Pierre-Ambroise Bosse n’est pas un sportif comme les autres. Il est un ovni dans le monde de l’athlétisme qui a su faire vibrer la France entière en 2017 durant la finale de 800 m des Championnats du monde en plaçant une accélération phénoménale à 280 m de la ligne d’arrivée, le sacrant champion du monde.
Mais il marque aussi par ses interviews décalées, sincères et toujours remplies d’humour.
Depuis son titre à Londres en 2017, beaucoup de choses se sont passées pour le Nantais, y compris son agression en sortie de boite de nuit qui poussait le coureur à se faire plus discret dans les médias.
Aujourd’hui, Pierre-Ambroise Bosse se focalise, toujours avec sa décontraction naturelle, sur son nouvel objectif, les Jeux Olympiques de Tokyo 2020, en 2021, ses deuxièmes après sa 4e place à Rio 2016. Il sera sur la ligne de départ des séries du 800 m masculin dès le samedi 31 juillet.
Mais connaissez-vous bien celui que tout le monde surnomme PAB ? Voici 5 choses à savoir ce coureur pas comme les autres.
1. Le tour de magie de Londres 2017
L’année 2017 a marqué un énorme tournant dans la carrière sportive de PAB.
Il se rendait alors à Londres pour prendre le départ du 800 m des Championnats du monde d’athlétisme.
Troisième des demi-finales, Bosse s’est qualifié au temps pour disputer la finale. Une posture qui n’annonce pas un statut de favori pour le français mais la veille de cette course, qui restera l’un des plus grands moments de l’athlétisme français, Pierre-Ambroise annonçait à son entraineur qu’il voulait faire un tour de magie.
Et quel tour ! À 280 m de la ligne d’arrivée, PAB qui semblait pourtant enfermé à l’intérieur du peloton, déclenchait une accélération qui a surpris ses concurrents.
Trop tôt pour certain, peut-être, mais le jeune coureur de 25 ans alors, a tenu le rythme et s’est imposé en 1 min 44 s 67 devant le Polonais Adam Kszczot (1 min 44 s 95) et le Kényan Kipyegon Bett (1 min 45 s 21).
Sur la ligne d’arrivée, PAB se pointait du doigt comme pour demander la confirmation que c’était bien lui le nouveau champion du monde de la discipline.
« Je me suis dit “Pourquoi pas maintenant ? Pourquoi ne pas tenter quelque chose de fou“ », expliquait-il après course au micro de FranceTV.
« Dans la dernière ligne droite, je ne comprenais pas, je vivais un rêve, ils étaient derrière moi et je me suis dit “Ce n’est pas possible, en ce moment ce n’est pas moi qui suis en train de courir maintenant“. Quand j’ai passé la ligne, vraiment je n’y croyais pas, et je n’y crois pas encore. »
Dans les entrailles du stade, son entraineur de l’époque, Alain Linier, l’attendait, une carte de sept de trèfle entre les mains. Puis PAB a soufflé sur la carte, la transformant en huit de coeur, un petit tour de magie qui rendait ainsi honneur à celui que venait de faire Pierre-Ambroise Bosse.
2. Le pied du podium à Rio 2016
Une accélération aussi tôt dans la course, ce n’était pas une première pour Bosse.
Lors de la finale du 800 m masculin des Jeux Olympiques de Rio 2016, le peloton était parti sur un train d’enfer, mené par le Kényan Wilson Kipketer.
Le premier tour de piste fût avalé par les coureur en 49 s 23 et Pierre-Ambroise était idéalement positionné derrière le champion olympique en titre du 800 m, le Kényan David Rudisha.
Mais ce dernier augmente la cadence à 300 m de l’arrivée. PAB collait alors Rudisha sur un rythme démentiel.
Les derniers 100 m étaient de trop pour le français qui a vu l’Algérien Taoufik Makhloufi lui passer devant puis enfin l’Américain Murphy.
Une quatrième place frustrante pour le français qui n’en perdra pas pour autant son humour lors de l’interview d’après course. Il s’adressait alors directement à son chat, Rabs, lui demandant de « s’ouvrir une bière et de la boire cul-sec » pour lui.
3. Une médaille bien arrosée
L’un des traits de caractères bien connu du coureur est bien évidement sa bonne humeur et son côté « fêtard », mais il est aussi très généreux et ne perd jamais une occasion d’être spontanée et jovial.
Et il l’a prouvé dès son retour de Londres, à la Gare du Nord à Paris.
Les journalistes et les supporter étaient nombreux à avoir fait le déplacement pour saluer le tout nouveau champion du monde de 800 m.
Une attention qui a particulièrement touché PAB qui a décidé de fêter dignement cette médaille d’or en payant une tournée de bières à toutes les personnes présentes à ce moment là.
4. Philippe Dupont nouvel entraineur
La fin d’année 2019 est marqué par plusieurs événements pour PAB. Lui et son entraineur Alain Linier ont décidé de prendre des routes différentes. Un commun accord qui ouvrait ainsi la porte à un nouvel entraineur.
Et pour l’accompagner jusqu’à Tokyo 2020, Pierre-Ambroise Bosse a choisit Philippe Dupont, l’un des meilleurs entraineurs de demi-fond français qui a notamment entrainé Mahiedine Mekhissi et de Morhad Amdouni, mais aussi un coureur qu’il connait bien, Taoufik Makhloufi, le vice-champion olympique de 800 m à Rio 2016.
Il s’entraine donc avec « son meilleur ennemie », un changement qu’il apprécie particulièrement. Il expliquait lors d’une interview avec Bein Sport, accompagné de son ami Jimmy Vicaut, en partance pour les États-Unis : « C’est maintenant ou jamais. Si on ne fait pas de changement maintenant, on est persuadé qu’il ne se passera plus rien pour nous. »
5. Rab’s le chat
Vous l’avez peut-être déjà vu lors d’interview après course ou en conseillé d’entrainement de Dimitri Bascou et d’Arnaud Assoumani, ou encore posant avec son idole, la lanceuse Mélina Robert-Michon, Rab’s, le chat le plus « tchatteur » du web n’est autre que la boule de poil de Pierre-Ambroise Bosse.
Toujours avec la pointe d’humour que l’on connait au coureur, Rab’s, comprenez « rien à branler au pluriel » d’après son propriétaire, suis les aventures de PAB et l’a même accompagné dans le stade de France lors du meeting de Paris 2016, où le matou a passé l’interview d’après course dans les bras de son maître.
Le chat, qui avait été l’un des premiers a recevoir un message de PAB après sa 4e place aux Jeux de Rio, a son propre compte Instagram avec pas moins de 3 700 abonnés et sa propre ligne de vêtement à son effigie.
De nombreux sportifs comme le triathlète Vincent Luis ou encore le coureur Jimmy Gressier ont adopté la mode « rab’s », portant fièrement le t-shirt à l’image du chat.
À n’en pas douter, Rabs sera très probablement devant son écran de télévision pour regarder son « humain » courir pour tenter de décrocher l'or olympique à Tokyo 2020.