Double médaillé d’or en une journée, Whitlock met fin à 120 ans de disette pour la gymnastique britannique
Max Whitlock a mis un terme à l’attente de la Grande-Bretagne qui n’avait pas gagné de médaille d’or olympique en gymnastique depuis 120 ans. Dimanche, il a en effet remporté deux titres en l’espace de deux heures. Il a d’abord volé la vedette au double champion du monde japonais Kenzo Shirai au sol, avant d’exécuter un enchaînement inspiré au cheval d’arçons.
Le pays hôte a par ailleurs laissé libre cours à sa jubilation, grâce la présence de Diego Hypolito et d’Arthur Mariano sur le podium du sol, respectivement en argent et en bronze aux côtés de Whitlock. Ce fut un moment particulièrement émouvant pour Hypolito qui a fondu en larmes, lui dont les espoirs avaient été douchés par une chute lors des deux précédentes éditions des Jeux.
Whitlock a réalisé une série de saltos défiant les lois de la gravité pour remporter le titre avec un score total de 15,633. Shirai était donné favori pour devenir le premier gymnaste japonais à remporter les exercices au sol depuis Sawao Kato en 1968, mais deux erreurs flagrantes ont cloué ses espoirs au pilori.
Dans le même temps la paire brésilienne Hypolito et Mariano a bénéficié d’un fervent soutien et les « Diego, Diego, Diego » ont résonné dans la salle. Lorsqu’Hypolito a finalement eu confirmation de sa médaille d’argent, il a éclaté en sanglots. Kohei Uchimura, qui avait auparavant réussi à conserver sa couronne du concours général masculin, a terminé pour sa part cinquième.
Âgé de 30 ans, Hypolito, qui avait chuté sur le visage lors des Jeux de Londres 2012, a savouré son score de 15,533, synonyme de réhabilitation tant attendue. « J’ai chuté lors de deux Jeux Olympiques qui ont été très éprouvants pour moi. J’ai été capable de passer outre et ce résultat est grandiose. J’avais confiance en moi, et mes entraîneurs aussi, alors que personne ne croyait en mes chances », a-t-il confié aux médias.
Son compatriote Mariano, âgé de 22 ans, qui s’est recroquevillé par terre, trop nerveux pour voir les résultats finaux s’afficher, a enregistré un score de 15,433. « C’est inimaginable d’avoir deux Brésiliens sur le podium, rayonnait-il après sa performance. Mais finalement, notre jour est arrivé. »
Un doublé qui fait entrer Whitlock dans la légende
Mais le grand bonhomme du moment a été Max Whitlock qui a fait vivre à la gymnastique britannique la plus belle journée de son histoire en se hissant sur la plus haute marche du podium du cheval d’arçons, à l’issue d’une prestation tout en souplesse et en finesse qui lui a valu une seconde médaille d’or.
Moins de deux heures après avoir mis un terme aux 120 ans d’attente de titre olympique de la Grande-Bretagne, le gymnaste de 23 ans a remis le couvert en signant un score de 15,966 dans son épreuve de prédilection.
Louis Smith a complété un glorieux doublé pour la Grande-Bretagne, rééditant son exploit de Londres 2012 où il avait déjà obtenu l’argent. Durant un moment, son score de 15,833 semblait devoir lui assurer la médaille d’or, et il a passé la majeure partie des 15 minutes suivantes agenouillé, incapable de regarder le tableau d’affichage, à attendre de voir si quelqu’un allait le détrôner. Finalement, c’est son coéquipier qui l’a fait. L’Américain Alex Naddour, médaille de bronze, a complété le podium.
« C’est tout simplement incroyable, a déclaré Whitlock à propos de ses deux médailles d’or. Tous les gymnastes qui sont là savent ce qu’il en coûte de travail pour en arriver là. Vous devez montrer en une minute ce que vous avez mis des années à mettre au point. »
Il a révélé qu’il n’avait pas eu le temps de mesurer la dimension historique de sa première médaille d’or, étant donné qu’il a tout de suite été happé par son autre finale : « Je devais passer au cheval d’arçons. Il a fallu que je retourne sur le praticable d’échauffement et que je me reconcentre,» a-t-il expliqué. « C’était difficile, notamment parce que je n’ai vu aucun des enchaînements au sol qui se sont déroulés avant ou après le mien. Quand mon entraîneur m’a dit ce que j’avais réalisé, c’est comme si j’avais reçu une tonne de briques sur la tête. »