JO de Paris 2024 : À la découverte de La Concorde, site olympique du skateboard, breaking, BMX Freestyle et basketball 3x3

Par Florian Bouhier
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The Olympic skateboard park
Photo de Olympics.com/Florian Bouhier

À quelques semaines du début des Jeux Olympiques de Paris 2024, Olympics.com a pu visiter l’un des sites les plus attendus et prometteurs : la place de La Concorde.

Situé dans un quartier très touristique, la place de la Concorde accueillera, durant deux semaines, les épreuves de BMX freestyle, de breaking, de skateboard et de basketball 3×3, avec une ambition : sortir le sport des stades pour le placer au cœur de la ville lumière.

« On ne pouvait pas faire plus central et c'est assez magique. Ça va être une opportunité unique de mettre en avant notre ville avec ces sites iconiques pour des compétitions spectaculaires », raconte Aurélie Merle, directrice des compétitions sportives à Paris 2024.

« Les spectateurs vont trouver les lieux iconiques de Paris au cœur des Jeux Olympiques. C'est ça que l'on a voulu faire évidemment, avec l’Obélisque de Louxor, l'Assemblée nationale, les Champs-Élysées, le jardin des Tuileries, le Musée du Louvre... On est vraiment ici au cœur de ce que raconte Paris », confirme Pierre Rabadan, adjoint à la Mairie de Paris en charge du sport, des Jeux Olympiques et Paralympiques et de la Seine.

Mais, il n’y aura pas que du sport à La Concorde. Les 25 000 personnes attendues quotidiennement pourront également profiter de toute la culture urbaine avec des espaces réservés à des artistes.

« L’idée, c’est une déambulation… » affirme Mathieu Collet, responsable général du parc urbain La Concorde.

Avec un simple billet à 24 euros, il sera possible de profiter de cet espace vibrant de culture et de sport, s’autorisant à goûter à l’expérience olympique à moindre coût.

« On a un billet à 24 euros qui va donner accès à l’ensemble du site, sauf les compétitions. On pourra assister aux entraînements, voir les athlètes sur le site la veille de leur compétition, voir des shows, des démonstrations, des petites scènes avec de la danse, des arts graphiques, des expositions. L’idée est d’avoir un site qui vit en permanence, les gens vont voir une compétition et après sont immergés dans la culture urbaine », expose Mathieu Collet, heureux de voir son projet prendre vie, jour après jour.

"Parisian" barriers at the street skateboard site

Photo de Olympics.com/Florian Bouhier

Des skateparks à l’identité affirmée

En arrivant sur le premier skatepark de la visite, celui destiné à l’épreuve de skateboard street, on retrouve immédiatement l’identité visuelle caractéristique de Paris 2024 avec cette ligne rose identifiable sur de nombreux sites olympiques.

Alors qu’une dizaine d’ouvriers s’affairent aux derniers ajustements, Stéphane Larance observe d’un regard fier et réjoui. En tant que Sport Manager Skateboard & BMX Freestyle, il a travaillé sur la conception des skateparks depuis plus de deux ans et a même été le premier à les tester !

« Le skatepark street est très très bien, il est exactement comme on pouvait l’imaginer. Très rapide, très fonctionnel. On travaille sur sa conception depuis plus de deux ans, donc le voir se monter ici et l’essayer était une très grande émotion. »

Celui qui a fait presque toute sa vie dans le skate - « J’ai commencé en 1985 » - a également apporté son expérience acquise comme juge aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 pour l’élaboration de ces skateparks.

« On s’est aperçu que le skatepark de Tokyo 2020 était un peu trop gros, trop engagé, donc on a pris la décision d'adapter le park à tous les styles de skate. Il est plus accessible qu’à Tokyo, on a fait en sorte que les filles comme les garçons puissent s’exprimer correctement sans prendre des risques démesurés. »

Sur le skatepark street, Stéphane Larance a apporté une idée qui lui tenait à cœur : ajouter des éléments de la ville de Paris au sein du park !

