Sky Brown veut continuer à écrire l'histoire olympique : « Me qualifier en surf et en skate est un grand rêve ! »
Ne dites pas à Sky Brown qu’elle ne peut pas faire telle ou telle chose. Car cela pourrait avoir l’effet inverse. Olympics.com a interviewé la jeune superstar sur son objectif ambitieux de devenir la première athlète (tous genres confondus) à se qualifier en skateboard et en surf pour une édition des Jeux Olympiques. Découvrez à quoi ressemblerait sa journée idéale, comment elle conjugue ses deux passions sur la planche et son caractère bien trempé face aux sceptiques.
Sky Brown a une décision difficile à prendre tous les matins, avant le lever du jour.
Doit-elle aller surfer ou faire du skate ?
La jeune athlète ne renoncera à aucun des deux, de par son tempérament qui lui a permis de déjouer tous les pronostics depuis l’âge de la maternelle.
« Quand je me réveille, je pense que je vais faire les deux chaque jour », a confié la skateboardeuse et surfeuse britannique à Olympics.com. « J’ai simplement toujours envie de faire les deux ».
« Le matin, c’est un bon moment pour surfer et me réveiller, donc c’est pour ça que je me réveille tôt pour pouvoir aller surfer. Et le skate, c’est bien en milieu de journée, quand il fait chaud. J’aime essayer d’inclure les deux. J’adore faire ça. »
Sky Brown fait de sa passion pour ces deux sports de glisse son prochain objectif, qui n’est pas des moindres.
Elle est devenue la plus jeune athlète et médaillée olympique britannique de tous les temps à remporter le bronze en skateboard park femmes à Tokyo 2020. Maintenant, elle espère devenir la première athlète (tous genres confondus) à se qualifier à la fois en skateboard et en surf pour les mêmes JO.
« Me qualifier en surf et en skate est un grand rêve pour moi », a-t-elle déclaré en amont des World Surfing Games 2024 (23 février - 3 mars), qui détermineront si elle pourra espérer surfer à Tahiti dans cinq mois.
« Je sais qu’il s’agit d’un rêve ambitieux, mais c’est ce que j’adore faire. J’adore surfer et j’adore faire du skate. »
La journée idéale de Sky Brown : surf et skate au programme
Il suffit de voir comment Sky Brown décrit sa journée idéale pour comprendre à quel point cette adolescente n’est pas comme les autres.
Alors que la plupart des jeunes de 15 ans opteraient pour quelques heures de sommeil supplémentaires le matin, l’athlète britannique est ravie lorsqu’elle peut commencer sa matinée avant le lever du soleil.
« Ma journée idéale commence quand je me réveille vers 5h du matin pour aller dans l’eau pendant quelques heures », a-t-elle expliqué. « Les vagues seront en train de grossir, [elles] seront bonnes. Puis je mange un plat japonais prépare par ma mère, c’est ce que je préfère. Je vais un peu à l’école. Ensuite je vais probablement dans un skate park pour faire quelques figures, des nouvelles peut-être. Et si après les vagues sont toujours fortes, je retourne dans l’eau. »
Si cette routine quotidienne peut paraître intense, Sky Brown n’exagère pas du tout.
À l’exception de la cuisine japonaise de sa mère, c’est exactement ce à quoi ressemblait son programme lors de la journée d’ouverture des World Surfing Games 2024.
Elle était l’une des premières surfeuses à sortir prendre les vagues d’Arecibo, à Porto Rico. Après quasiment trois heures de surf, elle a pris sa planche de skate customisée en violet pour rouler dans la parade des athlètes. Alors que les autres surfeurs quittaient le défilé de la cérémonie d’ouverture, la médaillée olympique a ressorti sa planche en courant jusqu’à l’eau.
Dans l’intervalle, à défaut d’avoir pu se rafraîchir avec une glace, Sky Brown s’est contentée d’un jus et d’un bol de fruits. Elle a également pris dans ses bras la championne olympique de surf Carissa Moore et a eu quelques interactions avec les fans de skateboard, dont un supporter local qui lui a montré une figure avec la planche de son idole.
« C’était vraiment cool », a déclaré la championne du monde de skateboard en titre à propos de ses débuts aux World Surfing Games. « Sortir dans l’eau avec les meilleurs surfeurs du monde qui viennent des quatre coins de la planète, c’est vraiment cool d’être simplement là en surfant avec eux, en partageant quelques vagues. »
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Figures aériennes, style et courage : ce que le skateboard a appris à Sky Brown pour le surf
Sky Brown a eu l’idée de viser une qualification olympique dans deux sports bien avant d’avoir Paris 2024 en ligne de mire. La jeune athlète a fait ses débuts sur ces planches en même temps et avait envisagé de disputer les deux épreuves à Tokyo 2020. Mais finalement, elle avait décidé de privilégier le skateboard.
Son choix a payé, puisqu’elle a rapporté sa première médaille olympique. Cette réussite en skateboard lui a aussi donné un regain de confiance quant à sa capacité à exceller en surf également.
