Ce qu'il faut savoir sur Wendy Holdener, médaillée de bronze du slalom à Beijing 2022
La skieuse alpine suisse Wendy Holdener n’a peur de rien. Elle est aussi déterminée que disciplinée et son fan-club est l’un des plus sympathiques qui soient. Alors qu'elle vient de décroché la médaille de bronze du slalom olympique à Beijing 2022, voici tout ce que vous devez savoir sur la vice-championne olympique en titre de la discipline.
Ce n’est pas tous les jours facile d’être skieuse alpine, spécialiste du slalom, en même temps que Mikaela Shiffrin et Petra Vlhova, mais cela n’a jamais arrêté Wendy Holdener.
La Suissesse est encore aujourd’hui connue pour détenir le record du nombre de podiums en Coupe du monde de ski alpin de slalom sans pour autant n’avoir gagné une seule course. Sa récente deuxième place à Kranjska Gora (SLO) le 9 janvier 2022 fut son 29e top 3 en Coupe du monde de slalom.
Cette donnée montre à la fois son très bon niveau et son acharnement pour tenter de grimper sur la plus haute marche du podium.
Bien que cette victoire en Coupe du monde soit toujours manquante à son palmarès, la skieuse de 28 ans a connu bien des succès au cours de sa carrière. Depuis ses débuts en Coupe du monde en 2010, alors âgée de 17 ans, Holdener s’est emparée de deux globes de cristal en combiné (2016 et 2018) et quatre médailles mondiales, dont trois en or.
Son plus grand succès remonte incontestablement aux Jeux Olympiques de PyeongChang 2018, où elle a remporté trois médailles olympiques. Elle a été sacrée championne olympique par équipes mixtes, vice-championne olympique en slalom et médaillée de bronze en combiné, s’attribuant donc les trois différents métaux en une seule édition olympique.
Après sa belle médaille de bronze en slalom à Beijing 2022, voici tout ce que vous devez savoir sur la désormais quadruple médaillée olympique, Wendy Holdener.
Wendy Holdener : un démon de la vitesse motivé par ses frères
Le ski alpin, avec ses sollicitations physiques extrêmes et ses courses à forts enjeux, n’est pas une discipline pour les âmes sensibles.
Mais c’est une dimension du sport qui n’a jamais été un problème pour Holdener qui a, dès son plus jeune âge, démontré une grande audace sur les skis.
« J’ai cela dans le sang depuis la première fois que j’ai skié », expliquait-elle dans le podcast She Is Speaking. « J’imagine que j’ai eu des ambitions très hautes à la seconde où j’ai chaussé les skis, car j’ai deux grands frères et je voulais absolument aller très vite sur les pistes pour les rattraper. »
« Je disais à ma mère "Allez on y va ! Arrêtes de parler à tes amis, je veux skier."»
Les parents de la championne, Daniela et Martin Holdener, ont confirmé lors qu’une interview avec Blick, que la témérité de leur fille avait toujours été l’une de ses grandes qualités. Elle aurait tout tenter pour rattraper ses frères.
« Steve a cinq ans de plus [que Wendy] et Kevin trois », commençait Daniela. « Quand ils plongeaient du tremplin à 3 mètres à la piscine, Wendy s’empressait de faire de même. Quand elle avait quelque chose en tête, c’était impossible de le lui retirer. En ski, elle n’a jamais eu peur ni de la vitesse ni des sauts. »
Wendy Holdener : disciplinée et déterminée
Ça viendra.
C’est ce que beaucoup disent, y compris la légende du ski Vreni Schneider, quand ils parlent d’une potentielle victoire en Coupe du monde de slalom pour la quadruple médaillée olympique.
C’est le genre de discours qui a tendance à mettre la pression, mais ce n’est pas la seule chose que doit gérer Holdener.
En tant que l’une des skieuses alpines suisses les plus en réussite de sa génération, avec Lara Gut-Behrami, médaillée de Sotchi 2014, il y a beaucoup d’attentes autour de ses performances.
