Champion olympique 2010 à Vancouver, Jason Lamy-Chappuis est ensuite devenu le n°1 mondial du combiné nordique, puis le porte-drapeau français des Jeux de Sotchi 2014. Après avoir obtenu son diplôme de pilote de ligne, il est revenu pour disputer ses derniers Jeux à PyeongChang 2018.
Jason Lamy-Chappuis naît à Missoula dans le Montana (États-Unis) d’un père français et d’une mère américaine. Comme il le raconte, « J’ai embarqué sur mon premier vol entre le Montana et la France à l’âge de 5 semaines. Ma passion pour l’aviation vient peut-être déjà de là… » En 1991, alors qu’elle a quatre ans, la famille déménage en France, dans le Jura, à Bois d’Amont, un village de montagne qui fait partie du domaine skiable de la station des Rousses. Le petit Jason pratique le ski de fond et s’essaye sur les tremplins de saut. Le 15 janvier 1994, à sept ans, il remporte sa première compétition sur le petit tremplin de sa station. Lors de l’hiver 1999-2000, alors qu’il est en « sport-études » au collège des Rousses, il réunit les deux disciplines, choisissant l’option combiné nordique.
Jason Lamy-Chappuis remporte sa première grande victoire internationale en combiné nordique lors du Festival Olympique de la Jeunesse Européenne de Bled (Slovénie) en 2003. « Là, j’ai vraiment appris ce que c’était de faire de la compétition de haut niveau », explique-t-il. À 19 ans, il dispute ses premiers Jeux à Turin en février 2006 et fait sensation en se classant 4e de l’épreuve de sprint. Excellent sauteur, il remarque alors « manquer encore de caisse » en ski de fond pour pouvoir rivaliser avec les patrons de la discipline.
S’appuyant toujours sur la qualité de ses sauts et gagnant progressivement en technique, puissance physique et sens stratégique sur les pistes de fond, Jason Lamy-Chappuis ouvre son compteur en Coupe du monde un mois après les Jeux de Turin en gagnant le sprint disputé à Sapporo (Japon). Sa progression vers les sommets se poursuit les saisons suivantes, avec des victoires, des podiums et deux médailles de bronze remportées lors des Mondiaux FIS de Liberec (République tchèque) en 2009.
Le 14 février 2010 à Vancouver, pour l’épreuve sur le tremplin normal de Whistler, Jason Lamy-Chappuis commence par prendre la 5e place en saut. Lors des 10km en ski de fond, il rejoint rapidement le groupe de tête et fait preuve d’un grand sens tactique en gardant des réserves pour le final. Dans la dernière ligne droite, il lance un sprint rageur qui lui permet de battre l’Américain Johnny Spillane sur la ligne d’arrivée et de devenir le deuxième Français champion olympique de combiné nordique après Fabrice Guy à Albertville en 1992. Perturbé par les conditions climatiques dans la compétition sur le grand tremplin, il prend ensuite la 18e place, puis termine au pied du podium (4e) de l’épreuve par équipes avec ses camarades Maxime Laheurte, François Braud et Sébastien Lacroix.
Après son titre olympique, « Flying Jason » devient le n°1 mondial. Il triomphe au classement général de la Coupe du monde FIS en 2010, 2011 et 2012. Il est sacré champion du monde 2011 sur le légendaire grand tremplin d’Holmenkollen à Oslo, puis triple médaillé d’or (tremplin normal, par équipes et sprint par équipes) aux Mondiaux de Val Di Fiemme en 2013. « Je devais honorer mon titre olympique. Il me fallait rester le N°1, garder toute ma concentration. J’ai pris beaucoup de plaisir » explique-t-il. Le 7 février 2014, il est le porte-drapeau de la délégation française lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Sotchi, mais il ne connaît pas la réussite sportive sur les tremplins de Rosa Khutor.
Qu’à cela ne tienne, la carrière au plus haut niveau de « Jez » (son surnom) se poursuit avec un bilan fin 2015 de 60 podiums individuels dont 26 victoires, et toujours un rêve olympique en tête. "On vibre pour ces moments. Joies et déceptions pimentent nos carrières. C’est ce qui fait la beauté du sport", explique ce passionné d’aviation qui ambitionne de devenir un jour pilote de ligne. Mais Jason Lamy-Chappuis se retire de la compétition en mars 2015 sur un 8e titre de champion de France, afin de poursuivre sa formation de pilote de ligne. Deux ans plus tard, diplôme en mains, il décide de revenir afin de disputer ses 4e Jeux Olympiques à PyeongChang 2018. "Pour ce qui est de mon retour à la compétition, il n’y a que du positif. Je n’ai rien à perdre, je veux juste vivre encore ces beaux moments. C’est un pari. Si ça fonctionne, tant mieux, et sinon, tant pis. J’ai déjà tout eu, et plus que tout dans ma carrière !", explique-t-il.
Avant tout décidé à aller chercher avec ses camarades la médaille collective qui leur avait échappée à Vancouver en 2010 comme à Sotchi en 2014 (les deux fois quatrièmes de la compétition par équipes), Jason Lamy-Chappuis termine tout d'abord loin dans les deux épreuves individuelles des Jeux de PyeongChang. Puis, en compagnie d'Antoine Gérard, François Braud et Maxime Laheurte, il se classe 5e du HS140 + 4x5 km remporté par l'équipe d'Allemagne, devant la Norvège, l'Autriche et le Japon. "On a fait du mieux qu'on pouvait, on a tout donné, on a vécu des émotions intenses. On a de la déception mais pas vraiment de regrets, ça n'aurait pas pu le faire aujourd'hui", remarque-t-il alors. Il dispute sa dernière course de Coupe du monde à Kliegenthal (Allemagne) le 18 mars et puis... deux semaines plus tard, dans le stade de Prémanon (Jura) qui porte son nom, il termine son ultime combiné nordique... à la première place, sur un 9e titre de champion de France. Désormais prêt à lancer sa nouvelle carrière, vous serez peut-être un jour son passager quand il sera aux commandes d'un avion d'une grande compagnie aérienne.
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