Jemima Montag, jeune leader du CIO, souhaite avoir un impact sur le terrain et en dehors

Alors qu'elle s'apprête à participer à ses premiers Jeux Olympiques à Tokyo 2020, la marcheuse australienne Jemima Montag fait également partie du programme des jeunes leaders du CIO, pour aider les femmes et les jeunes filles à faire du sport via des moyens ludiques et inclusifs. 

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(Photo de Robert Cianflone/Getty Images)

Jemima Montag a déjà accompli beaucoup de choses en 23 ans, mais ce n'est que le début. La marcheuse australienne a remporté la médaille d'or du 20 km aux Jeux du Commonwealth à seulement 20 ans. Elle a déjà obtenu une licence en sciences à l'Université de Melbourne, avec une spécialisation en physiologie, et commencera des études en médecine l'an prochain.

Elle a également remporté une médaille d'argent aux Jeux universitaires mondiaux de 2019 et a terminé 10e aux Championnats du monde d'athlétisme cette même année, soit le meilleur résultat d'une Australienne sur 20 km marche depuis 20 ans.

Et lorsqu'elle n'est pas sur la route, arborant les couleurs vert et or emblématiques de l'Australie, Jemima Montag va à la rencontre des écoliers de tout le pays pour inspirer la génération future.

Comme si tout cela ne suffisait pas, Jemima Montag participe également à la dernière édition du programme des jeunes leaders du CIO, avec pour objectif de faire tomber les barrières qui freinent la participation des jeunes filles au sport et réalisera bientôt son rêve de devenir une olympienne lorsqu'elle participera aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 en août.

Mais si son CV impressionnant a de quoi faire passer le plus grand travailleur pour un fainéant, Jemima Montag, elle, prend tout cela à bras le corps. Sa prochaine étape majeure sera celle de ses débuts olympiques, lorsqu'elle s'élancera sur les routes de Sapporo pour l'épreuve du 20 km marche le 6 août.

« Je suis tellement heureuse que les Jeux approchent », explique Jemima Montag avant de poursuivre, « Nous les avons tellement attendu avec ce report et ce seront mes premiers Jeux Olympiques, c'est une expérience nouvelle et palpitante. »

C'est l'aboutissement d'environ 15 ans de travail. Depuis l'âge de huit ans, je rêvais déjà de ce moment. Aujourd'hui, je compte les jours.

Jemima Montag a commencé la marche un peu par hasard, admettant que lorsqu'elle avait essayé différentes disciplines dans son club de Brighton, à Melbourne, la marche était « très méconnue ».

« Pour les autres, c'était une promenade autour de la piste pour discuter avec ses amis, c'était plutôt une pause avant les autres épreuves jugées « plus importantes ». Personne ne prenait ça très au sérieux. »

Mais après avoir peiné dans d'autres disciplines, Jemima Montag s'est découvert une « aptitude naturelle » pour les épreuves d'endurance et a commencé à apprécier la marche lorsqu'elle a réalisé qu'elle pouvait être compétitive et gagner face à ses amis sur la discipline.

« Je n'étais pas douée dans les épreuves basées sur la puissance ou la vitesse, ni pour aucun sport nécessitant une coordination main-œil », précise-t-elle. « Mais cette activité d'endurance plutôt lente me convenait vraiment. Et, honnêtement, c'était vraiment agréable d'enfin gagner quelque chose, de monter sur le podium et de recevoir une médaille, après avoir été découragée par toutes les autres disciplines. »

Et Jemima Montag a vite compris que ce sport lui apporterait bien plus que de simples petites médailles.

« Au début, c'était juste pour me faire des amis. Puis il y a eu un sentiment d'accomplissement a force de monter sur le podium et de travailler pour atteindre mes objectifs », admet-elle. « J'ai réalisé le bonheur et le sens que ce sport apportait à ma vie. »

Jemima Montag est désormais bien consciente des nombreux avantages que procure la pratique d'un sport et tient à faire en sorte que tout le monde puisse bénéficier de ces mêmes avantages.

« En faisant du sport, nous pouvons acquérir des compétences telles que le travail d'équipe, la résilience, la capacité de perdre et de gagner avec dignité. Et je pense que le fait d'offrir l'opportunité de faire du sport et d'acquérir toutes ces compétences au plus grand nombre de personne possible, est très important. Je tiens vraiment à apporter ma contribution sur ce sujet car j'estime que le sport doit être accessible à tous. »

Jemima Montag est particulièrement décidée à faire tomber les barrières qui limitent la participation des jeunes filles au sport et a choisi de se concentrer sur cette question pour l'entreprise sociale qu'elle développe dans le cadre du dernier programme des jeunes leaders du CIO, qui a débuté plus tôt cette année.

Elle fait partie des 25 jeunes leaders venus du monde entier, à avoir intégré ce programme de quatre ans, qui fournit des conseils d'experts, des fonds et des possibilités d'apprentissage pour que ces jeunes leaders puissent imaginer, concevoir et monter leur propre entreprise sociale basée sur le sport de manière durable.

« C'est un privilège et une formidable opportunité de faire partie du programme des jeunes leaders du CIO et de pouvoir travailler autour de cette problématique », déclare Jemima Montag. « Seule, j'avais la motivation mais pas forcément les moyens de laisser un impact durable. Mais avec l'accès au mentorat, aux sessions avec des experts, à une base de contacts et aux échanges d'idées avec les 24 autres jeunes leaders, je pense que nous serons capables de faire quelque chose de vraiment sympa. »

Jemima Montag espère que son projet, intitulé « Girls Active Project », permettra de faire tomber les barrières auxquelles sont confrontées les jeunes femmes qui veulent commencer sport et que ses recherches ont mis en avant comme les uniformes inconfortables et inadaptés, à la confiance et à l'estime de soi ou l'image corporelle et le culte du physique. Autant de problématiques qui contribuent à la baisse du nombre de femmes dans le sport.

« J'étais vraiment enthousiaste à l'idée de travailler dans un domaine qui me passionne », indique-t-elle. « Après avoir découvert l'importance de la conception centrée sur l'humain avec notre expert, Nanna Dahl, j'ai décidé de confier mon projet aux jeunes filles elles-mêmes. Mon entreprise sociale sera directement dans les écoles et créera le « Girls Active Group » dirigé par un groupe d'élèves de 15 à 18 ans. Ce groupe organisera trois activités clés par trimestre. Tout d'abord, les élèves assisteront à une conférence donnée par une sportive qui leur parlera de son parcours sportif et de la manière dont elle a surmonté tous les obstacles. Ensuite, les élèves participeront à l'heure du déjeuner à une séance d'activité ludique dirigée par un instructeur, car mes recherches ont montré que les jeunes filles sont bien plus motivées par des activités créatives sans compétition comme la salsa, le yoga et le karaté. Enfin, le groupe sera invité à se réunir et à réfléchir à la manière dont leur système de sport scolaire pourrait devenir plus inclusif et intéressant. À la fin de chaque année scolaire, les filles présenteront leurs réflexions aux professeurs d'éducation physique afin d'instaurer un changement durable et structurel. »

Pour le moment, Jemima Montag se concentre sur son propre parcours sportif, qui l'a menée de la simple balade sur une piste d'athlétisme à discuter avec ses amis, jusqu'aux Jeux Olympiques.

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