Hollywood accueille la planète en grande pompe
Comme on pouvait s’y attendre dans une ville abritant la capitale mondiale du show-biz, la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 1984 à Los Angeles n’a manqué ni de strass ni de glamour et encore moins de spectacle.
Les organisateurs des Jeux étaient bien déterminés à ce que le boycott conduit par les Soviétiques n’empêche pas leur spectacle de devenir le plus beau de la planète. Grâce à tout ce qu’Hollywood put rassembler de bling bling, la cérémonie d’ouverture se transforma donc en l’une des plus inoubliables de l’histoire des Jeux.
Disney avait été initialement engagé pour fournir le nec plus ultra du divertissement en guise de coup d’envoi aux épreuves sportives, mais finalement, c’est à une équipe de vétérans d’Hollywood, emmenée par David Wolper, que revint l’honneur de concocter le lever de rideau.
Parallèlement aux derniers kilomètres du parcours de la flamme, qui avait traversé 33 États depuis son arrivée à New York, plus de 92 000 personnes s’étaient massées dans le Colisée de Los Angeles pour assister à la cérémonie d’ouverture.
Le spectacle fut rempli de moments inoubliables, de l’homme-obus se propulsant dans les airs bien au-dessus de la foule au moyen d’un réacteur dorsal conçu par la Nasa et atteignant parfaitement son point d’atterrissage, aux 85 pianos à queue jouant en harmonie, pour ce qui est des morceaux d’anthologie du spectacle.
Les États-Unis étaient devenus le premier pays à organiser une troisième fois les Jeux quand ils avaient été choisis par le CIO comme hôtes de l’édition de 1984 et la cérémonie d’ouverture donna le tempo de la suite de la compétition : une énorme exubérance, un public américain remuant et une immense fierté maison.
John Williams, le compositeur de musiques de films, fit retentir son désormais célèbre thème olympique avant que des avions ne zèbrent le ciel pour y écrire le mot « Bienvenue » aux spectateurs et au monde.
Tout le gratin de la musique américaine était sur scène, d’Etta James interprétant l’hymne américain à l’armada de pianos jouant le Rhapsody in Blue de George Gershwin.
Après le défilé des nations, le Président Ronald Reagan déclara les Jeux officiellement ouverts avant que la vasque olympique ne s’embrase.
Il s’agissait d’ailleurs d’une autre grande première pour Los Angeles puisque cette vasque était celle qui avait été utilisée pour la cérémonie d’ouverture des Jeux de 1932. L’ancien champion olympique du décathlon Rafer Johnson eut ainsi l’honneur d’allumer la flamme olympique, aux accents de The Olympian, composé par Philip Glass.
Si Carl Lewis et la chute de Mary Decker firent les gros titres de la compétition sportive, cette entrée en matière des Jeux de Los Angeles laissa une trace indélébile, plaçant la barre à un niveau que toutes les cérémonies d’ouverture ultérieures s’efforceront d’atteindre.