Jan Egil Storholt triomphe sur l'adversité

La médaille d’or remportée par le patineur de vitesse Jan Egil Storholt en 1976 à Innsbruck est une histoire classique du triomphe sur l’adversité.

Jan Egil Storholt triomphe sur l'adversité
(IOC/Kishimoto)

Après des débuts prometteurs sur la glace, le Norvégien fut victime au début des années soixante-dix d’un accident minier qui faillit le tuer et les médecins l’informèrent que sa carrière au plus haut niveau étai terminée. Mais Storholt pensait différemment.

Né à Trondheim en 1949, il fit preuve d’une précocité prometteuse sur les patins et signa à Falken, club où évoluaient deux anciens champions olympiques : Sverre Farstad, médaillé d’or du 1 500 m en 1948 à Saint-Moritz, et Hjalmar Andersen, triple lauréat aux Jeux de 1952 à Oslo.

Grâce à ses prouesses, Storholt devint champion de Norvège junior en 1969, avant que ne survienne l‘accident. Mais, de manière incroyable, dès 1972, il effectua son retour au sommet de la discipline. À la faveur du passage d’une partie de ses compatriotes dans les rangs professionnels en 1973 – les excluant ainsi de la compétition olympique – Storholt devint même, quasiment du jour au lendemain, le meilleur patineur amateur du pays.

Il dut attendre toutefois encore trois ans avant de décrocher un succès majeur, et 1976 allait être sa plus belle année. Après avoir obtenu cette année-là le bronze aux Championnats d’Europe toutes distances, Storholt arriva à Innsbruck pour les Jeux Olympiques d’hiver de 1976, des rêves de médaille d’or plein la tête, et s’aligna sur les quatre distances.

Sa quête de gloire fut insatisfaite jusqu’au 1 500 m. Lorsque le longiligne électricien pénétra sur la glace pour courir avec le Soviétique Yuri Kondakov dans la quatrième paire, le Néerlandais Hans van Helden était en tête.

Alors que les deux hommes s’élançaient, des rafales de vent de l’ordre de 70 km/h balayaient l’anneau de 400 m de l’Olympia Eisschnelllaufbahn d’Innsbruck.

La course fut passionnante et les deux rivaux restèrent côte à côte d’un bout à l’autre. Mais Storholt eut finalement le dernier mot, apportant à la Norvège sa deuxième médaille d’or des Jeux, le jour de ses 27 ans. En 1’59’’38, il fit voler en éclat le record olympique établi quatre ans plus tôt à Sapporo par Ard Schenk, le grand Néerlandais.

Juste après l’arrivée, Storholt expliqua aux journalistes qu’il avait entouré la date du 1 500 m olympique sur son calendrier, un an auparavant. «Je ne savais pas si le vendredi 13 me porterait bonheur ou pas », a-t-il dit avec un large sourire.

Un an plus tard, Storholt devint champion d’Europe toutes distances, et fut battu de peu par Eric Heiden lors de la compétition mondiale toutes distances. Il décrocha d’ailleurs la médaille d’argent derrière l’Américain à trois reprises consécutives aux Championnats du monde et remporta un second titre européen toutes distances en 1979. Storholt mit un terme à sa carrière de patineur de vitesse en 1981 après une ultime médaille, de bronze, aux Championnats du monde.

Ses prouesses sur la glace lui valurent une place dans les livres d’histoire aux côtés d’Amund Sjøbrend, Sten Stensen et Kay Stenshjemmet avec lesquels il formait les « 4 S » (les 4 As) de la Norvège. Le quatuor domina le patinage de vitesse dans les années soixante-dix, l’âge d’or du pays dans la discipline.

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