Jeux Paralympiques de Paris 2024 | Para athlétisme - Dimitri Pavadé : « Je voulais vivre ça, je l'ai vécu »
Comme à son habitude, il a gardé le sourire qui le caractérise.
Après la finale du saut en longueur T64 hommes où il a terminé à la quatrième place, Dimitri Pavadé ne voulait garder que de bons souvenirs de ses deuxièmes Jeux Paralympiques.
« J'ai eu une grosse blessure, je me suis acharné sur la rééducation, j'ai souffert. Donc aujourd'hui, être sélectionné pour aller aux Jeux à seulement quatre mois de reprise de saut, c'est exceptionnel. Faire 4ᵉ aux Jeux, c'est top. »
En cette belle nuit de fin d'été au Stade de France, le public a pu assister à un nouveau sacre de l'Allemand Markus Rehm, véritable légende du saut en longueur.
Si le nouveau titre paralympique de Rehm n'a surpris personne (il n'a plus perdu en finale de grandes compétitions internationales depuis 13 ans), Dimitri Pavadé tirait tout de même son chapeau au désormais quadruple champion paralympique.
« De toute façon, quand je viens en compétition, je ne viens pas pour Markus, personne ne vient pour Markus. »
Quatrième ce soir, le Français de 35 ans n'aura donc pas confirmé sa médaille d'argent obtenue lors des Jeux Paralympiques de Tokyo 2020, mais l'essentiel n'était pas là pour Dimitri Pavadé.
Pour atteindre cette nouvelle finale paralympique, il a fallu faire des sacrifices et revenir d'une blessure grave au genou droit, une rupture des ligaments antérieurs, qui l'aura écarté de la compétition pendant près d'un an.
« Je reviens d'une grosse blessure. Je suis très content et j'ai fait ce qu'il fallait. Je me suis battu jusqu'à la fin. »
« Je sais ce que je vaux et ce que j'accomplis aujourd'hui, je sais que ça donne de la force à beaucoup d'autres. Et ça, c'est le plus important pour moi.»
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Face à la légende Markus Rehm et à l'Américain Derek Loccident, vice-champion du monde, il fallait un très très grand Dimitri Pavadé pour obtenir une seconde médaille paralympique.
Le Réunionnais a réussi son meilleur saut dès le premier essai, une performance rappelant sa finale à Tokyo où son second essai à 7 m 39 avait suffi pour accrocher la seconde place. Mais cette fois-ci,malgré un bond à 7 m 43, La Bibe termine à six centimètres du podium.
« J’aurais pu sauter beaucoup plus loin. Il y a eu des prises de risques, mais ce sont des mordus qui ne comptent pas. C'est le jeu. »
« Le premier saut m'a mis en confiance. J'étais chaud, tellement chaud que je mordais. Après, j'avais trop de vent de face, je n'étais pas sur la planche mais j’étais en forme. J'aurais pu aller chercher plus loin. Si j'avais fait le même saut que à Albi, j'aurais été sur la troisième place. »
Le sprint, le nouvel objectif de Dimitri Pavadé
À 35 ans, Dimitri Pavadé a réalisé son rêve en sautant à Paris, devant les supporters français lors de la plus belle scène sportive handisport.
« C'est quelque chose d'exceptionnel, j'ai jamais vécu ça. Je voulais vivre ça, je l'ai vécu. Je suis d'habitude quelqu'un qui se laisse porter et qui ne contrôle pas forcément tout cet engouement mais là j'ai su monter le public, rentrer dans ma bulle et faire mon taf », raconte-t-il l'esprit encore tourné vers la piste violette du Stade de France.
« Mon coach m'a dit 'franchement tu m'impressionnes' car il sait comment je suis fougueux dans ce genre d'ambiance (rires) »
Désormais, c'est vers Los Angeles 2028 que Dimitri Pavadé se tourne, se fixant un nouvel objectif : briller en sprint.
« Je reviens sur le sprint, 100 mètres, 200 mètres et saut en longueur. Il ne faut pas oublier que j'ai commencé par tout ça ! »
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