Imoto Naoko : Une nageuse japonaise fière d'apporter un message d'espoir
Imoto Naoko a fait partie de l'équipe japonaise de natation aux Jeux Olympiques d'Atlanta en 1996, où elle a terminé quatrième dans le relais 4 x 200 m nage libre. Si ce fut certainement un bon souvenir pour elle, depuis, l'ancienne nageuse olympique de 43 ans a consacré sa vie à aider les autres.
Choisie comme première relayeuse japonaise pour représenter Tokyo 2020 en Grèce, Imoto a reçu la flamme olympique des mains de M. Spyros Capralos, président du HOC et membre du CIO, lors de la cérémonie de passation au stade panathénaïque d'Athènes, et rentrera au Japon avec la flamme et le reste de la délégation japonaise.
Imoto considère qu'il s'agit là d'un rôle hautement symbolique qu'elle mesure avec beaucoup de respect et de sens.
« Quand j'ai reçu cet appel, j'ai été très surprise et je me suis dit que cela ne pouvait pas être vrai. La flamme olympique représente beaucoup pour moi et pour beaucoup de gens malgré les difficultés que nous rencontrons actuellement avec le coronavirus », a-t-elle déclaré à Tokyo 2020.
L'espoir éclaire notre chemin
Pour Imoto, le symbole de la flamme olympique a une signification particulière puisque la flamme va voyager de la Grèce à Fukushima, l'une des préfectures de la région de Tohoku qui est toujours en phase de reconstruction après le tremblement de terre dévastateur de 2011.
« La flamme est venue de l'Olympie antique, ici en Grèce, et elle se dirige vers Fukushima où un tremblement de terre a eu lieu en 2011 », dit-elle.
« Elle traversera tout le Japon et arrivera finalement à Tokyo. Au cours de son voyage, elle portera tant d'espoirs que la flamme sera extrêmement puissante lorsqu'elle arrivera à Tokyo. En ces temps difficiles, elle sera d'autant plus significative car les personnes vulnérables, en particulier les personnes âgées ou les enfants, se battent en ce moment. Toutes les personnes qui porteront cette flamme transmettront ce message d'espoir lors de ce relais ».
Ce voyage est particulièrement émouvant pour Naoko, car elle a en effet travaillé pour aider les gens dans la zone du tremblement de terre au Japon.
« Il y a neuf ans, je me trouvais à Miyagi et Iwate, où je travaillais pour l'UNICEF dans le cadre de l'équipe d'intervention, et j'ai vu les énormes dégâts. Après neuf ans, je comprends que la reconstruction n'est pas encore terminée et que beaucoup de gens souffrent encore, mais il faut qu'il y ait un message d'espoir fort », explique-t-elle.
Travail pour l'UNICEF
Aujourd'hui, Imoto travaille en Grèce avec des migrants et des réfugiés pour l'UNICEF. Un autre rôle très significatif pour elle.
« Je suis chef de l'éducation au bureau des partenariats de l'UNICEF en Grèce ; je suis arrivée ici il y a environ trois ans et demi en tant que membre de l'équipe d'intervention pour la crise des réfugiés et des migrants. Actuellement, il y a plus de 100 000 réfugiés et migrants en Grèce, et des millions d'autres en Europe, en provenance d'Afghanistan, de Syrie, d'Irak, du Pakistan et de tant d'autres pays ».
Même si elle est consciente des problèmes que l'Europe doit résoudre pour accueillir et intégrer ces réfugiés dans la société, elle croit en l'importance d'utiliser l'éducation pour aider les réfugiés et les enfants marginalisés, en particulier.
« Chaque enfant a le droit d'accéder à des choses essentielles comme l'éducation, l'eau, les services de santé et le droit d'avoir un avenir. Ma petite part de soutien concerne l'éducation. C'est mon travail de leur apporter l'éducation et d'aider le gouvernement grec en veillant à ce que les enfants soient scolarisés et qu'ils reçoivent une éducation de qualité », dit-elle.
En tant qu'ancienne athlète, Imoto est consciente de l'importance du sport pour ces enfants réfugiés. En fait, le sport est un élément important des programmes d'éducation qu'elle gère actuellement en Grèce.
« Je travaille dans différents camps de réfugiés où j'apporte un enseignement », explique-t-elle. « Mais les enfants ne peuvent pas se concentrer s'ils ne sont pas heureux et prêts à aller à l'école. Nous utilisons le sport pour que les enfants se détendent, se sentent intégrés à la classe, créent des liens avec leurs amis, mais aussi pour gérer leurs frustrations et les traumatismes qu'ils portent en eux. C'est pourquoi le sport est une pièce importante du puzzle ».
Bien sûr, l'équipe olympique du CIO pour les réfugiés lui tient à cœur, compte tenu du choix "déchirant" auquel sont confrontés les athlètes des pays touchés par la guerre.
« Je suis très enthousiaste pour l'équipe olympique des réfugiés, qui a débuté à Rio en 2016. Ces personnes sont forcées de fuir leur pays et ne sont plus en mesure de représenter leur pays. Consacrer sa vie à son sport pour représenter son pays aux Jeux Olympiques est tellement significatif et, à cause des guerres, de la violence et des atrocités, devoir fuir et ne pas pouvoir représenter son pays - c'est déchirant. Mais maintenant, ils ont le droit de participer aux Jeux Olympiques, et c'est une belle chose ».