Doublé allemand au monobob, en piste pour la première fois aux Jeux

Doublé allemand au monobob, en piste pour la première fois aux Jeux
(YIS / IOC Jed Leicester)

Les Allemands Laura Nolte et Jonas Jannusch ont chacun décroché l’or pour les premiers pas du monobob aux Jeux Olympiques de la Jeunesse.

La Croate Karla Sola se présente en haut de la piste, les mains fermement accrochées aux poignées de son bobsleigh. Pour la première fois aux Jeux Olympiques de la Jeunesse de Lillehammer 2016, la neige tombe à gros flocons, ce qui compliquera forcément sa course, elle le sait.

La différence avec les précédentes compétitions olympiques de bobsleigh ? L’athlète de 17 ans doit affronter la piste seule, dans un monobob, une discipline qui fait ses grands débuts aux Jeux.

Lors des épreuves de bob à deux ou à quatre, le début de course est très animé, des cris s’échappent du haut de la piste, les athlètes s’encouragent presque bestialement. Rien de plus normal : ils se préparent à descendre la piste à plus de 100 km/h.

Samedi après-midi, les hurlements font place à un inhabituel silence écrasant pour laisser Karla se concentrer, seule. Les responsables qui l’aident à installer le bob finissent par le briser : « Pousse bien fort, Karla ! ». Elle démarre en sprint, pousse l’engin le plus fort possible avant de sauter dedans.

Les responsables de la Fédération internationale de bobsleigh et de skeleton (IBSF) testent le monobob à Lillehammer dans l’espoir que cette discipline puisse attirer davantage de pays étant donné qu’elle ne nécessite qu’un athlète à la fois.

De plus, tous les pilotes partagent le même bob, ce qui pousse l’IBSF à croire que la compétition sera plus juste. « C’est la deuxième saison que nous courons avec des monobobs, mais c’est la première fois à l’occasion d’une grande compétition », explique Ivo Ferriani, président de l’IBSF, présent au point de départ. « Je suis sûr que la jeune génération va adhérer à notre projet car le monobob permet d’aborder plus facilement la discipline. Elle est rentable financièrement et sécurisée. Vous n’avez pas besoin de quelqu’un derrière vous pour piloter. Vous ne vous préoccupez pas de l’équipement. Vous vous concentrez uniquement sur le pilotage et vos compétences sportives. »

Pour illustrer ses propos, le monobob que Karla Sola a utilisé pour terminer 15e, soit dernière, dans la première manche (1 min 00 s 87) est donné à l’Autrichienne Mercedes Schulte, qui a obtenu le meilleur temps (58 s 66) lors de la deuxième manche décisive. Cela équivaut, lors d’un grand prix automobile, à attribuer au champion en titre la voiture la plus lente de la course précédente.

La compétition a été serrée puisque l’Allemande Laura Nolte a décroché l’or avec un temps cumulé de 1 min 57 s 41, soit 24 centièmes devant l’Autrichienne Mercedes Schulte (1 min 57 s 65). Avec 2 centièmes de plus, la Britannique Kelsea Purchall a fini troisième.

« Tous les monobobs sont similaires. En donnant le bob qui a fini dernier dans la première manche à la personne qui a terminé première, vous prouvez que ce n’était pas la faute du bob, explique Purchall. C’est vraiment équitable. »

Chez les garçons aussi, la concurrence a été âpre : l’Allemand Jonas Jannusch s’est adjugé l’or avec seulement 15 centièmes d’avance sur l’ensemble des deux manches, avec un temps cumulé de 1 min 54 s 29. Le Russe Maksim Ivanov a pris l’argent (1 min 54 s 44) devant le Norvégien Kristian Olsen (1 min 54 s 53).

Écrit par Adrian Warner (YIS, CIO)

Adrian Warner est reporter au Service d’information des JOJ (Youth Information Service, YIS) de Lillehammer. Il a couvert 13 éditions des Jeux Olympiques et a collaboré avec Reuters, le London Evening Standard et la BBC.

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