D’après les parents de Wendy Holdener, leur fille n’a pas particulièrement l’habitude de renoncer à ce qu’elle entreprend. La skieuse a toujours été profondément ambitieuse et prête à tout pour atteindre le sommet.
« Il y a certains jours où Wendy ne pouvait pas faire ses étirements parce qu’elle était trop occupée », poursuivait Martin à Blick. « Alors que faisait-elle ? Et bien elle installait son tapis dans le salon tard dans la nuit pour s’étirer. »
Daniela a même avoué qu’elle avait essayé de la convaincre de le faire le lendemain, mais c’était non-négociable pour la skieuse déterminée.
« Une fois, elle m’a demandé : "Je vais faire du vélo pendant une heure, tu veux venir avec moi ?" », se souvenait son père, en racontant une nouvelle anecdote qui prouve l’admiration qu’il a pour la discipline de sa fille. « Il pleuvait à verse ce jour-là. Je lui ai dit d’utiliser le vélo d’appartement. Mais Wendy est allée dehors et a rouler sous la pluie. »
Le fan-club de Wendy Holdener : barbecue et cloche de vache
Juste avant les Championnats du monde juniors de 2011, l’ainé des Holdener avait promis de monter un fan-club pour sa sœur si elle revenait avec une médaille.
Et la Suissesse a fait bien plus qu’une simple médaille, puisqu’elle en a remporté trois. Après ce succès détonant, qui à cette époque l’avait propulsée au devant de la scène, son frère et le futur président de son fan-club, ont rapidement lancé le « Fan-club de Wendy Holdener ».
Il n’aura pas fallu longtemps pour que le groupe prenne de ampleur. En seulement quatre ans, le nombre de supporter a grimpé à plus de 180 personnes. De nos jours, ils sont plus de 800 à faire officiellement partie du club et plus de 2 000 à suivre sa page Facebook.
En plus d'informer ses fans de ses progrès par des vidéos et de les divertir avec des concours, la Suissesse fait aussi quelque chose d'assez unique pour remercier ceux qui la soutiennent.
En 2012, le fan-club a organisé le tout premier barbecue avec Holdener. À l'époque, l'événement était plutôt « intimiste » avec une cinquantaine de membres. Mais le succès fût tel, que ce barbecue est désormais organisé chaque année. Lors de la dernière édition, en mai 2019, avant que la pandémie mondiale ne mette en pause la fête annuelle, 400 personnes se sont retrouvées autour des grillades.
En fait, le fan-club est si dévoué qu'il est connu pour être souvent présent aux compétitions de Holdener avec des déguisements et à jouer de la musique avec des cloches de vache pour soutenir la skieuse.
Wendy Holdener : l’esprit derrière la maîtrise
Chaque skieur a sa propre approche quand il faut se rendre sur une compétition.
Pour Holdener, cela passe par une équipe complète qui la suit pour qu’elle puisse être à son maximum durant la course. De la personne qui l’aide à choisir ses skis en fonction des conditions de la piste, à celle qui analyse ses statistiques personnelles durant la saison, chaque centimètre de sa performance est analysé.
L’une des choses que cette spécialiste technique fait elle-même, c’est de visualiser le parcours avant de s’élancer du portique de départ.
« Je connais presque toutes les portes », expliquait la Suissesse dans le podcast She Is Speaking. « Je sais où la piste est plus raide, combien de virages il y a, s’il y a une banane [deux portes du même côté] et comment est la neige. »
Son regard affûté pour les détails lui permet de contrebalancer le fait que chaque piste est naturellement différente d’une autre. Même si les lieux qui accueillent les coupe du monde sont souvent les mêmes, il y a de nombreux facteurs qui modifient les pistes d’une année sur l’autre, ce qui est pour double détentrice du globe de cristal, l’aspect le plus difficiles de son sport.
« La piste est toujours différente, la neige aussi et idem pour les portes. Il est impossible de simplement glisser le long de la piste. »