Evgenia Kanayeva rempore brillament son premier titre
Gymnastique rythmique
À Beijing en 2008, la Russie perdit sa traditionnelle couronne en gymnastique artistique mais se consola en maîtrisant parfaitement la rythmique. N’ayant obtenu aucune médaille en gymnastique artistique, qu’elle dominait depuis des années, la Russie s’en remit à Evguenia Kanaïeva, prodige sibérien, pour sauver le pays d’une absence totale de médailles en gymnastique au stade national couvert de Beijing.
Depuis ses débuts à six ans en rythmique, Evguenia Kanaïeva avait su démontrer sa parfaite maîtrise du cerceau, et son excellence au maniement du ballon, du ruban, des massues et de la corde, disciplines auxquelles sa grand-mère l’avait initiée. La gymnastique rythmique russe avait déjà confirmé sa puissance puisqu’à Athènes l’or d’Alina Kabaeva aux Jeux de 2004 était le second titre olympique d’affilée pour la Russie.
Mais l’épanouissement de Evguenia Kanaïeva et sa sortie du peloton se firent lentement jusqu’à sa sélection aux Championnats d’Europe en 2007 à Bakou où le retrait sur blessure de Kabaeva fut le moment qu’elle attendait. Des deux mains, elle contribua à décrocher le titre pour son équipe tout en prenant la première place au ruban.
Sa grâce et sa coordination apparemment sans efforts dans tous les aspects de sa performance, la distingua des autres concurrentes et son apparition à Bakou marqua sa domination dans la discipline. Vint le temps de la compétition à Beijing, championne du monde par équipe, Evguenia Kanaïeva était prête à la confrontation dans l’épreuve individuelle.
Quand elle s’en sortit avec un modeste 17.85 à la corde, dans les qualifications d’ouverture, ce fut le seul résultat de la compétition où elle ne fut pas en tête. Elle se qualifia aisément en finale des multiples femmes, augmentant ses points dans les trois dernières disciplines. Et finalement, elle présenta quatre enchaînements d’une extrême difficulté qu’elle effectua l’un après l’autre, si bien que la compétition prit davantage l’allure d’une exhibition.
Elle ne marqua jamais moins de 18.85 ce qui l’a mena à un résultat massif de 3.7 points et garantit à la Russie sa troisième médaille d’or consécutive après un assaut de talents au millimètre près et une grâce fabuleuse. Un tout autre jour, Inna Zhukova aurait gagné l’or pour le Belarus mais elle dut se contenter de l’argent, tandis que la championne du monde ukrainienne Anna Bessonova prit le bronze.