Volley-ball assis : l’Iran, la montagne infranchissable
Il y a les All Blacks en rugby, la France en handball, le Brésil en cécifoot et… l’Iran en volley-ball assis. Depuis sa première participation aux Jeux Paralympiques à Séoul en 1988, la République Islamique d’Iran emporte tout sur son passage avec 7 médailles d’or et 2 en argent. Focus sur LA nation du volley-ball assis masculin.
Une telle hégémonie dans le sport de haut niveau ne peut passer inaperçue car paralympiade après paralympiade, l’Iran reste au sommet du volley-ball assis. Nous en voulons pour preuve le bilan comptable extraordinaire de cette équipe emmenée par l’emblématique Hadi Rezaei : 7 médailles d’or et 2 médailles d’argent en 9 participations, soit 100 % des finales jouées (sans oublier 8 titres mondiaux conquis sur la période). C’est donc en toute logique que cette nation se présentera à l’Arena Paris Nord, du 29 août au 7 septembre, avec la pancarte de grande favorite.
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Derrière cette success story, un homme est à la baguette Il s’agit de Hadi Rezaei, devenu international en 1983 puis capitaine et enfin entraîneur de cette sélection masculine d’Iran en volley-ball assis. Et sous sa houlette, l’Iran ne laisse que des miettes à ses concurrents. À tel point que le peuple iranien aurait du mal à accepter autre chose qu’une médaille d’or lors de ces Jeux de Paris. “Si nous obtenons la deuxième place dans les compétitions paralympiques, cela signifie que nous avons échoué” constate le coach qui peut compter sur des soutiens de taille pour repousser toujours plus loin les limites de son équipe. “Le soutien du gouvernement, de la population, des clubs, des sponsors, la beauté du sport et le soutien aux athlètes” sont autant de facteurs qui expliquent la réussite du volley-ball assis iranien.
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Un soutien indéfectible
Mohammad Tabe, secrétaire général de comité iranien paralympique met lui l’accent sur “le travail effectué en coulisses, notamment un championnat domestique solide, qui a contribué à faire de l'équipe nationale une serial winneuse. L'équipement de salles de sport dans tout le pays et la présence continue de joueurs de haut niveau dans les événements internationaux peuvent aussi être considérés comme des facteurs importants de ce développement”. L’accompagnement financier du gouvernement et le soutien des médias contribuent à la poursuite de ce succès qui aujourd’hui permet aux athlètes olympiques et paralympiques d’Iran de toucher des primes égales et de développer l’équipe féminine.
Morteza Mehrzad, l’arme fatale
Dans sa quête de la perfection, et pour parer à l’intégration de joueurs de plus en plus grands chez leurs adversaires, l’équipe d’Iran peut compter sur un atout de taille. Du haut de son double mètre 46 (oui, vous avez bien lu 2m46), Morteza Mehrzad a permis à cette formation de franchir un nouveau cap. Officiellement le deuxième homme vivant le plus grand du monde, Morteza est atteint d'acromégalie (trouble hormonal rare caractérisé par une sécrétion excessive d'hormone de croissance). Un accident à l’âge de 15 ans a également ralenti la croissance de sa jambe droite qui est désormais plus courte de 15 centimètres que sa jambe gauche. Repéré par l'œil aiguisé du coach Hadi Rezaei, Morteza a été intégré et formé par la fédération iranienne, lui permettant de faire ses débuts internationaux en 2013. Depuis, il enchaîne les victoires et les récompenses personnelles (ballon d’or du meilleur joueur du monde en 2019, 2021 et 2022, double médaillé d’or aux Jeux de Rio et Tokyo).
Allier puissance et agilité
Son gabarit hors du commun met en lumière toutes les qualités que nécessitent le volley-ball assis, discipline très similaire à son homologue olympique (même ballon, mêmes principes de jeu). En effet, dans les deux cas, être grand vous donnera un avantage indéniable en attaque (pour smasher) et en défense (pour contrer au filet). Sachant qu'une partie du corps entre les fesses et les epaules des joueurs doit toujours rester en contact avec le sol, mesurer 2m46 (1m95 assis et les bras levés) permet de contrôler plus facilement le terrain séparé par un filet d’1m15 de hauteur.
Au-delà de la taille, le volley-ball assis requiert de la technique, de la finesse et de la puissance. Et dans ce domaine, Morteza Mehrzad et ses coéquipiers sont intouchables. Sur le terrain long de 6 mètres et large de 10, les Iraniens n’ont pas leur pendant pour trouver les zones libres leur permettant de remporter les points et les sets (les matchs se déroulent en trois sets gagnants de 25 points).
Jeune nation dans le monde paralympique (elle n’a fait ses débuts qu’en 1988 à Séoul), l’Iran totalise déjà 113 médailles, soit le 33e meilleur bilan. À Tokyo en 2021, elle avait terminé à la 13e place avec 24 médailles dont 12 en or, mieux par exemple que la délégation française (14e).
Je découvre le volley-ball assis
Et la France dans tout ça ?
L’équipe de France a été créée en 2018. Depuis, elle se développe en disputant différentes compétitions (coupe des Nations, championnat d'Europe, coupe du Monde). Son statut de pays hôte va lui permettre de découvrir pour la première fois les tournois paralympiques féminins et masculins de volley-ball assis.
C'est à l'Arena Paris Nord que ça se passe