Buenos Aires offrira un mélange de modernité et de tradition aux jeunes du monde entier
Quatre nouveaux sports vont faire leur apparition aux Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) de 2018 à Buenos Aires. Ils ont été ajoutés au programme à la demande du comité d’organisation des Jeux Olympiques de la Jeunesse de Buenos Aires 2018 (BAYOGOC). Il s’agit de la danse sportive, du karaté, du roller et de l’escalade.
L’admission de ces sports en dit long sur la volonté de faire des JOJ un espace d’innovation et d’incubation, susceptible d’attirer et de mobiliser les plus jeunes. Ces sports intègrent un programme olympique composé de 32 sports qui se déroulera dans la capitale argentine du 6 au 18 octobre.
Une première sur la scène olympique
La danse sportive inclut des épreuves de breakdance dans son programme, qui est résolument tourné vers les jeunes et les activités urbaines. Le breaking est une danse urbaine née dans le quartier new-yorkais du Bronx dans les années 1970.
Les premiers à pratiquer cette forme de danse ont été les jeunes Portoricains et Afro-américains, dont les groupes s’affrontaient dans le cadre de battles de rue.
Les b-boys, b-girls ou encore breakers, tels que l’on appelle les danseurs, enchaînent des mouvements pendant les parties instrumentales des chansons.
Le breakdance a progressivement gagné en popularité jusqu’à entrer dans la norme et figurer au programme de la cérémonie de clôture des Jeux Olympiques de Los Angeles 1984. C’est même Cuba Gooding Jr, récompensé d’un Oscar pour son rôle-titre dans le film "Jerry Maguire" qui avait exécuté quelques pas alors que Lionel Richie chantait "All Night Long".
À Buenos Aires, les épreuves réuniront 24 sportifs (12 b-boys et 12 b-girls) issus des deux étapes de qualification. La première, invitant les jeunes intéressés à se présenter via une vidéo, a permis au jury de retenir 86 breakers pour les Championnats du monde de breakdance de la jeunesse, organisés à Kawasaki (Japon) en mai 2018.
Les breakers se mesureront selon deux modalités différentes : le un-contre-un, à l’occasion de battles où les concurrents passeront séquentiellement devant le jury, puis en équipes mixtes composées en fonction du classement final de l’épreuve individuelle.
À chaque passage, les cinq juges et les deux arbitres attribueront des points en fonction de six critères : créativité, personnalité, technique, variété, performativité et musicalité.Le président de la Fédération mondiale de danse sportive, Lukas Hinder, s’est dit très fier de la réussite du processus de qualification en ligne. Il estime que les jeunes peuvent être inspirés par le breakdance.
Le président de la Fédération mondiale de danse sportive, Lukas Hinder, s’est dit très fier de la réussite du processus de qualification en ligne. Il estime que les jeunes peuvent être inspirés par le breakdance.
"Nous nous devons de recourir aux outils que les jeunes utilisent pour les faire sortir de chez eux. Ce sport correspond à une réalité et, de ce point de vue, le potentiel est immense. Il sera intéressant de voir comment les jeunes réagissent pendant les Jeux Olympiques de la Jeunesse et quelle attention le breakdance génère dans les médias en Argentine. Je suis pleinement convaincu que cela marchera, mais il faut tenir nos promesses. Pour l’instant, la première et la deuxième étape du système de qualification se sont très bien passées."
Lukas Hinder a également évoqué l’authenticité que cette discipline a su conserver et lui a prédit un bel avenir à Buenos Aires et ailleurs.
"C’est une danse qui vient de la rue, c’est urbain, c’est cool. Ce sport doit rester ce qu’il est. Nous lui offrons juste les moyens qui lui permettent d’accéder à une plateforme où il pourra dévoiler toute sa beauté. C’est ça la philosophie qui nous anime depuis le début. Je ne connais aucun autre sport comportant un éventail aussi large de disciplines différentes. Il en ressort quelque chose d’unique. À Buenos Aires, nous allons tout faire pour proposer un événement bien organisé et populariser la danse sportive. Nous avons un bel avenir devant nous et je tiens à réussir ce virage. Tel est mon objectif, ma vision, ma motivation."
Le karaté dans l’histoire
Buenos Aires 2018 est un grand moment pour le karaté, qui s’invite dans le programme des Jeux Olympiques de la Jeunesse et dans celui des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.
Le karaté est une discipline séculaire dont la forme actuelle a été codifiée au 15e siècle sur l’île japonaise d’Okinawa, au cours de la dynastie Ryukyu. Son développement national, dans les années 1920, précèdera une expansion internationale consécutive à la seconde Guerre mondiale. Enfin, les films d’arts martiaux des années 1970 et 1980 l’installeront définitivement dans la culture occidentale.
