Hockey hommes : le Canada au sommet
L’équipe du Canada pourra marquer son triomphe à Sotchi d’une pierre blanche : en battant la Suède 3-0 en finale à quelques heures de la cérémonie de clôture, l’équipe à la feuille d’érable conserve le titre gagné en 2010 à Vancouver et remporte sa 9e médaille d’or, pour devenir la plus titrée des équipes de hockey aux Jeux Olympiques. La Finlande prend la médaille de bronze.
14- 16 février : premier tour
Les Etats Unis (premiers du groupe A), le Canada (premier du groupe B), la Suède (première du groupe C), tous invaincus, et la Finlande (2e du groupe B et quatrième équipe au classement global du premier tour) se qualifient directement pour les quarts de finale du tournoi, alors que les huit autres équipes, dont la Russie, doivent en découdre en barrages pour les quatre places restantes en quarts. Ce premier tour est marqué le 15 février par le match vedette USA-Russie qui fait courir le tout Sotchi et se termine à 2-2 par une irrespirable séance de penalties dont les américains sortent vainqueur (3-2) grâce à leur artificier T.J.Oshie.
18 février : barrages
La Russie bat la Norvège 4-0 pour aller affronter la Finlande en quarts de finale, la Slovénie domine l’Autriche 4-0 avant de se frotter à la Suède, la Lettonie prend le meilleur sur la Suisse pour défier le Canada, et enfin, la République tchèque élimine la Slovaquie 5-3 afin de retrouver les USA pour une place en demi-finale.
19 février : quarts de finale
Devant leur public, les Russes, qui n'ont plus gagné l'or en hockey depuis les Jeux de 1992, sont éliminés au même stade de la compétition qu'aux Jeux de Vancouver en 2010 par la Finlande (3-1). Décevants dès la phase de groupe, les Russes n'ont jamais paru à leur aise dans le Palais des glaces Bolchoï. Ils ouvrent pourtant la marque grâce à Kovalchuk en première période, Juhamatti Aaltonen égalise rapidement, Teemu Selanne donne l’avantage aux siens, et Mikael Granlud aggrave le score en deuxième période. Les Russes ne reviendront pas. « Ils ont de bonnes individualités, mais le travail d'équipe permet de gagner les matches », analyse sobrement le défenseur finlandais Sami Lepisto à l'issue du quart.
La Finlande, médaillé de bronze en 2010, va retrouver sa voisine Suédoise après le large succès du « Tre Kronor » contre la petite Slovénie (5-0), seulement 17e nation au classement mondial.
Le Canada et les Etats-Unis s'affronteront quant à eux en demi-finale. Les médaillés d'or de Vancouver, vainqueur de la Lettonie (2-1), vont retrouver en demie les médaillés d'argent, tombeurs de la République Tchèque (5-2), pour une réédition de la finale des Jeux 2010. Si les Américains ne tremblent pas avec leur large succès contre les Tchèques, les Canadiens sont à la peine pour venir à bout des modestes Lettons, passés par les qualifications pour se rendre à Sotchi. Le Canada doit attendre la fin du match pour prendre l'avantage grâce à un but de Shea Weber (53:06) en supériorité numérique.
21 février : demi-finales
Le Canada s’impose 1-0 face aux Etats-Unis, alors que la Suède dispose de la Finlande 2-1. La finale des Jeux de Sotchi va donc opposer le champion olympique 2010 au médaillé d’or 2006 !
Comme à Vancouver en finale, comme les filles la veille ou en 2010, les Etats-Unis n'arrivent tout simplement pas à battre le Canada quand cela compte. Sur la glace, les finalistes malheureux de Vancouver, misent comme prévu sur leur physique pour prendre leur revanche. Si le jeu rude a pu leur permettre de battre la Russie en groupe (3-2 t.a.b.) puis la République Tchèque (5-2) en quarts de finale, il ne suffira pas pour venir à bout des Canadiens, tout aussi rugueux. Si le physique de leurs adversaires a jusque-là pêché en fin de partie, les Américains se heurtent cette fois à un roc défensif.
Les coéquipiers du capitaine Zach Parise pourront dire merci à leur gardien Jonathan Quick de les avoir gardés en vie pendant l'essentiel de la rencontre. Le portier des Los Angeles Kings, champions 2012, virevolte dans les cages américaines (36 arrêts). Sous un barrage de tirs canadiens, il ne cède qu'une fois au début du deuxième tiers-temps, ne pouvant rien faire sur le tir de Jay Bouwmeester, dévié par Jamie Benn. Mais son homologue Carey Price est encore meilleur, restant invaincu en 31 tirs. Le natif de Vancouver pourra cette fois regarder la finale olympique du meilleur endroit, depuis les cages.
