JO de Paris 2024 - Léon Marchand sur le toit de l'Olympe : « deux médailles d’or en deux heures, c’est incroyable »   

Par Florian Bouhier
6 min|
Gold Medalist Leon Marchand of Team France
Photo de 2024 Getty Images

Il enlève son bonnet, lève le bras, puis frappe l'eau du bassin de la Paris La Défense Arena.

Dans ce geste, du bonheur, de la rage et mais également du soulagement. L'immense défi de remporter deux titres olympiques dans la même soirée est réussi, Léon Marchand est rentré dans la légende du sport français.

« Après le 200 mètres brasse, je pense que j’ai fini le marathon, j’ai fait 6 courses individuelles en un jour et demi, c’est beaucoup donc j’en ai profité pour prendre du plaisir à la fin de cette course et kiffer parce que j’ai gagné deux médailles d’or en deux heures, c’est assez incroyable pour moi », répondant en conférence de presse à une question d'Olympics.com.

Débutée à 20h39, juste avant de s'élancer pour un 200 mètres papillon d'exception, la soirée de Léon Marchand s'est conclue après un 200 mètres brasse qu'il a dominé tout du long aux alentours de 22h36.

« J’avais pas mal de temps donc c’était idéal pour moi, le temps de récupérer et de me préparer pour le 200 brasse en finale donc ça s’est plutôt bien réalisé. »

« J’avais déjà répété ce genre de choses aux Championnats du monde, mais là ce n'était pas facile parce qu’on a envie de profiter des 15 000 spectateurs qui sont là pour me voir. J’ai quand même profité mais sans perdre trop d’énergie et après j’ai réussi à me concentrer sur ce que j’avais vraiment envie de faire : le doublé 200 brasse - 200 papillon. »

C'était une soirée de gala à la Paris La Défense Arena, où les yeux du monde entier étaient rivés sur Léon Marchand. Une électricité perceptible même à l'extérieur du site olympique où la chaleur étouffante accompagnait un ciel menaçant. Quelques heures avant la première finale, les supporters français enchaînaient les chants à l'honneur du champion olympique du 400 mètres 4 nages, tandis que les volontaires de Paris 2024 sortaient galvanisés suite à un discours de motivation de leur manager.

« C'est assez drôle parce que je suis une personne assez timide de base et j'étais vraiment au centre des attentions durant ces deux courses. J'ai essayé de prendre l'énergie de toute la foule, le public a été exceptionnel avec moi, il m'a poussé dans chaque finale. »

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Un duel d'exception sur le 200 mètres papillon avec Kristóf Milák : « C'était vraiment une course folle »

Avant de remporter son premier titre olympique sur le 400 mètres 4 nages, Léon Marchand a confié qu'il avait ressenti beaucoup de pression : « C’était ma spécialité, je détiens le record du monde, c’était aussi le premier jour pour moi, j’avais pas mal de pression et le titre m’a permis de me libérer. »

Moins crispé, plus fluide, le Toulousain pouvait faire briller son nouveau statut de champion olympique et croire à la réussite de son challenge XXL, le doublé 200 mètres brasse - 200 mètres papillon du mercredi 31 juillet.

« Le doublé, c’était quelque chose que j’envisageais depuis pas mal de temps. Voir que mon entraineur être aussi confiant pour le faire, ça m’a fait du bien. [...] Je pense que c'est Bob [Bowman] qui m'a dit après le 400 mètres 4 nages, 'Allez, on peut le faire' parce que j'étais en grande forme. »

Mais à toute grande aventure, ses obstacles. Ce mercredi soir, il se nommait Kristóf Milák. Le Hongrois, champion olympique en titre et détenteur du record du monde du 200 mètres papillon a été le principal adversaire de Léon Marchand. Celui qui l'a fait trembler et l'a dominé durant les 150 premiers mètres de la finale. Et puis, alors que l'on pensait le Français se diriger vers une belle médaille d'argent, la foule a commencé à crier...

« Le 200 mètres papillon était vraiment fou, notamment les derniers 50 mètres. J’étais en train de revenir sur Kristóf Milák et je pouvais entendre la foule devenir folle. C’est pour ça je pense que j’ai pu gagner la course, j’ai pu utiliser l’énergie du public. »

Cette remontée sur Kristóf Milák, déjà un moment d'anthologie, célébrée en simultané dans plusieurs sites olympiques tel que le Club France ou le Grand Palais. Une parenthèse dans le temps qui marquera ces Jeux Olympiques de Paris 2024.

« J'ai regardé tellement de courses de lui. Je sais qu'il a beaucoup de vitesse, bien plus que moi, alors j'ai essayé de me rapprocher le plus possible de lui aux 150 mètres et de tout donnner jusqu'à la fin », analyse Léon Marchand.

« Je n'étais pas trop loin parce qu'il n'était pas aussi rapide que son record du monde. Mais c'était vraiment une course folle pour moi. »

À la clé, un record olympique sur la distance qu'il ravit à Kristóf Milák, en 1 min 51 s 21 et une médaille d'or autour du cou.

Finale du 200 mètres brasse : la course parfaite et un nouveau record olympique

Cette fois-ci, il n'a laissé aucune chance à ses adversaires. Dès sa première coulée, Léon Marchand a pris la tête de cette finale de 200 mètres brasse, particulièrement motivé à écrire l'histoire.

Comme les plus grands champions, plus la tâche est difficile, plus le Français est meilleur. Pour sa sixième course individuelle en un jour et demi, aucun signe de fatigue ou de fébrilité chez Marchand. Une course parfaite, terminé en 2 min 05 s 85, nouveau record olympique. Subjugués, ces adversaires étaient admiratifs du Français après la finale.

« Il travaille très dur avec Bob [Bowman] et il a de bonnes personnes derrière lui. Il est jeune, il a faim et il est prêt à se battre. C'est génial de parler de la prochaine génération de nageurs. Je pense qu'il va amener le 400 mètres 4 nages, le 200 mètres papillon et le 200 mètres brasse à un niveau vraiment intéressant et j'ai hâte de le défier de nouveau sur le 200 mètres brasse. » a déclaré l'Australien Zac Stubblety-Cook, médaillé d'argent à Olympics.com.

« Il est vraiment génial. Il est très sympa et c'est un très bon partenaire d'entraînement. Il travaille dur et je suis très heureux d'avoir pu m'entraîner avec lui lorsqu'il était avec nous (Arizona State) » confirme le jeune Canadien Ilya Kharun, médaillé de bronze sur 200 mètres brasse et ancien partenaire d'université avec Marchand.

Le marathon terminé et deux nouvelles médailles d'or à la clé, Léon Marchand pouvait partir se reposer jusqu'à... demain matin et les séries du 200 mètres 4 nages.

Un nouveau défi.

Ça tombe bien, Léon Marchand adore ça.

JO de Paris 2024 : Le programme de Léon Marchand en natation

Jeudi 1er août

200 m quatre nages individuel

  • Début des séries à 11 h
  • Début des demi-finales à 21h35

Vendredi 2 août

200 m quatre nages individuel

  • Début de la finale à 20h43

Comment regarder Léon Marchand en direct aux JO de Paris 2024

En France, les JO de Paris 2024 sont à suivre sur France Télévisions ou Eurosport.

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