Laurent Tillie n'a pas hésité quand la Fédération japonaise de volleyball lui a proposé le poste de sélectionneur.
« Comment peut-on refuser un tel challenge ? », a demandé le tacticien français lors d'une conférence de presse organisée ce lundi 2 décembre pour le présenter en tant que coach du Japon jusqu'aux Jeux Olympiques de Los Angeles 2028.
« Je veux remercier la JVA et Osaka Bluteon pour rendre cela possible. C'est un grand honneur et beaucoup de responsabilités car je pense que le volleyball japonais est très attendu au niveau international, et j'espère que la combinaison des qualités du volleyball japonais et mon expérience du haut niveau et des Jeux Olympiques va amener cette équipe vers les meilleurs résultats possibles, un podium à Los Angeles », a affirmé le sexagénaire qui succède à son compatriote Philippe Blain.
Le travail de ce dernier a été salué car il a notamment permis aux Ryujin Nippon de monter sur le podium des deux dernières éditions de la Volleyball Nations League avec le bronze en 2023 et l'argent en 2024.
Le pays du Soleil-Levant s'était même mis à rêver d'une première médaille olympique en volleyball hommes mais son aventure aux JO de Paris 2024 s'est terminé sur un « crève-cœur ». Les coéquipiers d'Ishikawa Yuki menaient deux sets à zéro avant de perdre en quarts de finale face à l'Italie (2-3).
« C’est une défaite brûlante, mais fondatrice pour que les joueurs aillent faire une médaille à Los Angeles 2028 », a analysé Laurent Tillie qui espère aider le Japon à franchir cet ultime pallier dans quatre ans.
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Laurent Tillie compare le parcours de la France à celui du Japon
L'ancien capitaine et sélectionneur des Bleus compte sur son expérience olympique pour y arriver : deux participations en tant que joueur et deux en tant qu'entraîneur. Celui qui dirige actuellement Osaka dans le championnat japonais avait notamment mené la France à son premier titre olympique en volleyball, c'était aux JO de Tokyo 2020.
Laurent Tillie n'hésite d'ailleurs pas à faire des parallèles entre la France et le Japon.
« J'ai suivi tous les matchs du Japon aux Jeux Olympiques de Paris 2024, et je crois que tous les spécialistes disaient que le Japon jouait merveilleusement bien, surtout avec une combativité et un esprit d'équipe valeureux. Mais je crois que l'équipe a été rattrapée par son stress et par l'importance des Jeux Olympiques. Exactement comme mon équipe, la France, aux Jeux Olympiques de Rio 2016. On avait une très belle équipe mais on a été paralysé par l’enjeu », explique-t-il au sujet de la neuvième place des Bleus au Brésil.
« Avant d'être champion olympique à Tokyo, on a gagné deux fois la Ligue mondiale, fait plusieurs podiums, gagné le Championnat d'Europe, participé à plusieurs TQO contre les meilleurs équipes, ce sont beaucoup de combats. On a aussi perdu des matchs en finale, en demi-finale, mais c'est une expérience extraordinaire au moment de jouer aux Jeux Olympiques. Malgré ces podiums, à Rio 2016 pour les premiers JO de cette équipe, on n'est pas sorti des poules. C'était aussi une expérience, il faut l'expérience des victoires et des défaites », image-t-il en évoquant le besoin du Japon a joué libéré aux Jeux Olympiques, ce que la France sait désormais faire.
Cette expérience, Laurent Tillie veut que ses joueurs l'accumulent en prenant l'habitude de battre les meilleures nations du monde, dont la France.
« Je crois qu'il n'y a qu'un seul chemin, c'est d'arriver sur chaque compétition en voulant viser le podium. Chaque compétition. On y arrive, on n'y arrive pas, mais si on n'y arrive pas on sait pourquoi et on recommence, on recommence. Ce qui est important actuellement, c'est de vouloir battre les meilleures équipes comme l'Italie, la Pologne, la France... Les battre une fois, deux fois, trois fois, quatre fois pour arriver à les battre aux Jeux Olympiques. »
La quête olympique est déjà omniprésente dans l'esprit de Laurent Tillie et il souhaite que ça soit le cas pour tout le monde.
« À partir aujourd'hui, tout le monde doit penser à Los Angeles 2028. »