Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 - « Ce qu’on retiendra, c’est l’union » : les athlètes dressent un premier bilan 

Par Céline Penicaud
5 min|
Public Paris 2024 France
Photo de Florent Perville / KMSP

Voilà, c’est fini.

Après un été riche en émotions et en performances exceptionnelles, les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont tiré leur révérence.

Dimanche 8 septembre, à quelques heures de la cérémonie de clôture, plusieurs athlètes et para athlètes étaient célébrés au Parc des Jeux situé à la Courneuve en Seine-Saint-Denis, par des centaines de spectateurs venus applaudir une dernière fois leurs champions.

L’occasion pour les sportifs présents de dresser un premier bilan de ces Jeux dans la Ville Lumière.

Et parmi ceux que Olympics.com a pu rencontrer, un discours commun semble ressortir : l’union et le soutien du peuple français ont marqué les esprits.

« Mon meilleur souvenir des Jeux Paralympiques, au-delà des médailles, c’est le public », clame Marie Patouillet, médaillée d'or de la poursuite C5 et médaillée d'argent du 500 m C4-5.

Découvrez comment le public a marqué les athlètes, et ce qu’ils espèrent après ces Jeux à domicile.

LIRE AUSSI - « Le meilleur public », « incroyable », « ambiance folle »… Les athlètes français ont été portés par des spectateurs survoltés tout au long des Jeux Olympiques

« C’était rempli d’amour, c’était magique »

Toujours sur un petit nuage après des Jeux Paralympiques de Paris 2024 accomplis et ponctués par deux médailles, Marie Patouillet a détaillé ce qui l’a particulièrement émue.

« Que ce soit au Vélodrome ou sur le bord de la route à Clichy pour les courses sur route, le public a été incroyable », s’enthousiasme la para athlète de 36 ans, qui était engagée en cyclisme sur piste et en cyclisme sur route.

« C’était rempli d’amour, c’était magique. Ça nous a donné une force énorme en tant qu’athlètes paralympiques pour performer. On n’avait jamais connu ça, c’est un cadeau inimaginable qu’on reçoit. »

Même son de cloche du côté de Stephen Parez-Edo Martin, qui a permis à la France de décrocher sa première médaille d’or avec l’équipe de rugby à 7 dès le lendemain de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques, le 27 juillet.

« La communion qu’on a pu avoir avec le public à la fin de chaque match, tout l’amour qu’on a pu recevoir et vraiment cette union de tout le peuple français durant ces Jeux, c’était vraiment incroyable », décrit-il.

« Je me suis dit que j’étais fier d’être Français, et c’est un sentiment qui est juste incroyable à vivre », poursuit le champion olympique de 30 ans. « Quand le peuple français veut vraiment marcher dans la même direction, on est capable de faire des choses énormes. J’ai hâte de voir comment Los Angeles va pouvoir faire mieux que nous », s’amuse-t-il.

Pour la porte-drapeau de la délégation olympique française Mélina Robert-Michon, l’engouement autour des Jeux a permis d’effacer toutes les critiques et les doutes émis avant le début de l’événement.

« Il y a eu tellement de choses qui se sont passées avant, en disant que ça n’allait pas être prêt. Et finalement ça a été une fête magnifique. C’est parti très très fort et au fur et à mesure les derniers grincheux ont finalement rejoint la cause et c’étaient les premiers à encourager les Français, à partager et à vivre tout ça », se souvient-elle.

« Je pense qu’on a vécu quelque chose d’assez énorme qui va marquer la France, marquer la société française, et ça c’est chouette. Ça met en avant tout ce que le sport peut apporter à la société. Puis cette bouffée d’optimisme et de sourires, ça fait du bien. »

L’unité, le goût du sport et la cause du handicap au cœur des espoirs des athlètes

Au-delà du bilan qu’ils dressent, les athlètes espèrent que la bonne dynamique propulsée par les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 va perdurer dans le temps.

« C’est juste incroyable, j’ai envie de retrouver ce peuple français comme ça tous les jours, à vouloir tout faire ensemble et être fiers de ce qu’on est. J’espère que ça va perdurer et qu’on le retrouvera sur d’autres événements », croise les doigts Stephen Parez-Edo Martin.

Pour Mélina Robert-Michon, c’est également le moment d’impulser le goût du sport aux Français, et plus particulièrement aux jeunes.

« Déjà on a beaucoup parlé de sport et ça fait du bien. Je pense que ça a aussi touché beaucoup de gens, et peut-être que certains se disent qu’ils ont envie de se remettre au sport, j’espère que ça va créer une dynamique par rapport à ça. C’était une dynamique collective, sportive et de réussite », analyse-t-elle.

Et c’est également le moment de changer le regard sur le handicap, grâce aux Jeux Paralympiques.

« Sur les Paralympiques, montrer ces images, montrer que tout le monde peut faire du sport et qu’il n’y a pas d’excuses, j’espère que plein de gamins se sont dit que c’était fort. On peut avoir plein de discours sur plein de choses mais les images… Un gamin qui voit un gars en fauteuil qui est capable d’aller chercher une médaille, tout ça, ça va le marquer et il va se dire ‘bah tiens, moi aussi je peux faire ça’, et je pense que c’est hyper important », explique-t-elle.

Marie Patouillet, née avec une malformation depuis la naissance au pied gauche, espère aussi que l’engouement autour des Jeux Paralympiques et les belles performances des para athlètes vont permettre de donner un coup de boost à la cause du handicap dans la société.

« J’espère qu’en France et dans le monde entier l’accès à l’activité physique pour les personnes en situation de handicap sera beaucoup plus facile. Que chaque enfant porteur d’un handicap pourra accéder à un club de sport, à une association sportive, et ainsi aller à la découverte de son corps et mieux se connaître » déclare-t-elle.

Il reste une ultime chance au peuple français d’entrer en communion avec ses champions, le samedi 14 septembre, lors de la Parade des Champions sur les Champs-Élysées.