Osea Kolinisau est le capitaine qui a mené l’équipe des Fidji de rugby à 7 à un magnifique triomphe à Rio 2016, pour le retour du ballon ovale au programme olympique après 92 ans d’absence. Il était également le porte-drapeau de sa délégation lors de la cérémonie d’ouverture au Maracanã !
« Participer aux Jeux Olympiques me n’avait jamais, jamais traversé l’esprit. Les Jeux pour moi, c’était juste la télévision pour regarder quelqu’un comme Usain Bolt. Le voir courir, puis retrouver mes amis et nous dire « ok, on va faire une course et on va choisir nos noms, je serai Maurice Greene, je serai Usain Bolt ». Ou encore, regarder des nageurs comme Ian Thorpe et Michael Phelps, puis foncer à la piscine et se dire « ok, on nage ! ». On essayait donc de les imiter, juste pour le fun, mais, jamais, jamais dans mes rêves les plus fous je n’ai pensé que j’irais aux Jeux. Et encore moins pour y participer avec une chance de gagner la médaille d’or et en étant le porte-drapeau de ma délégation ! », raconte Osea Kolinisau, né le 17 novembre 1985 dans la capitale Suva, et chef de bande des magiciens du rugby à 7 fidjiens qui ont écrit une magnifique page d’histoire à Rio 2016.
Bien qu’il ait également évolué à XV, au poste d’ailier, tentant même sa chance dans le championnat français Top 14 avec le SU Agen en 2010-2011, Osea Kolinisau est un pur joueur de « sevens », le sport national aux Fidji. Il débute en équipe nationale en 2008 et en devient le capitaine. Les dévoreurs d’espace de l’équipe des iles du Pacifique sud deviennent de véritables rock stars en tournée mondiale, marquant chaque étape des « World Rugby Sevens Series » par leur talent, leur gestuelle improbable, leur impact physique leur façon d’évoluer comme nulle autre équipe. Sur le podium au terme de chaque saison à partir de 2012, Kolinisau et ses partenaires remportent le trophée planétaire deux fois consécutivement, en 2014-2015 et en 2015-2016. Le capitaine n’est pas pour peu dans cette réussite, avec, avant les Jeux de Rio, un total de 1026 points (106 essais, 248 transformations) en 243 sélections. Les artistes Fidjiens se rendent à Rio avec la pancarte de favoris solidement accrochée sur les épaules, pour un pays qui a envoyé ses premiers athlètes aux Jeux à Melbourne en 1956 et qui n’a jamais encore gagné de médaille.
Le 5 août 2016 lors de la Cérémonie d’ouverture des Jeux de Rio au stade Maracanã, Osea Kolinisau ne passe pas inaperçu. Il mène sa délégation drapeau en mains, en habits traditionnels, fidjiens, torse-nu avec son magnifique pagne, abordant un large sourire en vivant pleinement « l’opportunité unique d’un vie ». Il explique aussi « Nous n’aurons plus jamais pareille chance de jouer sur une scène mondiale comme les Jeux Olympiques, c’est la Mecque du sport, et j’ai dit à mon équipe de chérir ce moment, puis de donner son meilleur, de tout donner ».
Le rugby fait donc son retour sur la scène olympique, 92 ans après l’avoir quittée à l’issue de la victoire à XV des Etats-Unis face à la France en finale des Jeux de 1924 à Paris. Sur la pelouse de Deodoro, et sur trois journées de compétition, du 9 au 11 août, les Fidji offrent un magnifique spectacle, se montrant insensibles la pression de tout un peuple, font exploser tous leurs adversaires et terminent sur un chef d’oeuvre, en finale face à la Grande-Bretagne déjà menée 29-0 à la mi-temps après avoir encaissé cinq essais magnifiques. La rencontre s’achève sur le score de 43-7, les joueurs fidjiens explosent de joie au coup de sifflet final, et à des milliers de kilomètres de là, leur archipel bascule dans une folie contagieuse. Le 21 août, toute l’île de Viti Levu et la capitale fidjienne Suva fêtent le retour des héros dans une ambiance indescriptible. Osea Kolinisau est pour l’histoire le capitaine de l’équipe qui a offert à son pays sa première médaille olympique, et pas n’importe laquelle : la plus belle !
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