Centre aquatique olympique de Saint-Denis : un nouvel équipement pour les Jeux à l’héritage prometteur
En compagnie de l’Arena Porte de la Chapelle, le Centre aquatique olympique (CAO) est l’un des nouveaux équipements construits spécialement pour les Jeux Olympiques de Paris 2024.
Situé en Seine-Saint-Denis, dans la ville de Saint-Denis, il accueillera les épreuves de natation artistique, de plongeon et la phase préliminaire du water-polo.
Ce jeudi 4 avril 2024, il a été officiellement inauguré en présence du président de la République française Emmanuel Macron et de Tony Estanguet, président de Paris 2024.
« C’est avec beaucoup d’émotion que nous avons reçu les clés du Centre aquatique olympique. Quelle fierté de voir ce magnifique équipement livré par la Métropole du Grand Paris, qui plus est, un mois avant la date prévisionnelle ! » a déclaré Estanguet.
Emmanuel Macron était fier d'inaugurer un site olympique qui aura un héritage important après les Jeux, pas seulement pour les athlètes mais également pour tous le peuple français.
« Nous voulons accueillir le monde, que nos athlètes nous ramènent beaucoup de médailles, que ce soit un moment de fierté française inouïe, mais on veut aussi avoir des structures qui restent, comme on l’a fait avec le village olympique et paralympique comme on le fait avec ce Centre aquatique olympique. [...] Pour nous c’est l’un des grands éléments d’héritage. C’est un projet que nous avions collectivement présenté à la fois au CIO et porté pour les Françaises et les Français. »
Olympics.com a pu visiter le Centre Aquatique Olympique et vous fait découvrir les spécificités de ce nouvel équipement.
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Un Centre aquatique olympique à l'écoute de son environnement
La première chose qui frappe en arrivant aux abords du Centre aquatique olympique, c’est sa toiture incurvée.
Elle est soutenue par la plus grande charpente concave en catènes de bois au monde avec 90 mètres de portée et une ossature de plus de 2 700 m³ de bois, un vrai exploit architectural. Son esthétique faite de bois a été pensée pour également s’intégrer dans la future ambiance verte du quartier.
La toiture permet aussi de filtrer la lumière, de récolter l’eau de pluie et de capter l’énergie du soleil grâce aux plus de 4 600 m² de panneaux photovoltaïques qui la recouvrent. Sa forme permet de minimiser les coûts énergétiques du volume chauffé.
« On a immédiatement décidé d'avoir un toit très fin pour utiliser un minimum de matière et avoir des structures légères. L'idée, c'était d’être le plus fin possible, le plus léger possible. On a une toiture qui fait 90 centimètres tout compris. Sur la forme, on s'est dit ce qui coûte le plus d'argent et d'énergie dans une piscine, c'est chauffer l'air, traiter la température et le niveau d'humidité. Ainsi on a eu cette idée de toiture tendue, concave, qui vient épouser au maximum le volume dont on a besoin », raconte l’une des deux architectes responsables de ce projet, Laure Mériaud.
À leur arrivée au Centre aquatique olympique, les supporters seront impressionnés par la proximité avec le Stade de France de Saint-Denis. Les deux équipements sportifs sont connectés par une passerelle piétonne située au-dessus de l’autoroute A1. Cette « rue suspendue » de 100 m de longueur et de 20 m de large sera aménagée pour être un véritable espace de vie pour le public. Durant les JO, elle sera ouverte, permettant aux fans de circuler librement.
Si le Stade de France et le CAO semblent connectés de l’extérieur, c’est également le cas lorsque l’on se situe à l’intérieur du nouvel équipement signé par les architectes Laure Mériaud (Ateliers 2/3/4) et Cécilia Gross (VenhoevenCS).
En effet, une fois à l’intérieur du CAO, à l’est, on peut observer le Stade de France à travers une baie vitrée derrière l’espace qui accueillera les épreuves de plongeon du 27 juillet au 10 août prochain.
« Notre idée, c'était d’utiliser le paysage qu'on a autour comme fond de scène. Cette piscine, quand on rentre dedans, on voit le Stade de France, on sait qu'on est à Saint-Denis. Vous voyez l'autoroute aussi. On est dans la ville, on est au cœur du bâtiment, on est en maillot de bain et pourtant nous sommes très ouverts sur la ville. C'était très important d'avoir un bâtiment qui soit ouvert, accueillant, qui donne envie de venir. On peut passer devant, mettre sa tête contre la vitre », poursuit Laure Mériaud.
Dans sa configuration maximale, l’arène aquatique disposera de 5 000 places assises installées pour la grande majorité sur des sièges en matière écoresponsable.
« Ce sont des sièges qui ont été faits avec des bouchons de bouteilles plastiques ! Ces sièges-là sont assez extraordinaires », s’exclame Patrick Ollier, président de la Métropole du Grand Paris, fier de cette réussite.
En son sein, le CAO dispose de quatre bassins : un bassin de natation, un bassin de plongeon, un bassin d’apprentissage de 25 m et un bassin aqualudique.
