Bekele quitte l’ombre de Gebrselassie

À la veille du 10 000 m masculin, tout le monde se pose la même question : le grand Haile Gebrselassie est-il en mesure de remettre ça ? Double champion olympique, l’Éthiopien a été sacré champion du monde à quatre reprises et il a passé plus d’une décennie au sommet de l’athlétisme mondial. Pourra-t-il rester sur son piédestal à Athènes ?

Bekele quitte l’ombre de Gebrselassie
(IOC (3))

Rien n’est moins certain. En effet, Gebrselassie traîne les séquelles d’une blessure qui a perturbé sa préparation pour ces Jeux. De plus, il a été battu l’année précédente aux Championnats du monde par Kenenisa Bekele, son compatriote moins huppé. Après tant d’années au poste de numéro un mondial, il semble même que Gebrselassie n’est plus assuré de conserver sa suprématie nationale.

Un troisième Éthiopien figure également au départ de cette finale, Sileshi Sihine, et les trois petits hommes verts partent avec confiance, grâce à une maîtrise tactique logiquement éprouvée. Après avoir bouclé le premier quart de la course à un train aisé, ils augmentent la cadence et le peloton commence à se fractionner. Après la mi-course, la moitié des concurrents peut d’ailleurs faire une croix sur le podium.

Alors que d’autres coureurs abandonnent, une évidence s’impose : Gebrselassie est à la peine et a du mal à suivre l’allure de ses deux compatriotes. À la faveur d’un ralentissement, il parvient à recoller, mais à trois tours de l’arrivée, ils le laissent sur place : visiblement l’ère Gebrselassie est terminée, tout comme ses chances de médaille.

Bekele et Sihine ne sont pourtant pas les seuls à lorgner vers le podium, puisqu’ils sont accompagnés de l’Érythréen Zersenay Tadesse et de l’Ougandais Boniface Kiprop. Le combat va cependant être bref, puisque les Éthiopiens vont prendre rapidement le large et Bekele va s’imposer en terminant comme un bolide avec un dernier tour chronométré en 53’’. Tadesse décroche le bronze et offre ainsi à l’Érythrée sa première médaille olympique depuis son indépendance, vingt ans plus tôt.

Toutefois, par respect pour leur illustre compatriote, Bekele et Sihine vont différer leurs manifestations de joie. Ils vont attendre que Gebrselassie ait franchi l’arrivée en cinquième position pour se lancer avec lui dans un tour d’honneur victorieux.

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