Hemmi surprenant vainqueur du slalom géant

Si Franz Klammer a acquis son statut de légende grâce à sa descente époustouflante à Innsbruck, l’Autrichien n’a cependant pas eu le monopole de la victoire surprise aux Jeux Olympiques de 1976. Les amateurs de slalom se souviennent encore aujourd’hui de la stupeur causée par la médaille d’or d’un maçon suisse nommé Heini Hemmi.

Hemmi surprenant vainqueur du slalom géant

La charpente compacte et la barbe broussailleuse et fournie, le modeste Hemmi semblait hors course pour le podium du slalom géant, discipline dominée à l’époque par l’Italien Gustavo Thöni et le Suédois Ingemar Stenmark. Mais aux Jeux, tout peut arriver.

Si en descente, la vitesse prime, les compétitions de slalom sont davantage un exercice de maîtrise. Comme son nom l’indique, le slalom géant est une version plus longue du slalom avec des angles plus ouverts et des portes plus espacées. Les skieurs s’affrontent lors de deux manches différentes sur le même tracé et sont classés par addition des temps.

L’épreuve a effectué ses débuts olympiques en 1952 à Oslo et a été disputée depuis lors de tous les championnats du monde et Jeux Olympiques.

Lorsque les compétitions de ski alpin ouvrirent en 1976 sur la piste de Patscherkofel, Thöni, quadruple vainqueur de la Coupe du monde, médaillé d’argent du slalom et champion olympique du slalom géant à Sapporo en 1972, était le grand favori pour l’or dans les deux disciplines. Son talent était si éloquent qu’il était pressenti pour devenir le premier skieur à conserver son titre olympique en géant.   À l’inverse, Heini Hemmi n’avait jamais gagné de course de Coupe du monde et ses chances n’avaient guère progressé après le slalom qu’il n’avait pu terminer.

Après la première manche du slalom géant, Hemmi, âgé de 27 ans, était troisième derrière Thöni, confortablement installé en tête – et semble-t-il déjà assuré de la victoire – et le Suédois Stenmark.

Mais lors de la seconde manche, Thöni ne réussit à signer que le huitième chrono de la compétition. Dans le même temps, Hemmi fut à nouveau régulier, enregistrant en 1’41’’56, le deuxième meilleur temps.

Cette manche, combinée avec son chrono initial de 1’45’’41, valut à l’entrepreneur de Churwalden de décrocher une médaille d’or sensationnelle dans le temps total de 3’26’’97, à la plus grande surprise des milliers de spectateurs hurlant tout le long du parcours.

Ernst Good, un compatriote d’Hemmi, s’adjugea l’argent alors que Stenmark hérita du bronze. Quant à Thöni, furieux, il quitta en trombe la piste en refusant de parler aux journalistes qui l’attendaient.

Après son triomphe stupéfiant, Hemmi gagna quatre épreuves de Coupe du monde, mais sa médaille d’or d’Innsbruck constitua son bâton de maréchal sur les pistes.

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