Médaillée de bronze à Londres en 2012, élue dans le même temps par ses pairs à la Commission des athlètes du CIO, devenue la plus jeune présidente d’une commission (celle de coordination des JOJ de Lausanne 2020), et qualifiée pour les Jeux de Rio, Danka Barteková, décortique pour nous les gestes gagnants du tireur de skeet en compétition. Attention les yeux !
Sur la route des Jeux de Londres, Danka Barteková a été sacrée à deux reprises championne d’Europe (en 2008 à Nicosie et en 2010 à Kazan). Médaillée de bronze mondiale à Munich en 2010, et s’est imposée en finale de la Coupe du monde ISSF en mai 2012 à Lonato (Italie). Le 29 juillet 2012 sur le pas de tir des Royal Artillery Barracks à Londres, la championne Slovaque a commencé par prendre la 2e place des qualifications avec un score de 70. En finale, elle a tenu son rang, réussissant un score de 20 (pour un total de 90) qui lui a permis de disputer un barrage pour le bronze face à la Russe Marina Belikova (même score de 90) qu’elle a dominé 4-3 pour monter sur le podium. « Ce fut donc un superbe expérience et il n’existe rien comme la cérémonie où j’ai reçu ma médaille ! » a-t-elle déclaré.
Elue dans le même temps à la commission des athlètes du CIO, Danka va mener par la suite deux activités liées au sport : dans l’institution internationale, elle siège à la commission de coordination des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2018 à Buenos Aires, avant d’être nommée par le président Thomas Bach en octobre 2015 présidente de celle des JOJ 2020 à Lausanne. Parallèlement, elle continue à participer aux compétitions internationales en skeet, et en ce même automne 2015, elle s’adjuge le bronze dans les championnats du monde ISSF disputés à Grenade (Espagne), ce qui lui permet de se qualifier pour les Jeux Olympiques de Rio !
« Lorsque l’on tire, on doit se tenir sur ses deux jambes, puis bouger légèrement, de tous petits mouvements, mais on ressent la tension. On utilise son dos, puisque l’on est en rotation, et bien sûr ses deux mains puisqu’elle tiennent votre arme » explique Danka pour commencer, dans sa description détaillée de tous les gestes et de tout ce qui est nécessaire pour disputer une compétition de skeet.
« La technique de mémoire musculaire qui permet de réagir instantanément joue une grand part dans nos performances. Il faut avoir une très bonne technique et vos muscles vous rappellent ce que vous avez à faire. Vous disposez d’environ une demi-seconde pour atteindre le plateau dès qu’il est apparu »
« Les yeux ont une importance capitale pour les tireurs. Ils se concentrent sur la cible et il faut avoir une bonne vision périphérique. Car vous devez vous orienter dans l’espace sur le pas de tir. La meilleure position pour nous avant de tirer est quand nous nous assurons que la carabine est parfaitement placée en relation avec nos yeux. Vous devez regarder dans le viseur et vous ne pouvez pas voir le canon d’où part le plateau. Par conséquent, on lève son arme aussi précisément que possible, en deux dixièmes de secondes, et il faut être sûr avant d’appeler au lancement du plateau qu’on est bien préparé en position ».
« Elle est très importante. C’est une partie vitale de notre activité. Car lorsque l’on inspire puis expire, on peut se sentir un peu plus détendu. Et c’est ce dont nous avons vraiment besoin avant d’appeler au lancement du plateau. Il est très important de respirer lentement puis de lancer l’appel en expirant ».
« En fait, quand vous lancez l’appel, vous avez jusqu’à 3 secondes de battement avant l’apparition du plateau. Et quand il apparait, vous tirez en, disons, 1/2 seconde. Vous disposez donc de 500 millisecondes pour attendre votre cible. Par conséquent, vous devez vous mouvoir, lever l’arme et tirer. C’est un laps de temps très court si on considère que la plateau vole à 80km/h ».
« Tout au long de la compétition, tout votre corps ressent la fatigue, mais les muscles qui sont les plus tendus sont bien sûr le dos à cause de toutes ces rotations et les mains car elles soulèvent la carabine. Elle n’a pas l’air si lourde, mais elle pèse quatre kilos et demi, et quand vous disputez une compétition vous la levez plus de 200 fois. Je peux faire 250 tirs à l’entraînement, ou peut-être 300, et je ne sens encore bien car il y a la mémoire musculaire, et les mains sont habituées à ces mouvements et au poids de l’arme ».
« Le tir n’est pas un sport où vous affrontez les autres. Vous vous affrontez vous-même puisque vous luttez pour réaliser la meilleure performance possible. Et c’est votre résultat qui compte à la fin, pas celui de vos adversaires », conclut Danika Barteková.