JO de Paris 2024 | Basketball - Les Bleus visent le titre olympique avec un seul mot en tête : « défense ! »

Par Florian Bouhier
6 min|
 Nando de Colo #12, Nicolas Batum #5 and Rudy Gobert #27 
Photo de 2023 Getty Images

Au début de leur préparation des Jeux Olympiques de Paris 2024, les joueurs de l'équipe de France de basketball hommes ont immédiatement été avertis, cette année, le focus sera mis plus que jamais sur la défense.

Après leur échec retentissant lors de la Coupe du monde FIBA 2023, le sélectionneur Vincent Collet et son staff veulent retrouver ce qui a fait la force de l'équipe de France.

« Notre ambition sur ces Jeux de Paris ne se réalisera qu'à la condition qu'on soit une équipe défensive exceptionnelle. C’est ce qu’on a présenté aux joueurs lors des entretiens individuels. C’est une condition sine qua non, il ne faut pas perdre ça de vue. »

Retrouver cette identité défensive, cette envie de se battre sur chaque rebond est une chose primordiale pour les Bleus. En effet, aux cours des campagnes précédentes, la France a très souvent sorti des matchs références défensifs : de la demi-finale de l'EuroBasket 2022 contre la Pologne (95-54), à leur quart de finale victorieux contre Team USA (89-79) au Mondial 2019, sans oublier leur exploit contre l'Espagne éliminée chez elle (65-52) lors de la Coupe du monde 2014.

« C'est un ADN qui est ancré dans notre équipe. Je pense que ça fait plaisir à tout le monde. On le ressent aussi depuis le début des entraînements. On a vraiment cette volonté de défendre et d'être intense, surtout les deux côtés du terrain », affirme Frank Ntilikina, forfait l'été dernier.

Un ADN défensif, accentué encore plus cette année, avec une raquette exceptionnelle, composée de Rudy Gobert, quadruple meilleur défenseur NBA et d'un certain Victor Wembanyama...

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« L'année dernière, on n'avait pas d'identité. On n'était pas sûr de savoir si on était une équipe offensive ou une équipe défensive, ce n'était pas clair. Les rôles de chacun, les leaders... c'était un peu flou à ce niveau-là aussi. C'est très important que chacun soit conscient de son rôle et surtout de qui on doit être en tant qu’équipe. »

Pour Rudy Gobert, hors de question de reproduire le fiasco de Jakarta d'août 2023 où Les Bleus avaient perdu pied dès les deux premières rencontres de la Coupe du monde FIBA. Face au Canada, pour leur entrée en lice, les vice-champions olympiques n'avaient pas répondu à la montée en puissance de leur adversaire en deuxième mi-temps, encaissant un inquiétant 52-25. Deux jours plus tard, même léthargie défensive face à la Lettonie et une défaite surprise 88-86.

Ainsi, pour viser le titre olympique et être à la hauteur de leur rêve, les choses ont été clarifiées. Fini le flou, le cap est mis sur la défense.

« Je pense que tout le monde sait à peu près ce qu'on a à faire, ce qui a été fait l'année dernière et les erreurs qui ont été faites. On a parlé avec Vincent (Collet) depuis des mois, on connaît la philosophie de jeu, on sait ce que ça va être cette année », confirme Nicolas Batum en début de préparation à l'INSEP.

« Quand on a eu des médailles, on était toujours dans les trois meilleures défenses du tournoi. L'an passé, on était redevenu une équipe défensive moyenne. Le gap était vertigineux à tout point de vue : rebond, pourcentage adverse. On a sombré dans ce domaine-là. On souhaite reconstruire autour de ça », analyse par la suite le sélectionneur des Bleus.

Celui-ci a donc orienté sa liste définitive avec cette envie de devenir une défense d'exception en tête.

Au poste de meneur, trois joueurs suffocants, très bons pour mettre la pression défensive et prendre en individuel tout terrain leur adversaire : Andrew Albicy, Frank Ntilikina et Matthew Strazel. On retrouve également le jeune Bilal Coulibaly, ailier au physique taillé pour les missions défensives de premier ordre et enfin, à l'intérieur, un phénomène, encensé par toute la planète basket, Victor Wembanyama.

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Lors de la saison NBA 2023-24, un duo a particulièrement brillé au niveau de la défense.

Deux intérieurs français, le rookie de l'année Victor Wembanyama (20 ans) et le meilleur défenseur de l'année Rudy Gobert (32 ans). Ce dernier a été le leader de la meilleure défense NBA avec sa franchise de Minnesota (106,5 points encaissés par match) tandis que Wemby a terminé meilleur contreur de la ligue avec 3,6 contres par match.

C'est donc en toute logique que la France va s'appuyer sur les qualités défensives de leurs deux intérieurs titulaires, qui suscitent l'admiration de leurs propres partenaires. Pour Guerschon Yabusele, « Victor et Rudy font partie des meilleurs défenseurs », tandis que selon Isaïa Cordinier, la France dispose des « deux meilleurs dissuadeurs au monde. »

Malgré le fait que Gobert et Wembanyama n'avaient jamais joué ensemble sous le maillot bleu avant cette préparation, le pivot des Minnesota Timberwolves est très optimiste sur la réussite future de leur duo en haute altitude. « Le but, c’est de pouvoir défendre contre toutes les équipes et qu'on soit capable d'étouffer toutes les équipes. Quand tu ajoutes Victor à ça, les possibilités sont illimitées. Ça peut permettre de mettre encore plus de pression, sachant que tu as deux assurances. »

« On va pouvoir mieux défendre la ligne à trois points, sur la défense rapprochée d’être plus agressif, et de ne pas donner de tirs ouverts parce qu’on sait qu'on a aussi une sorte de sécurité derrière », confirme l'ailier Isaïa Cordinier.

Malgré une fin de préparation inquiétante avec quatre défaites, les Bleus restent positifs : « Pour moi et toute l'équipe, le plus important était de voir s'il y avait des progrès au fur et à mesure que les matchs avançaient, et c'est vraiment ce que nous avons ressenti. Nous avons appris de chacune de ces défaites et de ces victoires », a déclaré Rudy Gobert après la défaite contre l'Australie 82-83.

« Notre potentiel défensif, c'est ce qui peut nous rendre uniques. »

Il ne reste plus qu'à le démontrer. Première étape, face au Brésil, ce samedi 27 juillet, au Stade Pierre Mauroy de Lille.