Première médaillée d’or olympique du saut à ski féminin, en 2012 lors des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver à Innsbruck, Sara Takanashi n’a pas connu la réussite à Sotchi en 2014 où elle s’est classée 4e. Mais elle est restée la n°1 mondiale, atteignant à 20 ans les 53 succès en Coupe du monde pour s’adjuger son 4e globe de cristal en 2017. Médaillée de bronze à PyeongChang 2018, elle est enfin montée sur le podium des Jeux d'hiver, mais pas à la place qu'elle aurait souhaitée. On la reverra sûrement à Beijing en 2022, à la poursuite de son rêve d'or.
Née sur une terre de saut à ski, l’île de Hokkaido qui fut le théâtre des Jeux Olympiques d’hiver de 1972 à Sapporo, Sara Takanashi débute sur les tremplins guidée par son père et son frère aîné, tous deux pratiquants de la discipline. « J’ai tout de suite aimé voler comme un oiseau », raconte-t-elle. Dès ses 13 ans, Sara débute sur la Coupe continentale de la FIS qui préfigure la Coupe du monde. À 15 ans, elle remporte le concours de saut des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver à Innsbruck 2012, puis le titre de championne du monde junior la même année en battant le record sur le tremplin d’Erzurum en Turquie le 21 février avec un bond mesuré à 110,5m. Si elle sait voler très loin, Sara Takanashi reste dans un premier temps pénalisée par ses difficultés à bien exécuter le télémark à la réception, ce qui lui fait souvent perdre des points de « style ». Elle s’applique donc à corriger au mieux cet élément indispensable pour viser la victoire à chaque compétition.
Lors de la saison 2012-2013, la championne de Kamikawa remporte huit des seize compétitions de la 2e édition de la Coupe du monde féminine, monte treize fois sur le podium et s’adjuge le globe de cristal à 16 ans, ce qui en fait la plus jeune gagnante individuelle d’un classement général de la FIS. Lors des Championnats du monde de Val Di Fiemme en février 2013, elle prend la médaille d’argent derrière l’Américaine Sarah Hendrickson et remporte le concours par équipe avec Ito Yuki, Ito Daiki et Takeuchi Taku. En août-septembre 2013, elle s’impose également pour la deuxième fois en deux éditions du « Grand Prix d’été » féminin sur les tremplins à revêtement synthétique devant la Française Coline Mattel, en gagnant quatre des six concours de la compétition. Début décembre, avant de démarrer la saison olympique, elle note : « À cette époque de l’année, j’avais toujours un problème aux jambes ou ailleurs. Rien de tout cela cette fois ». Son hiver 2013-2014 démarre sur les chapeaux de roue. En gagnant les trois premières épreuves de la saison. Elle termine l’année 2013 invaincue.
Dans le mois qui précède les débuts de sa discipline aux Jeux de Sotchi, Sara Takanashi continue sur sa lancée : quatre nouvelles victoires et deux deuxièmes places, plus de 300 points d’avance sur sa première poursuivante au classement de la Coupe du monde, un 2e globe de cristal quasi assuré et un rang de favorite sur le tremplin olympique RusSki Gorki. Malheureusement, lors de la compétition olympique, le 11 février 2014, elle ne trouve pas réellement ses marques et termine au pied du podium, 4e de la compétition remportée par l’Allemande Carina Vogt. « Je suis venue ici pour donner le meilleur de moi-même. Je suis terriblement déçue de ne pas avoir pu sauter comme je le voulais, les deux fois. J’ai réalisé que j’avais un mental faible. La battante qui est en moi se battra jusqu’au bout, Je veux revenir aux Jeux Olympiques meilleure que jamais et faire la fierté de mon pays », dit-elle alors.
