Face aux États-Unis, l’équipe de France féminine de water-polo a découvert le Centre aquatique olympique, prochain théâtre de leur rêve olympique 

Par Florian Bouhier
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Test event between France and USA
Photo de Olympics.com

Le Centre aquatique olympique, nouvel équipement phare du sport français, est le théâtre d’une série de tests olympiques depuis le vendredi 3 mai.

Après les épreuves de natation artistique, c’est le water-polo qui est à l’honneur, ce lundi 6 mai, avec un match de démonstration entre l’équipe de France féminine et les États-Unis d’Amérique, triple championne du monde en titre.

Un avant-goût des Jeux Olympiques de Paris 2024, puisque les deux nations vont se retrouver en phase de groupe, le 2 août prochain, au Centre aquatique olympique.

« J’ai dit aux filles que c’était le moment pour élever leur niveau de jeu. Les Jeux Olympiques, c'est une grande chose, il y a des valeurs derrière. Performer à domicile devant ton public, c’est le rêve d'une vie », a expliqué le sélectionneur de l’équipe de France, Theodoros Lorantos.

Les Bleues écriront une page de l’histoire de leur sport, le 27 juillet 2024. En effet, l’équipe de France de water-polo féminine participera pour la première fois à une édition des Jeux Olympiques.

En attendant cette première rencontre face à l’Espagne dans quelques mois, la France avait bien l’intention de montrer son potentiel face à l'une des meilleures nations du monde, les États-Unis d’Amérique.

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Un match encourageant dans le bassin et en tribunes !

À Saint-Denis, c’était la répétition d’un grand rêve pour l’équipe de France féminine de water-polo. Face aux États-Unis d’Amérique, les Bleues avaient pour ambition de bien figurer mais aussi de prendre des repères au nouveau Centre aquatique olympique, où se disputeront également les épreuves de natation artistique et de plongeon.

Un match avec une forte portée symbolique pour la gardienne des Bleues, Mia Rycraw. Arrivée en France en 2018, la jeune femme de 29 ans est née aux États-Unis, en Californie. C'est pourtant sous les couleurs françaises qu'elle brille et récolte les premiers applaudissements du site olympique après un arrêt explosif.

« C’est la meilleure équipe du monde et pour nous, c'est une bonne expérience. J’ai joué avec plusieurs filles de l’équipe des États-Unis en université », déclare-t-elle, en français, à Olympics.com, présent sur place.

Un public bienveillant et chaleureux est venu encourager une très jeune équipe de France, dont plus de la moitié de l'effectif a moins de 22 ans.

Tandis que les « Allez les Bleues » retentissent dans l’enceinte flambant neuve, construite pour les Jeux Olympiques de Paris, les Américaines prennent le meilleur départ en menant rapidement trois à zéro, grâce à une excellente Jenna Flynn.

C'est à la fin du 1er quart-temps que l'enceinte bondit de joie pour la première fois avec le premier but des Bleues signé Juliette Dhalluin. La poloïste de 19 ans était partie aux États-Unis pour ses études de biochimie, avant de revenir pour le grand défi des Jeux Olympiques de Paris.

Lors des Mondiaux à Fukuoka en juillet 2023, la France avait perdu dans les grandes largeurs contre les Américaines, 5 à 16, n’inscrivant que deux buts lors des trois premiers quarts temps de huit minutes. Cette fois-ci, les poloïstes françaises n’ont besoin que de 11 minutes pour revenir à trois buts partout.

Depuis l’apparition de l’épreuve féminine de water-polo aux JO de Sydney en 2000, la France n’a jamais pu la chance d’apparaître au tableau final de la discipline. La chance, les Bleues, en manque également ce soir, en frappant à quatre reprises (!) la barre transversale.

French crowd at Olympic Aquatics center

Photo de Olympics.com

Tandis que le soleil se couche sur Saint-Denis, l’architecture du nouvel équipement de la natation française laisse entrevoir, au loin, le Stade de France, sorte de grand frère du Centre aquatique olympique, qui lui aussi se prépare pour les prochains Jeux Olympiques de Paris.

Alors que les triples tenantes en titre olympiques s’envolent au score à la fin du troisième quart-temps (11 à 5), le public continue à supporter les jeunes Bleues, sixième du dernier championnat d’Europe féminin 2024.

Après une belle entame, la France s'est progressivement éteinte mais à quelques mois de leur grand rêve olympique, l’essentiel n’était pas là. Comme en témoigne la splendide Marseillaise entonnée par les supporters à 2 min du terme de la rencontre.

Victoire 12 à 6 pour les États-Unis d’Amérique, mais à la fin de cette soirée, ce sont les deux équipes qui finissent sous les viva de la foule.

French supporters arriving at Olympic Aquatics center

Photo de Olympics.com

« C’est incroyable, ça nous a donné de l’énergie en plus »

« C’était très excitant. Le fait qu’il y ait énormément de public comme ça, c’est une première pour le water-polo féminin. C’est incroyable, ça nous a donné de l’énergie. Le match était encourageant. On a continué à jouer, on n'a pas lâché, malheureusement, elles sont encore au-dessus, mais on va travailler et réduire l’écart », a déclaré Juliette Dhalluin, à la suite de son match, encore marqué par l’effort.

Même plongé dans le bassin du Centre aquatique olympique, la jeune Française a ressenti le soutien du public qui l’a portée.

« Quand tu es dans l’eau et que les gens t’encouragent, ça te donne beaucoup d’énergie et même quand tu es fatiguée, tu passes au-dessus. »

La double championne olympique Ashleigh Johnson a brillé lors de ce match amical contre l’équipe de France, notamment par la précision de ses longues relances. À la fin de la rencontre, elle ne cachait pas son impatience de redécouvrir ce site de compétition lors des Jeux Olympiques de Paris 2024.

« Je suis super contente, rien que de voir mon équipe ici. Ça devient réel, ça se rapproche ! […] Affronter l’équipe hôte, chez elle, c’est inestimable, c’est un nouveau niveau de concentration. »

La gardienne américaine n’a pas oublié de rendre hommage à l’équipe de France, malgré sa défaite. 12 à 6.

« Les Françaises ont très bien joué, devant leur public, elles en ont vraiment retiré de l’énergie et j’adore voir Mia (Rycraw) dans les buts, car elle est exceptionnelle et c’est une inspiration pour moi. C’est incroyable de voir ce qu’elles préparent pour les Jeux Olympiques et d'avoir un avant-goût de cela. »