ISA World Surfing Games 2023 | Vahiné Fierro, une Polynésienne amoureuse de la nature qui rêve des JO

Par Awalice Fall-Mabon et Guillaume Depasse
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Vahine Fierro - Manly Beach 2019 (GettyImages)jpg
Photo de 2019 Getty Images

La surfeuse de l’équipe de France tente en ce moment de décrocher un billet pour les Jeux Olympiques de Paris 2024, dont les épreuves de surf se tiendront dans une destination particulièrement significative pour elle : la Polynésie française, sa terre natale. 

La surfeuse Vahiné Fierro est actuellement en compétition au Salvador pour les ISA World Surfing Games 2023 (30 mai - 7 juin).

Dans ce pays d'Amérique centrale, elle espère bien pouvoir remporter le seul quota olympique disponible pour une athlète européenne et briller chez elle, à Teahupo’o lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

L'athlète de 23 ans, originaire de l'île de Huahine à 200 km de Tahiti, retourne régulièrement chez elle lorsqu'elle n'est pas en compétition à l'international. L’archipel est le lieu de convergence de tous les spectres de l’identité et de la carrière de Fierro : c’est sur cet archipel qu’elle a grandi en tant que personne et athlète, qu’elle se ressource entre les compétitions et c'est également là qu’elle souhaite s’illustrer en 2024 sur la plus grande scène sportive du monde.

« J’aime les choses simples et je pense que ça se ressent dans mon surf, car les choses simples sont souvent les plus naturelles. C'est un peu ma façon de vivre », déclarait-elle à Olympics.com en 2022.

Tahiti : le berceau d’une compétitrice

La jeune Vahiné Fierro a débuté le surf dès l'âge de 2 ans. Bien qu’elle ait montré un talent très tôt pour la discipline, il faudra attendre l’adolescence pour qu'elle accorde de l’intérêt à la compétition et sorte de sa zone de confort.

« Je suis originaire d'une autre île, Huahine, et il n'y a que des vagues de récifs », déclarait-elle, évoquant les types de vagues similaires à Teahupo'o, bien différentes des vagues de plages, surfées à El Salvador et lors de nombreuses compétitions. « Mais je ne voulais pas faire de compétition à l'époque. [...] J'ai quitté mon île et je suis allée sur Tahiti à l'âge de 14 ans pour être à l'internat dans le lycée de Papara, où il y a une section surf avec une vague de plage en face du lycée. C'est comme ça que j'ai commencé à surfer dans conditions qui se rapprochent de la compétition. »

Aujourd’hui, Vahiné Fierro est un visage incontournable du surf. Que ce soit en France ou à l’international. Championne du monde junior en 2017 puis championne du monde avec l’équipe de France en 2021, la Polynésienne pose ses planches sur les spots les plus mythiques du monde. Mais elle conserve un lien particulier avec Teahupo’o, où elle a terminé troisième de l'épreuve du Championship Tour (CT) en 2022, ainsi que les surfeurs locaux parmi lesquels son co-équipier Kauli Vaast, qui connaît sa première sélection en équipe de France aux ISA World Surfing Games 2023.

« Je les connais tous et ils sont super gentils. Ils sont tous à fond, motivés, il y a une belle énergie. Mihimana [Braye], il est top. Il m'a beaucoup aidé pendant les compétitions et en entraînement. Comme Kauli [Vaast]. Tous les trois, on est souvent ensemble parce qu'on s'entraîne avec le même coach. On partage beaucoup de sessions d'entraînement. »

Notamment des sessions d'entraînement à Teahupo'o, un lieu très special pour elle.

« Les montagnes autour, c'est mythique et c'est seulement si tu es sur place que tu vas ressentir ça. C'est inexplicable, il faut être là bas pour ressentir cette énergie. Ça s'appelle le "mana". […] Si tu cherches la perfection, tu trouveras la perfection à Teahupo'o. »

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La Polynésie française pour se ressourcer

Hors période de compétitions, c'est chez elle, en Polynésie française, que Vahiné Fierro vient se ressourcer. Elle y apprécie un mode de vie sain et tire avantage de ce que lui offre la nature, loin de la métropole.

« Dans les grands pays, on achète tout et on ne fait pas attention. On va au magasin, et c'est assez facile. J'aime beaucoup le poisson et parfois, je vais pêcher au fusil mais je n'ai pas trop le temps. Alors j'achète aux pêcheurs locaux. J'ai mes propres fruits et légumes dans mon jardin. Quand tu plantes, que tu fais la cueillette toi-même, tu es plus dans le moment, tu fais plus attention à ce que tu mets dans ton corps. Il y a plus d'attention dans tout ce que tu fais. Ce sont des choses simples que tu rends magnifiques », confie la surfeuse.

Ce lien privilégié avec les éléments et la nature, Fierro le conserve et continue de l’entretenir, où qu’elle aille.

« J'aime bien faire des randonnées. Partout autour de Tahiti, même quand je voyage. En France [métropolitaine], il y a de belles randonnées dans le Sud-ouest, j'aime bien aller là-bas. J'aime bien faire du foil aussi. Ça t'apprend à lire les petites houles que tu ne vois pas forcément quand on surf. J'aime bien faire de l'apnée aussi. J'aime bien ça. C'est un entraînement, mais c'est plus parce que j'adore être au fond de l'eau. Tu penses à rien, tu dois rester calme. L'apnée, les randonnées et le foil... Tout ce qui est un peu relié à la nature. »

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