Il s'agissait d'une revanche de la finale 2012 à Londres, lors de laquelle Ding avait été pénalisée à de nombreuses reprises pour service irrégulier et avait cédé devant Li, 4-1. Cette année Ding n'a donc pas craqué, en s'imposant 4 à 3 (11-9, 5-11, 14-12, 9-11, 8-11, 11-7, 11-7).
« Je pense que mon expérience aux Jeux de Londres m’a rendue plus chevronnée et capable de me lancer des défis. J'ai réussi à oublier ce triste souvenir de la défaite en me rendant à Rio. Quand je me suis qualifiée pour la finale, je me suis dit que j’allais me battre pour mes rêves », a expliqué Ding Ning. « Ca a été un match difficile ! Au moment où j’ai compris que c’était fini, je me suis sentie vraiment, vraiment détendue et là, j’ai commencé à pleurer. »
Sur les choix stratégiques qui lui ont permis de prendre sa revanche olympique sur sa compatriote, Ding raconte : « J’ai essayé de rester proactive au début du match, de contrôler le rythme des échanges. Mais comme vous avez pu le voir, Li est une joueuse d’expérience et ses coups sont de très haute qualité. A un moment, au milieu de la rencontre, je n’y arrivais pas bien, j’ai donc progressivement changé de tactique et de stratégie. »
Coéquipières et rivales
La championne olympique ajoute : « Nous appartenons toutes deux à l’équipe chinoise de tennis de table, nous nous voyons donc comme des coéquipières, même si nous jouons en simple. Là, bien sûr, nous sommes des rivales. Li Xiaoxia est la leader de l’équipe. Comme elle l’a dit, elle a souffert de blessures l’an dernier. Mais elle a su persévérer et se maintenir au plus haut niveau. Je sens que j’ai énormément appris d’elle. ».
Li Xiaoxia explique qu’en début d’année, elle avait décidé de raccrocher sa raquette. « Mais pour diverses raisons, je suis revenue. Je n’ai aucun regret. Les joueurs et joueuses de équipe de tennis de table chinoise sont très forts, et je veux juste partager mon expérience avec eux. Il y a quatre ans, j’étais allée aux Jeux Olympiques et je n’avais rien. Je n’avais pas de fardeau, je ne m’attendais à rien. Quatre ans plus plus tard j’ai beaucoup plus d’expérience et j’ai ressenti un poids sur mes épaules dans la mesure où les leader de l’équipe ont des responsabilités. ».
La joueuse de la République populaire démocratique de Corée KIM Song I a remporté lebronze en battant la Japonaise Ai Fukuhara 4-1 dans la "petite finale", tout en pratiquant un tennis de table très défensif. « Je pense que je viens de prouver que les joueurs défensifs peuvent jouer les plus beaux matches ! » a-telle remarqué.
C'est la septième fois d'affilée depuis l'arrivée tennis de table au programme olympique, en 1988 à Séoul, qu'une Chinoise coiffe la couronne olympique. Avec cette première victoire à Rio, la Chine a donc fait le premier pas vers un troisième grand chelem d'affilée, après Beijing en 2008 et Londres en 2012.
La finale du simple messieurs jeudi sera en effet elle aussi 100% chinoise, entre le N°1 mondial et champion du monde en titre Ma Long et le champion olympique Zhang Jike.
Les épreuves par équipes débuteront ensuite, vendredi, et la tâche sera encore plus difficile face à l’équipe de Chine, victorieuse cette année de son huitième titre mondial d'affilée chez les messieurs et de sa onzième couronne de suite chez les dames !