Innsbruck devient un haut lieu de l’olympisme et des sports d’hiver

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Innsbruck devient un haut lieu de l’olympisme et des sports d’hiver
(IOC)

Déjà candidate à l’organisation des Jeux d’hiver 1960, devancée par Squaw Valley (USA) au 2e tour de vote lors de la 50e session du CIO à Paris en juin 1955, la capitale du Land du Tyrol autrichien décide, dans les mois qui suivent, de se relancer dans la course à l’organisation de l’édition 1964.

Ce sera cette fois une nette victoire. Le 26 mai 1959 à Munich, lors de leur 55e session, les membres du CIO désignent Innsbruck à une large majorité, dès le premier tour, avec 49 voix contre 9 à Calgary (Canada) et aucune à Lahti (Finlande). Ils désignent également la ville qui accueillera les Jeux d’été 1964, pour la première fois sur le continent asiatique : Tokyo.

Située dans une vallée alpine traversée par la rivière Inn (tout comme Saint-Moritz en Suisse, hôte des Jeux d’hiver de 1928 et 1948), comptant parmi les plus grandes villes des Alpes, Innsbruck développe des installations sportives dès les années 1920 : pistes de ski sur le Patscherkofel, tremplin de saut en bois du Bergisel, piste de bobsleigh rudimentaire à Igls, etc.

Mais ce sont les constructions, ainsi que les sites choisis pour les compétitions des IXes Jeux d’hiver,qui vont faire d’Innsbruck et de ses environs le haut lieu des sports d’hiver et de l’Olympisme que l’on connaît de nos jours. Ainsi, le tremplin du Bergisel, une colline qui domine toute la ville, est détruit et reconstruit pour devenir le « grand tremplin » en béton qui reste au XXIe siècle l’un des fleurons du circuit mondial de saut à ski, accueillant notamment chaque hiver autour de la nouvelle année une étape de la Tournée des quatre-tremplins.

De la même manière, les pistes de bob et de skeleton d’Igls, conçues par le champion autrichien Paul Aste et utilisant la glace artificielle pour la première fois, feront partie de l’héritage laissé pour les décennies à venir. Il en va encore de même avec le site choisi et développé pour le ski de fond, le biathlon et la construction d’un tremplin « normal » : Seefeld, à une quinzaine de kilomètres d’Innsbruck.

Une magnifique arène de 10 000 places, l’Olympiahalle destinée à accueillir les compétitions de patinage artistique et de hockey sur glace, est construite pour l’occasion, tout comme la Mesehalle pour les autres matches de hockey, et l’anneau en plein air Eisschnelllaufbahn pour le patinage de vitesse.

Le tout fait partie de nos jours du fameux complexe sportif « OlympiaWorld Innsbruck » qui a continué à se développer durant les décennies suivantes.

Grâce à toutes ces infrastructures, Innsbruck et ses environs sont d’une part le théâtre de compétitions internationales dans tous les sports de neige et de glace chaque année, et d’autre part, permettent à la ville d’accueillir à nouveau les Jeux d’hiver en 1976, puis d’organiser les premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver en 2012.