De l’INSEP à la Place de la République, la flamme olympique a réveillé Paris
À J-11 de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024, une grande ferveur a accompagné le passage de la flamme olympique dans les rues parisiennes.
En cette journée chaude et plaisante du lundi 15 juillet, le relais de la flamme a enthousiasmé les parisiens, les touristes et autres curieux venus nombreux observer cet avant-goût olympique.
Après un passage réussi en matinée à Montmartre, sur l’Avenue des Champs-Élysées, au Trocadéro puis au stade de Roland-Garros, la flamme est arrivée à l’INSEP, temple du sport français, avant de terminer un peu plus tard sa soirée Place de la République.
Présent sur place, Olympics.com vous fait revivre une journée pas comme les autres, en immersion au plus près du relais de la flamme.
À l’INSEP, de nombreux sourires et une Marseillaise historique
Il fait chaud sur la piste du stade d’athlétisme Marie-José Pérec, très chaud.
Alors, la plupart des athlètes du relais collectif ne lâchent pas leur petite bouteille d’eau, en attendant l’arrivée de la flamme olympique. Seule exception, Jackson Richardson, qui s’essaie à un petit jeu d’adresse dont le but - faire tenir debout sa bouteille d’eau après l’avoir lancé - provoque de nombreux sourires chez ses partenaires.
Autour de la légende du handball, de nombreuses étoiles du sport français et anciens porte-drapeaux de la délégation française tels que Laura Flessel, David Douillet ou encore Angelo Parisi se parlent et se charrient, sous les yeux ébahis du public installé autour de la piste.
Finalement, sous les vivats du public, la flamme portée par les bras solides du gymnaste Samir Aït Saïd apparaît sur la piste puis est transmise au triple médaillé olympique de cyclisme Daniel Morelon.
Tour à tour, les anciens athlètes olympiques lèvent fièrement la flamme vers le public charmé par cette passation aussi historique qu’émouvante, « un petit coup d’énergie avant que les lumières s’allument », raconte Marie-José Pérec à Olympics.com après son passage.
« Les gens sont heureux. Hier soir, à la place de l'Hôtel de ville, c'était hallucinant de voir Yannick [Noah] allumer le chaudron. Les gens sont de retour dehors, il fait beau, c'est le mois de juillet et les Jeux peuvent démarrer. »
Comme lors des Jeux Olympiques de 1968 à Mexico, c’est Christine Caron qui guide le groupe d’athlètes. « C’est toi qui donne le rythme Kiki ! », lance alors Jackson Richardson avant de suivre le pas chaloupé de l’ancienne nageuse. Celle-ci aura le droit à une ovation de la part du public, conquis par cette célébration hautement symbolique.
« On est tous une bande de copains avec des âges très différents, avec des parcours très différents, j'ai adoré, Ça m’a donné un petit coup de boost pas possible cette histoire. Lorsqu'on a fait les JO il y a si longtemps… vous ne pouvez pas savoir, l'émotion est difficile à exprimer », s’épanche-t-elle émue au micro d’Olympics.com.
Quelques instants plus tôt, en conclusion de ce relais collectif, les anciens athlètes olympiques ont fait vibrer la foule. Cette fois-ci, pas par leurs exploits sportifs, mais par leur voix, entonnant une Marseillaise vibrante et suivie par l'entièreté du public de l’INSEP.
Au sein de celui-ci, on retrouve Audrey Difernand, chercheuse à l’INSEP, conquise par ce passage de la flamme olympique sur ce lieu de travail.
« C'est cool aussi de voir autant de champions qui se sont déplacés pour ça. On a pu inviter nos familles et nos proches, donc c'est vraiment chouette d'avoir bénéficié de cette opportunité. »
La jeune femme a pu observer la flamme de près avant de la porter à Joinville, dimanche prochain. « Je suis super excitée, j'ai un peu peur de tomber, mais je suis ravie et en plus, il y aura mes parents, ma sœur et mes amies qui seront là ! »
Olivier, 25 ans, a profité pleinement de l’invitation de son ami à l’INSEP pour approcher au plus près des athlètes emblématiques comme Jackson Richardson avec lequel il a pu prendre une photo. Pas le temps de s’attarder sur la piste d’athlétisme cependant, le parisien vient de recevoir un SMS de sa copine. « Elle m'a envoyé un message où justement la flamme va passer en bas de chez nous dans le XIᵉ. Donc du coup, hâte de voir ! »
« Celui qui m’a passé la flamme, c’est un certain Jamel Debbouze ! »
La rue est bloquée.
Impossible de traverser pour Shéhérazade Latouche, qui ne pourra pas retrouver ses amis, et pour cause, dans quelques secondes, la flamme olympique va arriver rue du Faubourg du Temple, à quelques mètres de la place de la République.
Dans les mains de la jeune femme, un cadeau emballé, le prénom Camille écrit d’une élégante écriture. On demande, on enquête. Elle nous confie que le présent aurait dû être offert à son amie Camille Aumont Carnel, qui a porté la flamme olympique dans le XXᵉ arrondissement quelques instants plus tôt. Manque de chance, Shéhérazade s’est trompée de sortie de métro, mais s’est rattrapée en pouvant voir la flamme olympique passer dans les mains de Nikola Karabatic, triple champion olympique de handball.
« C’est hyper impressionnant, c’est un moment historique. Moi, j’attendais une amie, mais je me suis trompée dans le parcours. J’avais un cadeau pour Camille, m*** alors ! En tout cas, il y a beaucoup de ferveur, on en a besoin en ce moment, ce côté festif. »
L’ambiance monte d’un cran place de la République où la foule était prête déjà une heure avant l’arrivée de la flamme olympique. Les regards sont hypnotisés par les écrans géants qui retransmettent en direct l'ascension de la tour Eiffel par la flamme olympique.
Locaux et touristes s’entremêlent, de simples curieux aux fans de sport, sans oublier ceux qui ont décidé de passer une belle soirée d’été aux rythmes du concert gratuit des artistes Jain, Mentissa et Ofenbach.
Portant fièrement sa tenue blanche immaculée de porteur de flamme, Vivien Boyibanga se détache dans cette foule, attirant quelques regards intéressés, dont le nôtre. On s’approche.
« J'ai été choisi pour porter la flamme dans le XVIIIᵉ parce que je suis le fondateur d'une association qui s'appelle Les talents du 18. »
Le but de son association est de valoriser les réussites locales de son arrondissement, en accompagnant, pour le sport, des athlètes dans leur tentative d’obtenir un quota pour les Jeux, tels que Sofyane Mehiaoui en basket-fauteuil.
Pour l’entrepreneur web, porter la flamme a été un véritable honneur, accentué par un relayeur le précédant, plus qu’inspirant dans son parcours, la star Jamel Debbouze.
« En plus celui qui m’a passé la flamme, c’est un certain Jamel Debbouze ! C’est un exemple de réussite des quartiers, c’était vraiment un moment inspirant. »
Car au-delà de donner de mettre en valeur les plus beaux endroits de la France, le passage du relais de la flamme permet également de célébrer des parcours, des champions. Des vies tout simplement.