De la natation au pentathlon : l’ascension fulgurante d’Élodie Clouvel

Après avoir échoué à se qualifier pour Beijing 2008 en natation, Élodie Clouvel s’est tournée vers le pentathlon moderne. Un changement radical qui l’a mené jusqu’à l’argent aux JO de Rio 2016. En attendant l’or à Tokyo 2020 ?

Elodie Clouvel
(Sam Greenwood/Getty Images)

Quand Élodie Clouvel a remporté la médaille d’argent aux Jeux Olympiques de Rio 2016, cela ne faisait que 8 ans qu’elle avait découvert le pentathlon moderne. Cette discipline combinée composée d’escrime, de natation, d’équitation, de tir et de course à pied.

La natation, c’était pourtant son truc. C’est d’ailleurs le titre olympique de Laure Manaudou sur 400 m nage libre à Athènes 2004 qui lui a donné le déclic dans sa quête olympique.

À 18 ans, Élodie Clouvel faisait partie des vingt meilleures nageuses françaises sur 200 m et 400 m nage libre. Elle a même été suivie une saison par Philippe Lucas, l’ancien coach de son idole Laure Manaudou. Son objectif était de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Pékin 2008 mais ses résultats ne lui ont pas permis d’obtenir son billet pour la Chine.

Pas grave.

« J'ai décidé de repartir de zéro », se souvient Clouvel, vice-championne du monde 2021, lors d’une interview exclusive accordée à Tokyo 2020 en août 2020.

« La Fédération française de pentathlon moderne m’avait repéré et j’ai intégré l’Institut national du sport, de l'expertise et de la performance (INSEP) en septembre 2008. J’ai accepté ce tout nouveau challenge et le but était de se qualifier pour les Jeux olympiques de Londres 2012 après seulement trois ans et demi de pratique. »

Découverte du tir, de l’escrime et de l’équitation

Le pari est réussi. À Londres 2012, Élodie Clouvel termine 31e de l’épreuve de pentathlon moderne. Un exploit.

Trois ans avant, elle n’avait jamais tiré au pistolet, ni touché une épée. Quant à l’équitation, c’était plus une activité de colonie de vacances qu’un métier. Ça l’est pourtant devenu.

Une incroyable progression qui n’aurait jamais pu se réaliser sans ce désir constant d’apprendre.

« Dès que j'ai commencé, j'ai vraiment adoré. Je découvrais l'escrime, le tir et l’équitation et j’ai beaucoup aimé apprendre ces nouveaux sports, ainsi que la nécessité de devoir s’adapter en permanence. »

« Depuis un peu plus de 10 ans maintenant, j'ai l'impression d'apprendre en permanence » explique la pentathlète de 32 ans. « Dans chacune des disciplines, on va toujours chercher un petit truc qu'on ne connaît pas. On se nourrit tous les jours de notre entraînement. Il n'y a pas que le physique, et on travaille autant notre tête que notre corps. »

Les échecs des Jeux Olympiques

Aujourd’hui, Élodie Clouvel se sent épanouie dans la pratique quotidienne de ces cinq sports. D’ailleurs, elle ne pourrait pas revenir à un seul et unique sport.

« Je ne me vois pas refaire qu’un seul sport. J'adore la natation, mais faire différents sports dans la journée m’apporte un véritable équilibre. On pratique cinq disciplines, mais on va aussi chercher des éléments qui nous améliorent dans d'autres disciplines comme le vélo, qui permet de travailler le cardio différemment. »

Une recherche constante d’excellence dans un sport si complet et varié qu’elle le compare volontiers à une partie d’échecs.

« C'est un peu comme une partie d'échecs. C’est hyper stratégique et il ne faut rien lâcher tout au long de la journée. Il y a plein de rebondissements et on peut toujours aller chercher une victoire. Il faut toujours s’accrocher. »

L'objectif ? Deux médailles d’or.
Une pour Valentin et une pour moi.

Du changement pour l’or

S’accrocher, c’est bien ce qu’elle fait depuis qu’elle a débuté le pentathlon, et elle continue. Après les Jeux Olympiques de Rio 2016 où elle a décroché la médaille d’argent, la première médaille olympique française en pentathlon, une grande remise en question s’est opérée.

Car avec Valentin Belaud, son compagnon et champion du monde de pentathlon moderne 2019, l’objectif à Tokyo 2020 est simple.

« Deux médailles d’or », affirme-t-elle. « Une pour Valentin et une pour moi. »

Pour devenir le nouveau couple en or des Jeux Olympiques, après les boxeurs français Tony Yoka et Estelle Mossely à Rio 2016, les deux pentathlètes ont rebâti leur équipe.

« Quand on est médaillé olympique ou champion du monde, c'est important de se remettre en question et de ne pas s'endormir sur ses lauriers pour aller chercher le meilleur. On avait besoin de changement, de rebâtir notre équipe et d'évoluer dans le système que l’on désirait. La fédération nous a accompagné et depuis, on a une nouvelle équipe, de nouveaux entraîneurs. »

« On est totalement différent à l'entraînement mais on se comprend bien »

Aux côtés des entraîneurs spécifiques aux cinq disciplines du pentathlon, le couple a également fait le choix de s’entourer de Meriem Salmi, psychologue de grands champions français comme Teddy Riner.

Une professeure de danse s’ajoute à l’équipe des deux pentathlètes, Armelle Van Eecloo. Un concept original qui prend pourtant tout son sens.

« Un travail très important qui nous permet d'avoir un très bon délié, d’être fluide et de gagner en relâchement dans tout ce que l’on fait. Avec elle, nous cherchons à adopter les postures idéales qui nous conviennent personnellement, dans chacune des disciplines. »

Un entourage complet, en toute complémentarité avec leur quotidien.

Le couple qu’elle forme avec Valentin Belaud depuis 6 ans désormais est également à l’origine de leurs succès respectifs.

« On se tire vers le haut. On est totalement différent à l'entraînement mais on se comprend bien. Notre complémentarité fait notre force. En natation, je vais l’aider et lui va m’aider en équitation ou en course. On va essayer de garder cette belle harmonie et cette belle énergie ! »

Rendez-vous le 6 août 2021 pour Élodie Clouvel et le 7 août 2021 pour Valentin Belaud.

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