5 choses à savoir sur Marine Johannès

Après la victoire des Françaises 67 à 64 face à l'Espagne durant les quarts de finale du tournoi olympique de basket féminin, lumière sur la talentueuse arrière de l'équipe de France : Marine Johannès.

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(Photo de Kevin C. Cox/Getty Images)

Après la fantastique victoire 67 à 64 de l'équipe de France féminine de basket face à leurs ennemies de toujours, l'Espagne, en quart de finale du tournoi olympique de Tokyo, les Bleues ont rendez-vous avec le Japon en demi-finale.

Marine Johannès a été en feu durant cette rencontre capital. Avec 18 points et 5 rebonds et surtout un panier qui a fait reprendre trois points d'avance à la France à une minute de la fin du match, elle a été décisive face aux Espagnoles. Elle sera un atout de taille face au Japon pour s'assurer une place en finale.

Mais connaissez-vous bien Marine Johannès ? Voici 5 choses à savoir sur l'une des meilleures dribbleuses française qui porte le numéro 23, comme un certain Michael Jordan.

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1. Sa carrière est étroitement liée à celle de Nicolas Batum

Lisieux serait-elle une terre de basketteurs de talent ? En tous cas, c’est de cette petite ville de Normandie que viennent deux des meilleurs joueurs de basket français à l’heure actuelle : Nicolas Batum et Marine Johannès.

Au-delà d'être originaire de la même ville, ils ont tous les deux commencé dans le club de Pont-l’Évêque. Le joueur français avait même envoyé un message à leur président de club au moment de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Rio 2016 : « Tu te rends compte qu’une ville de 7000 habitants à emmené deux gamins aux JO ? »

Pendant longtemps, Johannès a d’ailleurs porté le numéro 8 en hommage à Nicolas Batum, qui la considère désormais comme sa « petite sœur ».

« Je l’ai vue démarrer très tôt. Elle avait huit ans quand je l’ai vue commencer à jouer. C’est marrant de l’avoir vue évoluer », expliquait Batum lors d’une interview avec SportàCaen.

Pour moi, il a été un exemple.

Lors de la saison 2019/2020, Johannès a franchi le pas de rejoindre son « grand frère » et la légende du basket français Tony Parker, à l’ASVEL.

« Pour moi, il a été un exemple. Pour tout dire, j’ai encore un poster de lui dans la chambre de mes parents. Je l’ai gardé parce que c’est un souvenir. Nicolas, c’est une motivation », avouait-elle.

D’ici quelques jours, ils s’envoleront ensemble, comme en 2016, vers les Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

2. Un jeu inspiré de la NBA

Marine Johannès est considérée comme la nouvelle égérie du basketball féminin français. Si beaucoup de petites filles ont grandi en regardant Céline Dumerc avec des étoiles pleins les yeux, Johannès pourrait bien reprendre le flambeau dans le cœur des futures petites basketteuses.

Elle joue avec un style très instinctif. Dès qu’elle à le ballon en main, elle en fait de la magie. Que se soit en tir ou en passes aveugles ou avec ses célèbres step back, un pas en arrière pour créer de l'espace, directement inspiré des matchs de NBA.

Elle semble être née pour faire du basket, pourtant c’est bien en regardant des matchs de NBA dès son plus jeune âge que la jeune joueuse de 26 ans a imprégné dans son ADN ce jeu si caractéristique et spectaculaire du plus grand championnat de basket au monde.

« Je me souviens que j’avais un DVD de la victoire des Spurs en 2003, je l’ai regardé pas mal de fois. J’avais huit ans et je venais de commencer le basket », expliquait Johannès à la FFBB.

« Quand j’étais jeune, je me souviens que je m’entraînais à reproduire ce que les joueurs faisaient. Un peu moins maintenant mais ils m’inspirent toujours et c’est dans un coin de ma tête », poursuivait-elle.

Reproduire ces mouvements jusqu’à se les approprier, telle est la force de Johannès qui, à seulement 11 ans, s’est fait repérée par son talent.

