Unis par l'Olympisme : Kipchoge Keino

La carrière de Kipchoge Keino n'a pas pris fin lorsqu'il a quitté les pistes d'athlétisme en 1973. Après avoir représenté son pays – le Kenya – à trois éditions des Jeux Olympiques, il a présidé le Comité Olympique Kényan et créé une fondation qui incarne véritablement l'esprit olympique. 

Unis par l'Olympisme : Kipchoge Keino
© 2016 Getty Images

Peu de coureurs ont autant marqué de leur empreinte l'histoire olympique que Kipchoge Keino. Outre des records du monde établis dans les 3 000 et 5 000 mètres et deux titres de champion olympique aux Jeux d'été de 1968 à Mexico et de 1972 à Munich, Kipchoge Keino a eu une carrière exceptionnelle qui fut une réelle source d'inspiration.

L'athlète kényan a eu sa part d'obstacles à surmonter, mais il l'a fait sans se laisser abattre. Il perd ses parents très jeune et est élevé par sa tante. Lors de ses premiers Jeux Olympiques à Tokyo en 1964, il est à une place de la qualification pour la finale du 1 500 mètres.

Coureur accompli, Kipchoge Keino doit néanmoins s'adapter pour connaître le succès. Spécialiste du 1 500 mètres et du 5 000 mètres, il décide, avant les Jeux Olympiques de 1972 à Munich, de s'inscrire dans une nouvelle épreuve, le steeple, parce que les courses sur 1 500 et 5 000 mètres sont trop proches l'une de l'autre au programme.

"J'ai dû m'entraîner davantage pour le steeple, alors décrocher l'or dans cette épreuve et l'argent dans le 1 500 mètres est une belle victoire pour moi. J'ai dû énormément m'adapter pour être meilleur en steeple", confie-t-il. "Cette capacité d'adaptation est déterminante pour un athlète – il faut savoir modifier son entraînement pour pouvoir concourir dans une autre épreuve."

Attachement à l'Olympisme

Si Kipchoge Keino prend sa retraite sportive en 1973, il reste profondément attaché au Mouvement et à l'esprit olympiques. En devenant président du CNO de son pays, il permet à l'Olympisme d'être une valeur essentielle de la société kényane.

"L'Olympisme revêt une telle importance pour moi, pour mon pays et pour le reste de la planète. Le Mouvement olympique nous rassemble tous et contribue à l'amélioration des Jeux Olympiques et du sport partout dans le monde. C'est ce qui fait l'unité du Mouvement olympique."

Il est important pour nous de pouvoir nous rassembler et changer le monde grâce au Mouvement olympique Kipchoge Keino - Kipchoge Keino

Kipchoge Keino juge également importante l'union de tous les pays à travers le sport. "Les Jeux Olympiques ont beaucoup fait pour rapprocher les pays et les faire participer aux compétitions loin de toute ingérence politique. Les Jeux enseignent le fair-play aux jeunes du monde entier. Vainqueurs ou perdants, nous nous serrons tous la main et apprenons ce qu'est l'amitié. Il est important pour nous de pouvoir nous rassembler et changer le monde grâce au Mouvement olympique. L'unité entre les Comité Nationaux Olympiques et le CIO est nécessaire afin que nous puissions parler d'une même voix et améliorer le Mouvement olympique. Il s'agit là d'un vaste chantier."

Renforcer l'autonomie des jeunes grâce à la Fondation Kipkeino

En dépit de ses victoires, Kipchoge Keino n'a jamais oublié ses racines. C'est pourquoi, avec sa femme, la philanthrope Phyllis Keino, il a créé la Fondation Kipkeino, laquelle bénéficie du soutien de la Fondation Segal Family. La Fondation Kipkeino a ouvert un orphelinat – le Lewa Children's Home – et des écoles primaire et secondaire.

"Avec la Fondation, nous aidons les membres les plus démunis de notre société. Nous nous sommes occupés de plus de 6 000 jeunes et leur avons offert une éducation. Certains sont allés au lycée, d'autres ont obtenu des diplômes universitaires. Nous avons également formé des médaillés d'or, d'argent et de bronze et des finalistes olympiques."

Kipchoge Keino croit en la responsabilisation des jeunes athlètes. "Je dis aux jeunes athlètes : nous avons besoin de vous ; le monde a besoin de vous ; le Mouvement olympique a besoin de vous. Nous avons besoin d'unité, nous devons travailler ensemble pour améliorer le niveau du sport partout dans le monde."