Championne olympique en sprint libre à Sotchi en 2014, la fondeuse norvégienne Maiken Caspersen Falla disputera ses 3e Jeux d’hiver à PyeongChang 2018. Elle s’y présentera en triple championne du monde en titre, en individuel comme par équipes après ses triomphes aux Mondiaux FIS de Lahti 2017.
Une reine du sprint norvégienne peut en cacher une autre. Après Marit Bjørgen, la décuple médaillée olympique, qui compte à ce jour le plus de victoires cumulées (30) dans cet exercice en style libre et classique sur la Coupe du monde, et qui a remporté quatre médailles d’or mondiales, voici Maiken Caspersen Falla, de 10 ans sa cadette. Ainsi, quand la reine des Jeux d’hiver chute en demi-finale du sprint libre à Sotchi 2014, ou quand elle est éliminée en quarts de finale des Mondiaux FIS 2017 à Lahti (Finlande), abandonnant à chaque fois son titre, Falla surgit et l’emporte. Sans faire les choses à moitié, puisque sa tactique favorite est de se porter d’entrée à l’avant et d‘y rester. Pour son premier titre olympique le 11 février 2014 sur les pistes du complexe Laura, comme pour son premier sacre mondial individuel le 23 février 2017 en Finlande, la fondeuse de Lørenskog (comté d’Akeshus, dans le sud-est norvégien) remporte tous ses tours et « utilise toute (sa) puissance pour dépasser les autres filles et rester en tête tout le temps », passant à chaque fois la ligne d’arrivée de cet effort intense sur environ 1 km avec une avance confortable.
Comment devient-on une des meilleures sprinteuses au monde, aussi à l’aise sur les rails du style classique en pas alternatifs et double poussée, qu’en mode « skating » qui est le propre du style libre ? Le 13 août 1990, Heidi et Per Falla fêtent la naissance de leurs deux enfants : Maiken et son frère jumeau Marius. La famille habite une maison dans les bois et les enfants pratiquent de très nombreuses activités sportives listées par Maiken : « ski alpin, snowboard, saut à ski, course à pieds, athlétisme, cyclisme, handball, biathlon, et plus particulièrement le ski de fond ». Comme elle l’explique également « être la meilleure dans n’importe quel sport ne m’a jamais traversé l’esprit, mais il fallait toujours donner le meilleur de soi. » A huit ans, elle s’aperçoit qu’elle aime l’entraînement, et compte les jours qui la séparent du moment où rechaussera les planches dans son club de ski. A l’école élémentaire, elle bat les garçons à la course et comprend qu’elle est rapide. « La route des sprints au niveau scolaire jusqu’au top niveau mondial en ski de fond a été courte », dit-elle aussi. Elle court souvent en compagnie de Marius et tient largement la comparaison avec son jumeau. A 15 ans, elle prend la direction de la station de sports d’hiver de Hovden pour poursuivre son cursus scolaire en sport-études.
Brillante au niveau national puis bientôt international junior dès 2006, Maiken prend son premier départ en Coupe du monde à 18 ans, en novembre 2008. Dès sa 2e course à ce niveau, le 21 décembre de la même année, elle monte sur son premier podium : 3e du sprint libre de Düsseldorf. Dès lors, elle figure aussi régulièrement en sprint par équipes, souvent avec la Reine Marit Bjørgen avec qui elle remporte sa première victoire, en style classique à Liberec en janvier 2011. Maiken Caspersen Falla a auparavant été sélectionnée à 19 ans en équipe de Norvège pour disputer ses premiers Jeux d’hiver à Vancouver 2010 où elle s’est arrêtée en quarts de finale (20e) du sprint classique remporté par Bjørgen.
Par la suite, la championne d’1,62m pour 60 kg continue à figurer parmi les meilleures spécialistes mondiales du sprint avec notamment une 3e place en style classique aux championnats du monde 2013 de Val di Fiemme (Italie), jusqu’à son éclatante médaille d’or olympique remportée en finale du sprint libre à Sotchi. « C’est juste incroyable ! Je n’arrive pas à croire que je l’ai fait. J’en avais rêvé depuis que j’avais trois ans,» dit-elle alors à l’issue d’un doublé, puisqu’elle a devancé sa coéquipière depuis les années junior Ingvild Flugstad Østberg de 38/100e sur la ligne d’arrivée.
L’année suivante, aux Mondiaux FIS de Falun (Suède), elle prend le bronze en sprint classique (nouvelle victoire de Marit Bjørgen) et gagne son premier titre mondial avec Østberg en sprint libre par équipes. Lors de la saison 2015-2016, Maiken remporte quatre victoires (deux dans chaque style) et s’adjuge le globe de cristal FIS de la spécialité. Enfin, en février 2017, elle devient donc brillamment championne du monde individuelle à Lahti et ce n’est pas tout, puisqu’elle gagne à nouveau le sprint par équipes, cette fois avec Heidi Weng, et une avance de 5.56 et 18.39 sur les duos russes et américaines à l’arrivée avant d’être la première relayeuse du 4 x 5 km norvégien (suivie par Heidi Weng, Astrid Jacobsen et Marit Bjørgen) qui l’emporte avec plus d’une minute d’avance sur la Suède et la Finlande et gagne sa 100e médaille d’or dans les championnats du monde de ski nordique.
On attendra donc impatiemment la championne de 27 ans sur les pistes du centre de ski de fond d’Alpensia lors des Jeux de PyeongChang en février 2018. Elle aura un titre à défendre, et peut-être deux autres à gagner, en duo et en quatuor ! « Je vis et je m’entraîne en quantité et avec qualité chaque jour, avec le seul but d’obtenir des résultats de classe mondiale. Je me connais bien et je suis confiante dans mes choix. Si je pense que c’est juste, je change mes plans, ou je me repose au lieu de m’entraîner. J’ai la capacité de savoir ce qui est bon pour moi et de suivre mon instinct », explique-t-elle.
Et de poursuivre : « Je veux profiter à fond de ce que je fais. Je m’amuse beaucoup à l’entraînement. Je dois constamment me lancer des défis, être défiée, et rechercher où sont les détails qui me permettront d’être meilleure. Je dois innover tout le temps. Je trouve la motivation en recherchant en permanence de nouvelles aires de développement et en sachant que je progresse et que j’ai appris quelque chose de nouveau. Il est également important d’avoir une bonne vie en dehors du ski. J’ai la chance d’avoir beaucoup de bons amis dans ce milieu et au-delà. Les moments que je passe avec mes amis et ma famille sont des instants de qualité que je chéris et auxquels j’accorde toujours la priorité quand j’en ai l’opportunité. Il est aussi important de s’arrêter à l’occasion et de voir comment je me sens vraiment et pourquoi je fais ce que je fais ». Les secrets de la championne olympique et du monde en titre !Athlete Olympic Results Content
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