« Le skateboard m’aide pour le surf », confie-t-elle. « Un grand nombre de mes figures aériennes viennent du skate. » Une signature naturelle pour celle qui était peut-être prédestinée à tutoyer le ciel grâce à son prénom ?
Le style de Sky Brown est une autre caractéristique qu’elle peut faire glisser du skate park jusqu’aux vagues de l’océan.
Si ces deux disciplines n’ont pas d’ensemble de règles strict, elles favorisent les athlètes capables de démontrer des aptitudes complexes avec une pointe de personnalité. Ce qui est très naturel pour la jeune passionnée de glisse.
« J’apprécie carrément d’avoir mon propre style en skateboard », a-t-elle confié. « Je veux que ma glisse en skate et en surf ressemble à une danse, pour que ça soit beau ». La danse fait également partie de ses nombreux talents, puisqu’elle a remporté le concours TV de Danse avec les stars juniors en 2018, à l’âge de 10 ans.
« J’ai toujours pensé que c’était comme une danse, avec la hauteur [que l’on peut] atteindre et les mouvements en l’air, pour que ce soit le plus beau possible », a-t-elle ajouté. « J’ai l’impression que c’est mon style. J’aime faire en sorte que la glisse à skate paraisse belle, mais aussi percutante et puissante.
« En surf aussi. J’aime donner l’impression d’une sirène sur les vagues, mais qu’elle semble aussi percutante et puissante. »
Les terrains de jeu de Sky Brown : des skate parks en béton aux eaux imprévisibles
« Le skate est carrément plus facile, car il y a le bowl et on peut recommencer encore et encore sur la même rampe », a expliqué Sky Brown. « [Le surf,] ça bouge toujours, donc c’est vraiment difficile d’apprendre une nouvelle figure. On ne peut pas avoir la même vague, ni la même section de vague à chaque fois. »
« Il se passe beaucoup plus de choses dans la tête quand on est dans l’eau, car une fois qu’on est debout, on doit ensuite penser à ce qu’il faut faire sur les vagues. Mais dans l’eau, il faut aussi trouver la vague. Donc il faut penser à plein de choses. Alors qu’en skate, dès que tu es dans le bowl, c’est à toi de jouer. »
Sky Brown a dû affronter d’autres dangers dans la mer pour essayer de devenir une surfeuse olympique. Les récifs pointus et les oursins ne sont que quelques exemples parmi d’autres.
Mais aussi grand le défi soit-il en eau libre, la jeune athlète en apprécie toute l’envergure.
« Pouvoir faire mes runs [dans un bowl] me donne l’impression d’être très à l’aise et enlève beaucoup de pression », a-t-elle confié. « Mais je trouve que l’océan est plus palpitant ! On doit vraiment faire équipe avec les éléments naturels, et c’est ça qui rend [le surf] vraiment palpitant ! »
La réponse de Sky Brown aux sceptiques pour leur prouver qu'ils ont tort
Qu’elle lutte contre les éléments dans l’eau, se lance dans une nouvelle figure au skate park ou réponde à une interview entre ses séances d’entraînement intensif à Porto Rico à l’heure du cocorico matinal, rien ne semble pouvoir décontenancer Sky Brown, l’adolescente aux multiples talents.
Malgré son jeune âge, rien ne peut la faire dériver de son objectif, surtout quand il s’agit de son rêve ambitieux : obtenir un quota olympique aussi bien en skateboard qu’en surf*.
Huit quotas individuels sont en jeu dans la compétition féminine lors des World Surfing Games 2024, la dernière épreuve qualificative pour Paris 2024. La barre est haute, mais Sky Brown sait déjà quoi répondre aux sceptiques qui doutent de sa capacité à décrocher l’un de ces sésames olympiques.
« Quand j’entends ‘Tu ne peux pas y arriver’, mon cœur s’embrase. Ça donne envie de leur prouver qu’ils ont tort et qu’ils sont vraiment à côté de la plaque. »
« On m’a carrément dit ‘Oh, tu ne peux pas faire ça', ou encore ‘Tu n’es qu’une fille’... Je pense que je leur ai prouvé qu’ils avaient tort, et je veux recommencer. Me qualifier pour les deux représente un objectif ambitieux, mais je crois en moi et je vais faire de mon mieux », a-t-elle déclaré à Olympics.com.
Vous voulez suivez les performances de Sky Brown et d’autres espoirs de la discipline pour Paris 2024, en direct des World Surfing Games qui se déroulent du 24 février au 3 mars ? Rendez-vous sur Olympic Channel via Olympics.com et l’application officielle Olympics.
*Les Comités Olympiques Nationaux (CNO) étant les seules autorités habilitées à déterminer qui représentera leur pays aux Jeux Olympiques, la participation de chaque athlète français aux Jeux de Paris 2024 sera de fait du ressort de la Commission consultative des sélections olympiques (CCSO) du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), qui sélectionnera sa délégation nationale à Paris.
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