Les 48 karatékas qualifiés pour les JOJ s’affronteront au Pavillon Europa du centre olympique de la jeunesse, dans trois catégories de poids par sexe.
Lors des combats, longs de deux minutes, les deux concurrents, Aka (en rouge) et Ao (en bleu) tentent de marquer des points en exécutant des techniques contrôlées de poings, de pieds et de percussion.
Un coup de poing, ou une percussion, directs au corps ou sur la face rapportent un point (Yuko), tandis qu’un coup de pied médian au corps offre deux points (Waza-Ari).
Enfin, un coup de pied haut à la face ou un coup de poing porté sur un adversaire mis à terre via un balayage ou une percussion rapportent trois points (Ippon).
Le concurrent cumulant le plus grand nombre de points à la fin du temps règlementaire remporte le combat.
Les patineurs se prennent au jeu
Directement lié à la culture des jeunes, le roller de vitesse est une discipline extrêmement spectaculaire où les pratiquants peuvent atteindre 50 km/h.
La création des rollers en ligne dans les années 1990 avait entraîné un boom du patinage qui s’est notamment traduit par l’ajout du rink hockey au programme des Jeux Olympiques de Barcelone 1992 en tant que discipline de démonstration. L’Argentine avait alors pris le dessus sur l’Espagne en finale.
À Buenos Aires, 24 patineurs (12 garçons et 12 filles) s’affronteront sur la piste inclinée du Paseo de la Costa sur une épreuve combinée comportant trois épreuves : sprint de 500 m, sprint de 1 000 m et 5 000 m éliminatoire.
Le vainqueur de chaque distance se verra attribuer 12 points et les suivants recevront de 11 points à 1 point selon leur classement.
Dans les épreuves des sprints de 500 m et de 1 000 m, les points sont attribués sur la base du temps réalisé dans le dernier tour bouclé.
Le classement final est établi via un cumul des points obtenus dans les trois courses.
L’escalade enfin au sommet
L’escalade a énormément gagné en popularité au cours des vingt dernières années. Avant de faire ses débuts aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020, la discipline intègrera dès le mois d’octobre prochain le programme de Buenos Aires 2018.
En 1985, un groupe d’escaladeurs se retrouve à Bardonecchia, dans le Piémont italien, pour un événement nommé "SportRoccia" qui deviendra la première compétition internationale de la discipline. Les concurrents se voient proposer une ascension à boucler dans un temps donné.
Le premier événement en salle est organisé dès l’année suivante dans un gymnase de Vaulx-en-Velin, dans la banlieue de Lyon. Au début des années 1990, il est décidé que les compétitions internationales se dérouleront sur un mur artificiel.
Le développement des murs d’escalade en salle contribue de manière décisive à la popularité de cette discipline, qui devient ainsi accessible au plus grand nombre. Parmi les principes essentiels de l’escalade figure la préservation de l’environnement, ce qui sous-tend l’entretien par les amateurs des sites dans lesquels ils grimpent.
Un porte-parole de la Fédération internationale d’escalade (IFSC) a tenu à faire le point : "L’escalade est à la fois un sport d’intérieur et d’extérieur. La préservation de l’environnement revêt pour nous une importance capitale, car c’est notre terrain de jeu. Même si l’ensemble de nos compétitions ont lieu sur des murs artificiels érigés dans des sites artificiels, le reste de nos activités a lieu à l’extérieur et il nous semble fondamental d’en prendre le plus grand soin."
"Ce qui me semble important dans l’escalade, c’est que l’on peut créer très facilement des sites temporaires. Nul besoin de planter une pelouse, de creuser un lac ou je ne sais quoi : il suffit de construire un mur, de mettre les prises et puis de tout démonter une fois l’événement terminé, en laissant le site tel qu’il l’était auparavant."
Et d'ajouter : "On peut organiser une compétition d’escalade dans un stade, sur la plage et dans plein d’autres endroits. L’impact sur le site est quasiment nul."
Quarante concurrents (vingt garçons et vingt filles) s’affronteront dans une épreuve combinée englobant les trois disciplines traditionnelles (difficulté, vitesse et mur). Le classement final sera fonction des résultats obtenus dans ces trois épreuves.
Dans l’épreuve de vitesse, l’objectif est d’atteindre le sommet d’un mur de 15 mètres dans le temps le plus court possible. Les concurrents grimpent deux par deux sur des voies identiques.
Dans l’épreuve du mur, le but est de franchir le plus grand nombre d’obstacles sur une structure fixe de moins de 4,5 mètres avec le moins d’essais possibles et dans un temps limité. Le classement est déterminé par le nombre d’obstacles franchis.
Enfin, l’escalade de difficulté est une compétition de hauteur en temps limité (six minutes) sur un parcours fixe de 15 mètres.
Le vainqueur du classement général est le concurrent cumulant le total le plus faible à l’issue des trois épreuves.