Harry Watson et l’imbattable record de buts en hockey sur glace

« It’s Our Game » (c’est notre jeu) disent les Canadiens à propos du hockey sur glace. A Chamonix, l’équipe des Granites de Toronto, choisie pour représenter le Canada après avoir remporté le championnat national amateur (la « Coupe Allan »), le démontre de manière éclatante. Elle corrige un à un ses adversaires : la Tchécoslovaquie est battue 30-0, la Suède 22-0 et la Suisse 33-0, soit 85 buts marqués et pas un seul concédé au premier tour de la compétition. Dans le tour final, les Granites disposent de la Grande-Bretagne 19-2 puis terminent leur parcours en battant les Etats-Unis 6-1.

Harry Watson et l’imbattable record de buts en hockey sur glace
(IOC)

Au milieu de ce festival qui enthousiasme un public de plus en plus nombreux (une foule considérable assiste à la finale Canada-USA) un joueur en particulier écrit à chaque match les pages de sa légende, établissant des records qui ne seront jamais battus. Il ne nomme Harold Ellis « Harry » Watson et a été à la fin de la première guerre mondiale un as de l’aviation au sein des Royal Flying Corps, l’armée de l’air britannique. On le surnomme « Moose ».

« Moose » se montre capable durant ce premier tournoi olympique hivernal qu’il dispute à 26 ans de marquer d’où il veut et quand il veut. Il commence face à la Tchécoslovaquie par signer trois buts dans le premier tiers-temps, six dans le second et deux supplémentaires dans le troisième, soit onze buts. Contre la Suède, Watson est moins prolifique : six buts.

Puis vient la Suisse où le joueur amateur de l’Ontario engrange quatre buts dans les premières quinze minutes, cinq dans les suivantes, quatre à nouveau dans l’ultime tiers temps. Treize buts d’un coup, record olympique imbattable.

Enfin, il alimente pour moitié le score de son équipe dans le dernier match face aux Etats-Unis, trois buts pour une victoire 6-1. Au total, Harry Watson a transpercé 36 fois les filets adverses en cinq rencontres. Qui dit mieux aux Jeux Olympiques ?

La légende d’Harry Watson, c’est aussi celle d’un pur amateur, qui refusera toujours de gagner le moindre sou pour pratiquer son sport. Ainsi, après ses exploits à Chamonix, est-il sollicité par de nombreux clubs de la ligue professionnelle nord-américaine, mais il décline les offres sonnantes et trébuchantes une à une tandis que plusieurs de ses brillants partenaires se feront un nom en NHL.

Watson stoppe d’ailleurs sa carrière sportive après son triomphe olympique. Il devient entraîneur, reprenant à l’occasion la crosse pour aider ses joueurs jusqu’à l’âge de 33 ans. Il est introduit au temple de la renommée du hockey en 1963 et dans celui de l’IHF en 1998.

Le Canada restera au sommet du jeu après cette deuxième médaille d’or (les joueurs des Falcons de Winnipeg ont remporté l’or aux Jeux d’été 1920 à Anvers), atteignant un record de 9 titres pour un total de 15 médailles en 2014 à Sotchi.

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