Shim Suk-Hee et Choi Min-Jeong : deux stars coréennes du patinage de vitesse sur piste courte qui ne veulent pas se mettre la pression
Shim Suk-Hee, née le 30 janvier 1997 à Gangneug, la localité même où auront lieu les compétitions de patinage de vitesse sur piste courte à PyeongChang en 2018 et Choi Min-Jeong, née le 9 septembre 1998, sont les deux superstars coréennes du patinage de vitesse sur piste courte. La première a gagné trois médailles olympiques à Sotchi 2014, la deuxième était déjà double championne du monde toutes distances 2015 et 2016 à 17 ans et totalise aujourd'hui sept médailles d'or aux Mondiaux. Elles entendent bien mettre le feu à la patinoire de Gangneung !
C'est dans sa ville de Gangneung en République de Corée, là où elle a commencé le patinage de vitesse sur piste courte à l'âge de sept ans, que Shim Suk-Hee va se lancer à l'assaut des podiums olympiques du short-track à PyeongChang 2018. Une date qui constitue les quatre derniers numéros de son portable. Déjà triple médaillée aux Jeux, bardée de récompenses mondiales, elle entend bien être à l'heure devant son public !
Pour elle, tout a vraiment commencé à Innsbruck lors des premiers Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) d'hiver en janvier 2012. Après avoir débuté dans son sport lors de sa tendre enfance, pour s'amuser, elle connaît sa première grande sélection internationale en 2011, à 14 ans, lors des Championnats du monde juniors. En début d'année suivante, sur la glace de l'Olympiahalle d'Innsbruck, Shim Suk-Hee dispute les deux courses individuelles au programme des tout premiers JOJ, et les remporte ! Médaille d'or du 500 m et du 1 000 m à l'issue de finales brillamment négociées, auxquelles elle ajoute le bronze du 3 000 m relais mixte au sein d'une équipe composée d'athlètes issus de différents CNO.
Championne de précocité, Shim-Suk-Hee fait une entrée fracassante au niveau sénior dans la Coupe du Monde ISU 2012-2013 qu'elle remporte à 15 ans, notamment en restant invaincue sur 1 500 m : six courses gagnées consécutivement à Calgary, Montréal, Nagoya, Shanghai, Sotchi et Dresde auxquelles s'ajoutent trois victoires sur 1 000 m. En mars 2013, Debrecen (Hongrie), elle remporte son premier titre mondial sur 3 000 m et décroche l'argent sur 1 500 m, terminant 3e du classement général.
Avant d'aller défendre ses chances aux Jeux de Sotchi, Shim Suk-Hee remporte pour la deuxième fois la Coupe du monde, impériale sur 1 000 m et sur 15 000 m. Très ambitieuse à 17 ans pour ses débuts sur la grande scène olympique, l'adolescente coréenne commence par être éliminée dès les quarts de finale du 500 m sur la glace de l'Iceberg. Le 15 février, elle remporte la médaille d'argent du 1 500 m, débordée dans le dernier tour par la Chinoise Zhou Yang alors qu'elle occupait la tête.
Trois jours plus tard, le relais 3 000 m donne lieu à une finale passionnante où la balance penche d'un côté et de l'autre, Coréennes et Chinoises se succèdent en tête de la course pas moins de cinq fois dans les huit derniers tours. Shim Suk-Hee conclut ce relais et apporte la victoire à son équipe grâce à un dépassement d'anthologie par l'extérieur sur la Chinoise Li Jianrou dans le dernier tour ! "J'avais de super sensations dans le dernier tour. Je me sentais rapide, et en position de dépasser Li. Et quel frisson quand je l'ai fait", dira-t-elle à chaud. Enfin, le 21 février, elle complète sa collection de podiums en prenant le bronze du 1 000 m remporté par sa compatriote Park Seung-Hi. Par la suite, Shim Suk-Hee remporte les classements Coupe du monde ISU du 1 000 m en 2015 et du 1 500 m en 2017.
Brillants débuts sur la scène internationale pour Choi Min-Jeong
En parlant de précocité, le parcours de sa coéquipière Choi Min-Jeong, originaire de la capitale Séoul, est tout aussi parlant ! Sa carrière internationale sénior décolle dès sa 2e course en Coupe du monde ISU, le 15 novembre 2014 à Montréal, lorsqu'elle s'impose sur 1 500 m devant l'Italienne Arianna Fontana et Shim Suk-Hee. Quelques mois plus tard, en mars 2015, lors des Mondiaux ISU de Moscou, elle est sacrée championne du monde toutes distances à 16 ans, en gagnant le 1 000 m, le 3 000 m et le relais 3 000 m. Choi Min-Jeong conserve son titre un an plus tard à Séoul, en brillant à nouveau sur 1 000 m, 1 500 m et en relais avec ses camarades de l'équipe de République de Corée. Elle termine à la première place du classement Coupe du monde du 1 000 m en 2015, puis du 1 000 m et du 1 500 m en 2016.
Choi Min-Jeong démarre la saison olympique en fanfare, lors de la première étape de la Coupe du monde ISU disputée à Budapest début octobre 2017 : elle remporte les quatre courses au programme : 500 m, 1 000 m, 1 500 m et relais 3 000 m dans la formation où figure également Shim Suk-Hee. "Il s'agissait de la première compétition de la saison olympique et je suis très contente d'avoir obtenu de meilleurs résultats que prévus", observe la jeune patineuse dont la devise est "no pain, no gain" (on n'a rien sans peine). Il arrive aussi, comme sur 1 500 m à Shanghai en novembre, que les deux stars luttent l'une face à l'autre pour la victoire en finale : Shim l'emporte d'un souffle devant Choi en Chine.
La pression ? Quelle pression ?
Beaucoup de poids va peser sur les épaules des deux patineuses à PyeongChang 2018, tout un peuple compte sur elles pour remporter un maximum de médailles dans la discipline où la République de Corée est traditionnellement forte, chez les messieurs comme du côté des dames. "Les gens disent que l'énorme attention médiatique nous met sous pression. Mais au lieu de cela, au lieu d'être préoccupée, je ne fais que me concentrer sur mon entraînement, afin de n'avoir aucun regret sur mon niveau de performances aux Jeux," explique Shim Suk-Hee. "À Sotchi, j'étais jeune et je n'avais pas d'expérience, à PyeongChang, je veux m'imposer dans les courses individuelles. Je veux obtenir des résultats qui me permettront de me féliciter !"
Choi Min-Jeong n'est pas moins ambitieuse. À tout juste 19 ans, elle aussi compte bien monter plusieurs fois sur la plus haute marche des podiums olympiques 2018. "J'ai eu de bons résultats mais je dois encore m'améliorer. Je me concentre sur l'amélioration de mon départ, sur la puissance et l'accélération, tout ce qui était considéré comme mes points faibles."
Et puis, il y a le relais 3 000 m où Choi et Shim uniront leurs forces avec deux autres coéquipières. "C'est en fait la seule course où on peut sourire à la fin," observe Shim Suk-Hee, "alors nous voulons vraiment la gagner. J'espère aussi que les jeunes patineurs qui feront leurs débuts olympiques à PyeongChang ne souffriront pas de leurs nerfs et réaliseront de belles performances". Parmi ces "débutants", il y a une certaine Choi Min-Jeong.