est rangée à la maison, en attendant de faire une armoire avec mes trophées. Je ne la sors pas beaucoup », avoue celui qui apprend à aimer sa médaille d’argent gagnée en -63,5 kg. « Ce n’est pas la couleur que je voulais, mais je la savoure petit à petit. »
Sylvain André est aussi vice-champion olympique. Il est monté sur le podium du BMX Racing avec ses compatriotes Joris Daudet et Romain Mahieu pour s’offrir une récompense comme aucune autre.
« En la comparant aux autres médailles, ce n’est pas la même », a-t-il avoué. Elle est pourtant rangée au même endroit insolite que ces breloques mondiales : une tringle de rideau de son salon.
« Mais je la sors souvent pour des représentations ou des soirées », précise-t-il.
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Des médailles qui voyagent beaucoup pour d'autres
Si certaines médailles olympiques n'ont pas le temps d'être rangées, c'est justement à cause des sollicitations qui les accompagnent.
« Pour l'instant, ma médaille est tout le temps dans mon sac à main parce que partout où je vais, même quatre mois après, on me demande toujours de la ramener », remarque Élodie Clouvel.
Lorsque son emploi du temps est plus calme, la vice-championne olympique de pentathlon moderne trouve quand même le temps de poser sa médaille d’argent dans un endroit bien particulier. Une fois accrochée dans sa petite boîte « toute mignonne », elle trône aux côtés de la médaille d’argent de Rio 2016 sur une étagère où se trouvent tous les objets qui lui sont chers.
La médaille de Lisa Barbelin est aussi très régulièrement de sortie. Trop ? Presque !
« Elle est très souvent dans mon sac car je fais beaucoup d’interventions et elle est toujours avec moi. Je la sors très souvent, j’aimerais la laisser un peu plus tranquille mais actuellement ce n’est pas trop possible. »
La médaillée de bronze en tir à l'arc a une autre bonne raison de la sortir régulièrement : réaliser que ce qu'elle a vécu aux Invalides est bien réel.
« Je la regarde tout le temps, je n’arrive pas trop à passer une semaine sans la regarder, à m’assurer qu’elle est bien là et que tout est vrai. »
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« Je sors la médaille souvent, mais presque plus pour les autres que pour moi »
Parfois, la seule chose qui brille plus qu'une médaille olympique est le regard des gens qui posent leurs yeux dessus. C'est le cas pour les athlètes, mais surtout pour les gens qui les suivent. Manon Apithy-Brunet en a pris conscience. Sa médaille d'or en sabre femmes a marqué l'histoire de l'escrime français, mais encore plus l'imaginaire du public.
« Quand je montre cette médaille, c'est fou les réactions que je peux voir sur les visages. Ils sont tellement heureux, sous le choc, surpris et émerveillés devant cet objet. Moi, la médaille, je l'aime parce que c'est la mienne, parce que je vois tout le travail qui est derrière et qu'elle me rappelle cette belle journée. Pour les gens, c'est tellement quelque chose d'inatteignable, de magique que je me dis que c'est ma mission de la montrer et que les gens puissent la voir en vrai. »
La sabreuse voulant faire plaisir au plus grand nombre, sa médaille d'or est le plus souvent dans son sac à main.
Nicolas Gestin est aussi devenu champion olympique aux JO de Paris 2024. Le Français a été sacré dans l’épreuve de K1 en canoë slalom, guidée par sa quête de la médaille d'or. Maintenant qu'elle est à lui, il espère que ce bout de métal puisse montrer la voie à d'autres jeunes.
« Si ça peut susciter des vocations ou permettre à certains de réaliser un rêve en la touchant, tant mieux. Elle a plus vocation à être partagée qu’à mon plaisir personnel. C’est sur que c’est une fierté, mais je suis plus attaché au moment, à la performance que j’ai vécue que vraiment à la médaille. »
Nicolas Gestin a dompté le bassin en eau vive de Vaires-sur-Marne pour s'offrir une médaille d'or qui a désormais vocation à prendre des bains de foule.
« Je la sors souvent mais presque plus pour les autres que pour moi. Je n'ai pas forcément de plaisir personnel à la regarder en me disant que c’est mon Graal », explique-t-il au sujet de la médaille qui est dans sa boîte, chez lui, le reste du temps.
Qu'importe où elle est rangée, une médaille olympique occupe toujours une place à part. Dans la vie d'un athlète, comme dans la perception des gens.
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