« On a les bassins sportifs, un de 50 mètres, un autre de 17 mètres pour le plongeon et ensuite, on a un très beau bassin aqualudique qui va permettre d'apprendre à maîtriser l'eau et ses peurs et qui s'ouvre aussi sur l'extérieur. Enfin on a un petit parc d'apprentissage de 25 mètres d'une profondeur d'eau d'1,30 m qui va permettre d'accueillir encore plus de classes pour apprendre la natation », déclare Laure Mériaud en regardant son œuvre avec un sourire communicatif.
L’un des atouts principaux du Centre Aquatique Olympique est la polyvalence de ses bassins. Les bassins sportifs sont modulables grâce à deux quais mobiles permettant de modifier la longueur et d’un fond mobile et ainsi de s’adapter à de nombreux évènements.
Une volonté d’héritage après les JO
Le désir d’installer le CAO à Saint-Denis s’inscrit aussi dans une volonté de mettre en lumière un territoire dynamique de l’Ile-de-France, la Seine-Saint-Denis.
À l’issue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Centre aquatique olympique fera partie des équipements qui resteront actifs et s’installeront dans la vie sportive des habitants de la Métropole Grand Paris et du sport français.
« En tant que maître d’ouvrage, la Métropole, à l’issue des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, va ainsi laisser en héritage, un Centre aquatique olympique d’une grande modernité, avec 4 bassins de dimensions différentes dont un de dimension variable, qui va pouvoir accueillir le pôle France de plongeon et, en instantané, 3 850 personnes, des scolaires aux plus grands compétiteurs », a affirmé Patrick Ollier.
Installé au cœur de la ZAC Saulnier, le CAO participe à une ambition de transformation urbaine de ce quartier doté d'une nouvelle attractivité. Il fera partie d’un vaste parc de 1,5 hectare où près de 450 arbres seront plantés.
Cet équipement de pointe accueillera notamment les Championnats d’Europe de natation du 26 juillet au 9 août 2026, près de quarante ans après les derniers organisés en France (en 1987).
« La France n’avait pas de piscine de cette taille-là. C'est aussi pour ça que c'est important de l'avoir construite et que les Jeux Olympiques ont permis ça », affirme Laure Mériaud.
D’ici là, le CAO fera partie des endroits phares de la ville de Saint-Denis. Il accueillera les familles, écoles et associations dans une volonté de devenir un véritable lieu de sport, de rencontre et de vie.
« Si on veut vraiment que cet établissement puisse être significatif dans le cadre de l'héritage, il faut qu'il soit porteur d'idées et de projets qui permettent aux familles, aux enfants qui en ont besoin, d'apprendre à nager ou d'améliorer leur qualité de nageur », explique Patrick Ollier.
Autour du CAO, la volonté est la transparence à travers les baies vitrées permettant d’observer de l’extérieur les différentes activités et de recueillir un maximum de lumière naturelle.
« Contrairement, par exemple, à une Arena qui est dans le noir et où le spectacle est seulement au niveau du plateau sportif, là, c'est un espace où les gens vont venir quotidiennement pour vivre. Ce qu'on voulait, c'était quelque chose de clair et de lumineux. Un peu neutre aussi parce que l'idée, c'est que le bleu de l'eau soit la couleur principale avec le bois », glisse Laure Mériaud.
Le président français Emmanuel Macron a également évoqué les différentes possibilités qu'offrira le CAO après les Jeux.
« Cette structure sera modulée après les Jeux pour pouvoir faire un complexe sportif pour l’ensemble des habitants et continuer à accompagner des jeunes dans les activités aquatiques ainsi qu'offrir des structures d’escalade, de football et de padel. Ce bassin viendra compléter les 18 bassins qui ont été parachevés en Seine-Saint-Denis. »
Des activités sportives supplémentaires seront ajoutées telles que le football à 5, des terrains de tennis-padel ou encore une salle d’escalade de 1000 m².
Les utilisateurs pourront continuer de profiter des espaces publics à la suite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. La transformation du CAO en configuration héritage débutera à partir d’octobre 2024 pour une ouverture au public prévu pour juin 2025.
« L’idée derrière ce Centre aquatique olympique, c'était d'être sur ce qu'on appelle la juste mesure, c'est-à-dire des espaces qui par leur ouverture, paraissent grands et agréables, mais qui en surface, ne soient pas immenses. Ça va être vu par le monde entier. Il va y avoir plein de spectateurs du monde entier et il faut que l'on soit fiers de la construction des bâtiments français », confie Laure Mériaud au micro d’Olympics.com, terminant cette inauguration sur une note positive.
Le Centre aquatique olympique en chiffres
- 5 000 places assises en configuration Jeux Olympiques de Paris 2024
- 4 bassins : le bassin sportif, le bassin de plongeon, un bassin d’apprentissage et un bassin aqualudique.
- 100 mètres de longueur pour sa « rue suspendue »
- 4 680 m2 de panneaux voltaïques
- 2 700 m3 de bois provenant à 100% d’Europe
- 1 300 tonnes d’acier avec 6 appuis
- 2025 : ouverture au public en juin 2025