Elizabeth Yarnold et Yun Sungbin entrent dans la légende du skeleton et des Jeux d'hiver
La Britannique Elizabeth Yarnold a été la première à conserver le titre du skeleton féminin grâce à un quatrième run supersonique sur le toboggan de glace d'Alpensia. Archi-dominateur dans la compétition masculine, Yun Sungbin a de son côté écrit un page d'histoire du sport coréen en devenant le premier sportif de son pays à gagner un titre olympique en dehors d'une patinoire.
Trois journées pour un superbe spectacle, deux compétitions disputées entre le 15 et le 17 février, la journée du milieu ayant même vu les hommes achever leur compétition, et les femmes débuter la leur.
Ce sont donc les hommes qui ont ouvert le bal : après avoir totalement dominé la compétition, Yun Sungbin (République de Corée) est entré dans l’histoire des Jeux Olympiques d’hiver en devenant le premier Asiatique à remporter une médaille en skeleton, et plus généralement ailleurs que dans les patinoires (patinage de vitesse, patinage artistique, short-track) où ses compatriotes avaient jusque là gagné tous leurs titres aux Jeux d'hiver. Yun Sungbin n'a d'ailleurs pas fait les choses à moitié : il a signé le meilleur temps de chacune des quatre manches, terminant par un record de la piste en 50.02 à 125.2 km/h dans sa dernière descente !
Il a donc creusé de beaux écarts pour son sport, devançant au total l’Athlète olympique de Russie Alex Tregubov de 1.63 et le Britannique Dom Parsons de 1.65. L’histoire de Yun est un véritable conte de fées. En 2012, quelques mois après avoir appris que la République de Corée aurait l’honneur d’accueillir les Jeux Olympiques d’hiver à PyeongChang en 2018, Yun Sungbin, alors âgé de 18 ans, a décidé de se lancer dans le skeleton sur les conseils d’un de ses professeurs de l’Université de Séoul. Dès sa première apparition sur la Coupe du monde en décembre 2014 à Whistler, il était sur le podium, il est monté puissance, et avant de disputer les Jeux de PyeongChang, il a remporté la Coupe du monde IBSF 2017-2018 avec cinq victoires en sept épreuves !
C’est Dom Parsons, un ancien spécialiste du 400 m, qui a offert à la Grande-Bretagne, sa première médaille de ces Jeux de PyeongChang 2018 en finissant à la troisième place. « J’étais plutôt dégoûté après mon quatrième run," souligne-t-il, "parce que je savais qu’avec les fautes que j’avais faites, j’avais laissé passer ma chance. Martins Dukurs est une des dernières personnes dont vous attendez des fautes pareilles. En effet, le Letton Martins Dukurs, 3eme après la troisième manche, a manqué son 4eme run et il a dû se contenter de la 4eme place. Il pourra peut-être se consoler en écoutant Yun lui rendre hommage. « Il a toujours été une légende pour moi et j’ai encore beaucoup à apprendre de lui, a-t-il souligné avec sportivité et modestie.
Lizzy Yarnold conserve son titre du skeleton au bout du suspense !
Le titre du skeleton féminin est resté propriété de la Grande-Bretagne, et d'Elizabeth "Lizzy" Yarnold ! La championne de Maidstone (Kent), a réalisé un quatrième run de folie pour devancer la grande favorite Jacqueline Lölling de 45/100e de seconde au total des quatre manches. Un bonheur n'arrivant jamais seul, la compatriote de Yarnold, Laura Deas a arraché la médaille de bonze, elle aussi au bout du suspense.
Si elle s'est montrée pour respectivement 8/100e et 15/100e plus rapide que l'Allemande Jacqueline Lölling et l'Autrichienne Janine Flock en première manche, le 16 février, elle n'était que troisième derrière elles à la fin de la journée. Mais dans un mouchoir de poche, tout juste 10/100e séparant les trois premières. "Ma kiné Louise m'a parlé avant la deuxième manche, et m'a rappelé que je pouvais le faire, que nous pouvions le faire ensemble," a ajouté la double championne olympique.
Le samedi, en troisième manche, c'est Janine Flock qui a pris les devants, mais là encore pour une poussière en terme de temps : Yarnold à 2/100e, Lölling à 10/100e, tandis que Laura Deas se positionnait 4e à 19/100e.
Un fabuleux chrono de 51.46 dans son dernier run, record de la piste à 127.9 Km/h, a permis à Yarnold de l'emporter ! Auteure d'une ultime descente en en 51.83, Jacqueline Lölling, la championne du monde et d'Europe 2017, a donc dû s'incliner pour 45/100e au total. Un mauvais run de Janine Flock, un très bon de Laura Deas, et la deuxième Britannique de la compétition a enlevé la troisième place.
Après Amy Williams en 2010 le titre du skeleton féminin reste britannique, et Lizzy Yarnold réalise le doublé. Elle est la première femme à remporter deux médailles d'or dans la discipline apparue au programme en 2002 à Salt Lake City.
"Je ne sais pas vraiment comment c'est arrivé," a dit la double championne olympique. "Je pense qu'il y quatre ans, il y a trois ans, nous nous sommes tous autorisés à rêver que ce serait possible, et je les ai tous suivis, on a foncé et nous y sommes arrivés. J'ai résisté à la pression en quatrième manche grâce à beaucoup de pratique, je l'ai déjà fait des centaines de fois : être consistante, répéter la performance, croire en moi. Cela veut tout dire !"