La Suède, quant à elle, bat la Finlande 2-1. Dans ce match âpre, tout se joue dans la 2e période. La Finlande ouvre le score par Jokinen, qui trouve un trou de souris pour glisser le palet dans le but de Lundqvist (27e). Mais les Suédois réagissent vite, d’abord par Ericsson (32e) puis par Steen (37e) sur une supériorité numérique. Le score en reste à 2-1. La rencontre est marquée par le jeu dur pratiqué entre deux rivaux historiques.
« Incroyable ! » dit le gardien suédois Henrikl Lundvist, « Nous avons vraiment dû travailler dur cette fois. C’est une équipe très disciplinée ». La Finlande, privée de joueurs majeurs comme Saku Koivu et Aleksander Barkov, tous deux blessée, n’a pas pu être sauvée par son vétéran recordman de points aux Jeux Teemu Selänne. « C’est un vraie déception », déclare-t-il, « Nous n’avons pas réussi à jouer notre meilleur match du tournoi aujourd’hui ».
22 février : match pour la médaille de bronze
Teemu Selänne marque deux buts au milieu de festival de l’équipe de Finlande qui surclasse celle des Etats-Unis 5-0 dans le match pour la médaille de bronze, A 43 ans, il améliore encore son record olympique de points (43), construit en cinq participations aux Jeux ! Dans cette « petite » finale devant le public du Dôme Bolchoï, Selänne et Jussi Jokinen marquent à onze secondes d’écart pour la Finlande en 2e période. Le joueur de 43 ans inscrit son but du revers de la crosse, alors que Jokinen envoie un véritable coup de canon vers les cages, comme s’il cherchait à se venger de la défaite 6-1 concédée face aux Etats-Unis en demi-finale à Vancouver en 2010. Selänne donne un 3e but aux siens au milieu du 3e tiers-temps, cette fois de près et en supériorité numérique, après avoir reçu un beau service de Mikael Granlund. Juuso Hietanen et Olli Maata marquent les 4e et 5e buts de la Finlande dans la 3e période pour sceller cette victoire. Après avoir manqué la demi-finale perdue contre la Suède, le gardien Tuukka Rask est de retour dans ses cages et il va stopper 27 tirs en tout, mais surtout bloquer deux penalties de l’Américain Patrick Kane pour garder sa cage inviolée.
23 février : finale
Le Canada couronne sa suprématie sur le hockey sur glace mondial en conservant son titre de Vancouver 2010 à quelques heures de la cérémonie de clôture des XXIIe Jeux d’hiver. La formation à la feuille d’érable l’emporte au terme d'une prestation exceptionnelle de maîtrise face à la Suède (3-0).
Le public du Palais des glaces Bolchoï en restera béat d’admiration. Sur la piste aux étoiles, les Canadiens offrent un magnifique ballet, pour devenir avec neuf sacres, le pays le plus titré du hockey olympique, devant les huit médailles d'or de l'URSS (puis équipe unifiée en 1992).
Lors de cette finale, les Suédois résistent bien à la maestria canadienne, grâce notamment à « King » Henrik Lundqvist. Le gardien scandinave multiplie les exploits, mais le « Tre Kronor » finit bien par céder. Jonathan Toews brIse la glace d'une petite déviation en première période. Le capitaine Sidney Crosby, muet pendant tout le tournoi, ouvre ensuite son compteur personnel : « Sid the Kid », le héros de la finale de Vancouver en 2010, s'offre la couronne du « King » Henrik sur une feinte de corps pour le 2-0 au en fin de 2e période.
Dans le dernier tiers, Chris Kunitz expédie un laser dans la lucarne suédoise pour clore les débats, tandis qu'en face, le dernier rempart canadien tient bon. Carey Price attrape, repousse, dévie toutes les rondelles qui s'aventurent près de lui. Le portier des Canadiens de Montréal bénéficie même de l'aide de son poteau dans le premier tiers. A Sotchi, Price aura marché sur l'eau avec seulement trois buts encaissés sur toute la compétition.
« C’est fantastique ! » dit le capitaine canadien Sydney Crosby, « Regardez, à Vancouver ça s’était joué à trois fois rien, en prolongations. Depuis lors, plein de choses nous sont arrivées. Se retrouver ici dans la même situation, avec beaucoup des gars qui étaient présents sur la glace à Vancouver, c’est vraiment très spécial ! »
Le gardien suédois Henrik Lundqvist reconnait la supériorité canadienne : « Ils étaient tout simplement les meilleurs. Je les ai sentis bien plus intelligents dans le maniement du palet. J’ai senti que nous leur avons donné trop de chances. Nous abandonnions le palet au mauvais endroit, et la punition arrivait très vite ! Dans la 2e période, particulièrement, nous avons passé un mauvais quart d’heure. En résumé, ils étaient tout simplement les plus forts ».