Da Silva fait valser les records du triple saut

C’est l’une des caractéristiques les plus importantes des Jeux : si on a du talent, on peut s’affranchir de n’importe quel contretemps ou presque. Les athlètes viennent de milieux très divers, qu’ils soient rois, princes ou millionnaires, ou qu'ils aient grandi dans le dénuement le plus total. Les Jeux accueillent tout le monde.

Da Silva fait valser les records du triple saut

Le Brésilien Adhemar Ferreira da Silva appartient plutôt à la seconde catégorie. Fils d’un cheminot et d’une domestique, il a grandi à São Paulo. À 19 ans, il s’essaie au triple saut et, presque instantanément, s’aperçoit qu’il présente des prédispositions spectaculaires pour la discipline. En un an, il se qualifie pour les Jeux Olympiques de 1948, où il termine huitième.

Deux ans après, il égale le record du monde avant d’en être le seul détenteur en 1951. Autant dire que lorsque les athlètes arrivent à Helsinki, da Silva est clairement l’homme à battre.

En finale, le suspense n’est pas de mise à l’heure de savoir si da Silva va remplir son contrat. Il montre qu’il est l’homme le plus fort du concours, en battant son propre record du monde dès son premier saut. Il améliore d’ailleurs sa performance précédente quatre fois lors de ses six sauts, affichant une régularité plutôt sidérante : six essais, aucun saut mordu. En outre, le saut le plus court de sa série lui aurait permis de remporter la médaille d’argent. Le plus long, mesuré à 16,22m, constitue un nouveau record du monde époustouflant, qui laisse son plus proche adversaire à 24 cm.

Derrière lui, Asnoldo Devonish s’adjuge le bronze et devient le premier Vénézuélien à gagner une médaille olympique.

Da Silva conservera son titre quatre ans plus tard à Melbourne, devenant le premier athlète sud-américain à remporter deux médailles d’or consécutives dans la même épreuve.

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