Rico Gross est le seul biathlète a avoir gagné quatre titres olympiques en relais. Il a également su tirer son épingle du jeu dans les épreuves individuelles pour augmenter
de la plus belle des manières son impressionnant total de médailles internationales.
« J’ai commencé par le ski de fond, comme beaucoup de biathlètes, mais je m’y suis ennuyé, alors je me suis essayé au fusil. J’ai trouvé cela fascinant, appréciant particulièrement le côté mental... et physique du biathlon ». raconte Ricco Gross.
Né à Bad Schlema, cité minière de la Saxe, il débute à 13 ans, devient par la suite sergent major dans la Bundeswehr, et dispute sa première compétition en Coupe du monde à 20 ans, en 1990, ayant atteint le niveau international à partir d’un principe simple : « ne chercher à imiter personne. Suivre son propre chemin, trouver quelque chose de nouveau qui vous est propre et s’y tenir ». Ce sont ses formidables aptitudes au tir, et dans la gestion de ces « passages au stand », qui le différencieront de ses rivaux. Spécialiste du zéro faute. « Un avantage certain » dit-il, «mais au fil des années, je me suis aussi amélioré sur les skis ! ».
Ricco Gross remporte quatre titres olympiques avec le relais 4x7,5 allemand, un total record pour cette épreuve. A Albertville en 1992, premier à partir, il frôle la catastrophe
quand il entre en collision avec le Français Xavier Blond sur le parcours. Le temps de se relever et il passe le relais à Jens Steiningen en 12e position. Mais Mark Kirchner puis Fritz Fischer se montrent extrêmement solides et le quatuor allemand l’emporte devant l’équipe Unifiée de l’ex-URSS et la Suède. A Lillehammer en 1994, c’est encore Ricco Gross qui ouvre et qui s’envole, lançant Franck Luck en tête. Kirchner et Fischer achèvent le travail pour une large victoire (sans-faute général au tir) devant la Russie et la France. A Nagano en 1998, Gross conserve sa position d’ouvreur, et là aussi, il prend les devants avec un zéro faute. L’Allemagne continue en tête avec Peter Sendel puis Sven Fischer, et Franck Luck résiste dans le final au retour du norvégien Ole Einar Björndalen. Après ces trois titres consécutifs, la même formation allemande est dominée par la Norvège à Salt Lake City en 2002 et se contente de la médaille d’argent. Enfin, à Turin en 2006, Gross, 35 ans, et comme d’habitude premier partant, s’impose en compagnie de Michael Rösch, Sven Fischer et Michael Greis devant la Russie et la France.
La carrière de Ricco Gross se déroule en même temps que celles des deux monstres du biathlon mondial, le Norvégien Ole Einar Björndalen et le Français Raphaël Poirée. Difficile de se faire une place avec ces deux champions qu’il respecte infiniment et qui sont également ses amis, mais il parvient tout de : trois médailles olympiques supplémentaires, quatre titres mondiaux en poursuite et 20km (en plus des cinq gagnés sur 4x7,5km), cinq médailles d’argent, six en bronze et neuf victoires personnelles dans les épreuves de la Coupe du Monde IBU auxquelles s’ajoutent 24 succès en relais.
Installé à Ruhpolding, temple du biathlon allemand, diplômé de l’école supérieure du sport de Cologne, père de trois enfants, Ricco Gross devient après l’arrêt de sa carrière sportive
un commentateur éclairé du biathlon à la télévision allemande et un entraîneur qui prend en mains l’équipe nationale féminine au début des années 2010.
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