JO de Paris 2024 - Tennis de table : Pourquoi Félix Lebrun joue avec une prise porte-plume ?
Félix Lebrun est un pongiste à part. Car il fait partie du top 10 mondial à seulement 17 ans, mais surtout parce qu'il joue avec une prise porte-plume, une technique rare et utilisée quasi exclusivement par des joueurs asiatiques. Il explique pourquoi.
Félix Lebrun est un OVNI. Pour ses performances, sa médaille de bronze aux JO de Paris 2024, mais surtout pour sa prise porte-plume.
Alors qu'elle est utilisée presque exclusivement par les joueurs asiatiques, le Français de 17 ans fait partie des rares Européens à l'avoir adoptée
Même son grand frère, Alexis Lebrun, joue avec une prise régulière, dite « orthodoxe ».
Dans une interview exclusive avec Olympics.com, il a expliqué les raisons de son choix, qui remonte à son plus jeune âge et inspiré par un partenaire d'entraînement.
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La prise porte-plume, c'est quoi ?
La prise porte-plume a été popularisée par les joueurs asiatiques au point qu'elle soit surnomée prise chinoise. Avec cette technique, le pongiste tient sa raquette comme un stylo (penhold grip, en anglais). Le pouce et l'index sont situés du côté coup droit et les trois autres doigts sont placés côté revers.
« C'est une prise vraiment cool à jouer, elle offre beaucoup d'options différentes par rapport à la prise orthodoxe », détaille Félix Lebrun, aujourd'hui 5e mondial. « Le poignet est beaucoup plus libre, notamment en remise de service donc on peut avoir beaucoup plus de variété dans le jeu. »
Son style de jeu peut piéger n'importe quel pongiste, et ce n'est pas Ma Long qui dira le contraire. La légende du tennis de table avec ses cinq médailles d'or aux Jeux Olympiques avait lâché un set au jeune prodige français lors de leur première confrontation, au WTT Star Contender de Budapest en 2022.
Certains des meilleurs pongistes de la planète ont brillé grâce à leur prise porte-plume, dont Ma Lin, champion olympique de simple hommes et par équipes à Pékin 2008. C'est pourtant un joueur beaucoup moins connu qui a donné envie au Français de jouer avec une telle prise. Il s'est inspiré de Chen Jian, un joueur de la République populaire de Chine qui s'entraînait à Montpellier et à Istres.
« J’avais quatre ans, je le voyais jouer et ça me donnait envie de faire comme lui. Je me disais que si lui y arrive, il n'y a pas de raison que je ne puisse pas y arriver avec cette prise aussi. Il joue différemment, mais il est aussi fort que ceux qui jouent avec la prise orthodoxe donc j'ai voulu faire comme lui. »
Preuve de sa capacité naturelle à dompter la prise porte-plume, Félix Lebrun a plus rapidement maîtrisé le revers que le coup droit. Il l'a complètement adopté et n'est plus jamais revenu vers une prise orthodoxe, pour le plus grand plaisir de ses suiveurs et des amoureux d'échanges spectaculaires.
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La prise porte-plume de Félix Lebrun, une différence remarquée
Félix Lebrun est conscient d'avoir un jeu singulier et apprécie le fait d'être remarqué pour cela.
« Je pense que les gens aiment bien parce que c'est différent, donc ce n’est que du bonus pour moi. J’aime bien quand on me parle de ma prise, pour me dire que c'est différent à voir, que c'est cool à regarder. Tant mieux pour tout le monde. C'est super qu’il n’y ait pas beaucoup de joueurs qui l’ont en Europe. »
Mais comment fait-il pour perfectionner une technique que personne n'a dans son entourage ? Tout simplement en tentant d'innover. Le pongiste de 17 ans travaille avec son entraîneur Nathanaël Molin en s’inspirant des coachs de la République populaire de Chine et en regardant des vidéos pour aller encore plus loin.
« On ne veut pas juste les recopier, on veut essayer de trouver de nouvelles choses pour les dépasser et prendre de l’avance. »
Plus que l'utiliser, Félix Lebrun s'approprie la prise porte-plume. Il a notamment trouvé la parade pour le service qui peut être compliqué avec un placement spécial pour avoir plus de relâchement.
Cette habitude lui est venue depuis son plus jeune âge et fait aujourd'hui encore sa marque de fabrique pour aller marquer des points sur son service et peut-être viser une deuxième médaille olympique.
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