« Elle transpirait le basket. Elle était capable de faire des dribbles dans le dos et des passes aveugles, autant de choses très rares à cet âge », expliquait Samuel Vallée, l’entraîneur qui l’a détectée avant qu’elle n’intègre le club de Mondeville en 2007.

3. Elle joue en WNBA

Et Johannès s’est tellement imprégnée de ce jeu américain, qu’en 2019, les Liberty de New York lui ont proposé de rejoindre la WNBA, le championnat féminin de basket aux États-Unis, qui se déroule de mai à août. 

Une surprise incroyable pour la jeune basketteuse de 23 alors, qui rêvait depuis toute petite de jouer aux USA. 

Dès son premier match, la Française a inscrit 10 points en 16 minutes. Bien que l’équipe soit encore un peu loin du haut du classement féminin américain, Johannès continue de prouver son talent et de gagner en maturité sur les terrains. 

L’année 2020, marquée par la pandémie de COVID-19, a privé la joueuse française de WNBA mais la franchise de New York affirme vouloir continuer son aventure avec Johannès, exemptée de championnat en 2021 pour participer aux Jeux Olympiques de Tokyo 2020 avec l’équipe de France. Elle retrouvera donc les parquets américains dès l’été 2022.

4. Elle a un caractère bien trempé

Si la jeune joueuse peut paraître timide devant les médias, ce n’est pas le cas dans tous les aspects de sa vie. Sa mentor et amie Céline Dumerc, ancienne capitaine de l’équipe de France féminine expliquait : « Elle ce qu’elle aime c’est le terrain, ce n’est pas les médias et parler d’elle. »

Car sur les terrains, Johannès a un tempérament explosif. Très rapidement frustrée pendant les matchs, elle a tendance à se renfermer ou à argumenter avec les arbitres. Une situation qui lui a valu deux fautes techniques avec Bourges durant la saison 2018/2019.

« Il faut qu’elle travaille pour garder son calme lors des moments un peu chauds d’un match », expliquait Élodie Godin, la capitaine l’équipe des Tangos.

Des frustrations sur lesquelles Johannès travaille au quotidien.

« J’essaie de me parler intérieurement et de me dire que ce n’est pas grave. Les actions s’enchaînent donc j’essaie de me dire que les prochaines se passeront mieux », avouait-elle à la FFBB.

Mais en dehors des médias et des terrains, quand elle est en confiance, Johannès devient une jeune femme ouverte et même plutôt boute-en-train.

« Quand je ne connais pas trop les gens je suis timide, mais quand je suis en confiance, j’aime bien charrier et rigoler, je me lâche un peu plus. »

5. Son parcours en équipe de France

Marine Johannes a débuté son aventure en équipe de France en 2016, âgée alors de 21 ans. Très vite, Valérie Garnier, la sélectionneuse des Bleues, remarque ses qualités et l’intègre de plus en plus au groupe.

Si bien qu’en 2016, elle fait partie du collectif qui se rend aux Jeux Olympiques de Rio. Et lors de ces JO, malgré la défaite de la France en demi-finale face aux États-Unis, Johannès a marqué les esprits notamment avec un dribble incroyable face à la star de la WNBA Maya Moore. Une action qui fera le tour du monde et qui a mis un énorme coup de projecteur sur la jeune Française.

De là, Johannès a fait partie intégrante du groupe France lors des trois EuroBasket en 2017, 2019 et 2021, durant lesquelles la France a remporté trois médailles d’argent consécutives, bloquant par deux fois face à l’Espagne et dernièrement face à la Serbie.

En 2018, la Normande a disputé sa première Coupe du monde avec le maillot français. Sorties par la Belgique en quart de finale, les Bleues ont terminé 5e de la compétition.

À seulement 26 ans, Marine Johannès a donc l’expérience des plus grandes compétitions mondiales et continue de développer son jeu et de faire parler son talent sur les terrains de basket.

Elle sera un atout majeur de cette équipe de France lors des Jeux Olympiques de Tokyo 2020.

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