Tout en constatant que « le niveau des athlètes féminines de saut à ski s’améliore de plus en plus, donc je dois m’améliorer moi aussi », Sara Takanashi poursuit sa domination sur la Coupe du monde féminine. Sa saison 2015-2016 est impériale avec 14 victoires dont 10 à la suite, une 2e place et au pire, une 4e place en 18 épreuves pour s’adjuger son 3e globe de cristal avec 471 points d’avance sur l’Autrichienne vice-championne olympique Daniela Iraschko-Stolz. Elle ne connaît cependant pas une pareille réussite dans les Mondiaux de la FIS, 4e à ceux de Falun (Suède) en 2015, médaillée de bronze à Lahti (Finlande) en 2017 derrière Carina Vogt (or) et sa compatriote Yuki Ito (argent), deux fois 3e dans le concours mixte par équipes (2015 et 2017).
Le 15 et 16 février 2017, lors d’une saison qui la verra gagner la Coupe du monde pour la 4e fois avec une superbe constance (son pire classement est une 5e place, pour 9 victoires et 15 podiums), Sara Takanashi termine deuxième puis première des deux concours de saut servant d’épreuve test préolympique sur le tremplin HS109 d’Alpensia à PyeongChang. Elle signe ainsi le 53e succès de sa carrière alors qu’elle n’a que 20 ans ! « Cette 53e victoire me ravit », dit-elle alors. « Dans la perspective des Jeux Olympiques de PyeongChang, je dois faire le maximum pour être sélectionnée et représenter le Japon ». Après avoir été battue par Yuki Ito dans le premier des deux concours, elle note aussi : « J’ai réussi à régler mon approche et le fait d’avoir pu renverser la vapeur va me donner confiance. ».
Avant de disputer ses deuxièmes Jeux d'hiver, Sara Takanashi remporte le Grand Prix d'été de saut à ski pour la sixième fois en septembre 2017. Mais elle n'enregistre pas de nouvelle victoire en Coupe du monde avant de se rendre en Corée. Elle est ainsi 3e du classement général derrière l'Allemande Katharina Althaus et la dominatrice norvégienne Maren Lundby qui remportera le globe de cristal en fin de saison. Ce classement de la Coupe du monde va constituer, dans le même ordre, le podium des XXIIIe Jeux d'hiver !
En effet, dans le froid et sous les projecteurs du tremplin HS109 d'Alpensia le 12 février 2018, la Japonaise volante réalise un premier bond à 103,5 m pour 120,3 points qui la voient déjà figurer au 3e rang de la compétition olympique derrière Althaus (106,5 m et 123,2 points) et Lundby (105,5 m et 125,5 points). Première du trio à s'élancer au deuxième tour, elle s'améliore, (toujours 103,5 m mais cette fois 123,5 points pour un total de 243,8) et prend la tête de la compétition. Quand Althaus fait mieux dans la foulée, (106 m pour terminer avec 252,6 points), Sara Takanashi l'applaudit. Puis Lundby l'emporte avec panache en réalisant le plus long saut du concours : 110 m, 264,6 points au total.
D'un côoté, celle qui reste par son palmarès la plus grande championne de la jeune discipline du saut à ski féminin se montre heureuse d'effacer sa déception de 2014 et d'enfin monter sur le podium olympique avec la médaille de bronze. De l'autre, elle n'a pas atteint son objectif. "Je voulais l'or, mais je n'ai pas été capable d'aller le chercher", dit-elle. "Peut-être cela veut-il dire que je n'ai pas encore assez grandi pour gagner ce titre". Avant d'ajouter : "J'ai reçu le soutien de plein de gens à travers le monde, c'est une belle motivation pour moi d'y aller encore et encore et d'essayer de m'améliorer". Après tout, Sara Takanashi avait 17 ans à Sotchi, 21 à PyeongChang, et seulement 25 quand elle retentera sa chance à Beijing en 2022. D'ailleurs, comme un signe, elle achève la saison 2017-2018 avec deux victoires coup sur coup sur le tremplin d'Oberstdorf les 24 et 25 mars, pour parvenir à un total inégalé hommes et femmes confondus de 55 victoires en Coupe du monde de saut à ski.
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