« [On a] intégré quelques éléments de la ville de Paris. C'est vraiment très subtil. Il y a des barres qui sont inspirées des rues parisiennes. Certaines de Montmartre, d'autres sont plus à l'intérieur de la ville. »

La visite se poursuit toujours en compagnie de Stéphane Larance, direction le site du skateboard park, situé à quelques mètres seulement du street. Après avoir monté quelques marches, nous arrivons au cœur du lieu, directement saisi par les anneaux olympiques décorant magnifiquement le futur décor d’athlètes comme Vincent Matheron, Louise-Aïna Taboulet ou encore Émilie Alexandre.

Ici l’inspiration est directement puisée dans les racines du sport : « C’est inspiré des piscines californiennes. Dans les années 60, les surfeurs qui étaient en manque de vagues, quand ils nageaient pas, ils mettaient des roulettes à leur surf. Ils allaient ensuite skater dans les piscines californiennes », assure Larance, également responsable du site du BMX freestyle, localisé un peu plus loin.

the Olympic freestyle BMX venue

Photo de Olympics.com/Florian Bouhier

Remonté, réutilisé, réadapté

Très fréquentée, la Place de la Concorde ne gardera pas les infrastructures à la suite des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Les aires de compétition seront démontées et réaffectées dans d’autres zones, toujours dans une dynamique d’héritage des infrastructures.

« Sur le skateboard street, ça va être remonté en Seine-Saint-Denis qui est la zone d’héritage des Jeux. Pour le park, c’est encore en discussion et pour le BMX Freestyle, ça va être réutilisé pour les Championnats du monde de 2027 [en France]. On a utilisé des structures temporaires en lien avec la philosophie de Paris 2024 », affirme Aurélie Merle.

La directrice des compétitions sportives de Paris 2024 n’oublie pas l’importance de la Place de la Concorde pour les Jeux Paralympiques. La place qui se situe en bas des Champs-Élysées sera complétement réadaptée en moins de trois semaines.

« Une fois que les compétitions sportives sont terminées, il y a tout un travail qui va être fait pour les Jeux Paralympiques, car ce site va servir pour la cérémonie d’ouverture », prévue le 28 août 2024.

Photo de Olympics.com/Florian Bouhier

« Rapprocher au maximum les spectateurs des athlètes »

La visite se termine par la seule aire de compétition qui accueillera deux sports, le site du basketball 3×3 et du breaking.

Ouvert sur l’extérieur, l’enceinte est impressionnante par la hauteur de ses tribunes, près de treize mètres.

« Au niveau des tribunes, c’est beaucoup plus incliné que les autres sites. L’intérêt, c'est de rapprocher au maximum les spectateurs des athlètes, pour l’énergie, l’atmosphère et créer un lien. Sur la capacité brute, on est à 5 800 spectateurs », présente Clarisse Costaz, sport manager du basketball 3×3 et du breaking.

En rentrant dans le site, ce qui frappe est l’atmosphère unique qui y règne, accentuée par la présence d’une canopée, clin d’œil involontaire à celle du Forum des Halles, haut lieu du breaking en plein cœur de Paris.

« La canopée de 42 mètres de diamètre est utile en cas de pluie ou de forte chaleur, car elle protège les athlètes avant tout et permet d’installer l’ensemble du dispositif son et lumière. Ici on est plus compact, plus dense et on est en compétition tout du long, dès le 27 juillet. »

Les sites seront terminés mi-juillet, après huit mois de travail.

Il n’y aura jamais deux sports le même jour. Ainsi, chacune des disciplines pourra briller et charmer les 25 000 spectateurs attendus quotidiennement. Mais pas seulement, puisque des millions de spectateurs dans le monde entier auront les yeux tournés vers Paris.

Pendant deux semaines, au parc urbain La Concorde, la ville lumière sera en fête.