Quand le Nigeria se qualifie pour la Coupe du Monde féminine de football en 1991, le pays tout entier est à la fête. Chioma Ajunwa, elle, vit surtout une expérience décevante passée en grande partie sur le banc des remplaçantes. Elle décide alors que si elle ne peut réussir dans le football, elle goûtera à la réussite dans une autre discipline.
Ajunwa avait déjà montré ses prouesses en athlétisme en se spécialisant dans le 100 m et le saut en longueur. Après la Coupe du Monde, elle concentre alors toute son énergie sur ces deux épreuves. Bonne pioche pour cette talentueuse athlète.
Sa carrière va l’emmener à représenter le Nigeria dans les deux disciplines, mais elle estime avoir plus de chances de décrocher une médaille aux JO 1996 au 100 m. En fait, elle ne le sait pas, mais elle découvre qu'elle est également inscrite pour le saut en longueur à son arrivée à Atlanta !
Elle participe aux demi-finales du 100 m, mais rate de peu la qualification pour la finale : elle termine cinquième à la photo-finish alors qu’elle enregistre le même temps que l’athlète qui finit quatrième.
Ajunwa se lance alors dans le saut en longueur sans ambitions particulières. Elle est cependant la révélation des qualifications : elle prend la deuxième place avec un saut à 6,81 m et se qualifie haut la main pour la finale.
Elle donne alors l’impression de concourir sans pression aucune. En finale, Ajunwa atterrit, dès son premier saut, à 7,12 m. De quoi intimider ses concurrentes. Jamais elle ne sautera aussi bien dans sa carrière. Ses rivales non plus, dans les six tours suivants à Atlanta.
Ajunwa devient la première championne olympique du Nigeria et la première Africaine à remporter une épreuve d’athlétisme. Après avoir pris sa retraite sportive, elle se montre très active dans la lutte contre le dopage dans le sport.