Entre deux tournois olympiques où il a multiplié les matches d’anthologie, revenant en bronze des Jeux de Londres 2012, et en argent de ceux de Rio 2016, Juan Martin Del Potro a vécu une olympiade quasi blanche à cause d’un poignet blessé. Il est revenu pour devenir le héros de tout un peuple, et a continué sur sa lancée pour offrir à l’Argentine sa première Coupe Davis !
En 2016, la même scène se reproduit deux fois à Tandil, la ville de Juan Martin Del Potro, située dans la province de Buenos Aires : des milliers de personnes acclamant leur héros, en contrebas du balcon de l’hôtel de ville : le 16 août à son retour des Jeux Olympiques de Rio, médaille d’argent au cou après une série d’exploits inoubliables, et le 15 décembre, dans la foulée de la première victoire en Coupe Davis de l’Argentine, qui est allée triompher de la Croatie chez elle à Zagreb, 3 victoires à 2. En fin d’année l’ATP le distinguera pour avoir été l’auteur du « come-back de l’année ».
Triomphe à l’US Open 2009
« J’apprécie le football mais j’ai toujours adoré mon sport. Et je rêve de gagner un tournoi du Grand Chelem et la Coupe Davis » dit Juan Martin Del Potro, 1,98m, surnommé « la Tour de Tandil » au début de la saison 2009. A ce point, le fils d’un rugbyman et d’une enseignante, qui manie la raquette depuis l’âge de 7 ans, est entré dans le Top 10 de l’ATP, mais sa progression a constamment été freinée par diverses blessures. Son heure sonne enfin à New York, en septembre, lors de l’US Open qu’il remporte à 20 ans en battant le N°1 mondial Roger Federer lors d’une incroyable finale (3–6, 7–6, 4–6, 7–6, 6–2) après avoir éliminé le N°2 Rafael Nadal en demi-finale. L’exploit est retentissant. La puissance dévastatrice de son coup droit, sa solidité physique, son mental et ses capacités défensives le promettent à un avenir très brillant.
Blessure, et exploits londoniens
Début janvier 2010, Del Potro atteint son meilleur classement (4e mondial), mais sa saison s’arrête presque aussitôt, après l’Open d’Australie : il est blessé au poignet droit et doit se faire opérer. Il revient en fin d’année, ayant plongé au-delà du 250e rang mondial, et mettra de très longs mois à retrouver son meilleur niveau. C’est en fait aux Jeux de Londres 2012, sur les courts de Wimbledon qu’il peut enfin donner sa pleine mesure. Il atteint ainsi les demi-finales où il joue le 3 août un match mémorable, d’une formidable intensité, poignant, face à Roger Federer qui l’emporte au bout de 4h26 de combat, 3-6, 7-6, 19-17 ! Une partie qui entre dans le livre des records pour avoir été la plus longue de l’histoire Open disputée en trois sets. « C'est dur de parler maintenant, je suis triste. Mais Roger a fait un match fantastique et c'est un beau gagnant. J'espère que je vais réussir à m'en remettre pour le double mixte. Il fallait un gagnant aujourd'hui, ce n'est pas une situation facile. C'était mon tour en 2009 et là c'était le sien », note Del Potro, en larmes.
Mais si le lendemain il est éliminé en quarts de finale du « mixte » avec sa compatriote Gisela Dulko, « Delpo » s’en va ensuite quérir le bronze en simple, et le premier podium argentin de ces Jeux, en dominant le N°2 mondial Novak Djokovic 7-5, 6-4 lors de la petite finale. « Je pleure, mais ce sont des larmes de joie. C’est un des meilleurs matches de ma carrière, et c’est pour mon pays. Je n’ai pas de mots. C’est aussi fort que gagner un tournoi du Grand Chelem, » dit-il à chaud. En fin d’année, il est de retour dans le Top 10 mondial.
Deux saisons blanches
Juan Martin Del Potro continue sa marche en avant en 2013, remportant quatre tournois de l’ATP, atteignant les demi-finales à Wimbledon, mais c’est cette fois son poignet gauche qui va le contraindre à se faire opérer à trois reprises à partir de mars 2014. On ne le reverra plus sur les courts avant le mois de février 2016. « Après l’expérience de Londres, je ne pouvais pas manquer Rio, vous ne savez jamais combien de Jeux vous serez en mesure de disputer », dit-il en arrivant au Brésil, où il ne sera pas tête de série, retombé dans les tréfonds du classement mondial.
A Rio 2016 jusqu’à la 2e marche du podium
Un coup de tonnerre retentit dès le premier tour du simple sur les courts en dur du parc olympique de Barra de Tijuca. Del Potro s’ouvre en grand le tableau en éliminant d’entrée le N°1 mondial Novak Djokovic (7-6, 7-6) notamment grâce à la qualité de son service avec 86% de premières balles. « C’est un des plus beaux matches de ma carrière, peut être encore plus beau que celui des Jeux de Londres », note l’Argentin. Et il continue, jusqu’à à un nouveau match d’anthologie, en demi-finale face à Rafael Nadal, dont il sort vainqueur 5-7, 6-4, 7-6 après plus de 3h d’une intensité folle. Le voilà en finale face au tenant du titre Andy Murray. Le match pour l’or atteint de nouveau sommets, il dure plus de 4h et les deux joueurs ont chacun leur chance de l’emporter. Murray finit par avoir le dernier mot (7-5, 4-6, 6-2, 7-5). En descendant de la 2e marche du podium, Del Potro explique avoir vécu « la semaine la plus incroyable de sa carrière ». C’est ensuite le retour triomphal à Tandil…
La Coupe Davis pour finir l’année en apothéose
L’année 2016 s’achève en apothéose : l’équipe d’Argentine dispute la finale de la Coupe Davis à Zagreb face à la Croatie, et Del Potro est au four et au moulin : il gagne le premier point en battant Ivo Karlovic, il perd ensuite le double avec Leonardo Mayer, et la Croatie mène 2-1. Le dernier jour, la « Tour de Tandil » dispute un de ces matches historiques dont il a le secret, face au n°6 mondial Marin Cilic, et l’emporte en cinq sets, en remontant de 2 sets à 0, sortant vainqueur en 4h53 d’un incroyable combat physique. Federico Delbonis marque le dernier point en dominant Ivo Karlovic , et l’Argentine soulève son tout premier saladier d’argent ! « Je voulais simplement rejouer au tennis. Ce rêve est exaucé. Je ne peux rien demander de plus », explique-t-il alors « J’ai gagné une médaille aux Jeux, cette victoire est historique, je peux dormir tranquille. »
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