Romain Allemand, la nouvelle pépite française du freestyle : « Je rêve de vivre du snowboard »
Dans une interview accordée à Olympics.com, le jeune français de La Plagne évoque son admiration pour Shaun White, une des légendes de son sport, il explique pourquoi il considère le bonheur comme l’une des clés de la réussite et il espère que les Jeux Olympiques seront un tremplin pour sa carrière.
Le rider français Romain Allemand a l’habitude de prendre de la hauteur.
Lorsque le jeune homme de 16 ans exécute ses figures dans les airs, c’est comme si son corps se confondait avec sa board, tant tout a l'air facile.
Sa carrière semble prendre la même trajectoire que les mouvements ascendants du jeune snowboarder.
Toujours plus haut.
Alors que tout va plutôt vite pour le jeune adolescent qui a déjà accompli plusieurs de ses objectifs cette année, comme celui de remporter l’or au Festival olympique de la jeunesse européenne (FOJE) d'hiver 2023 à Friuli Venezia Giulia ou encore celui d’être sélectionné en Équipe de France de snowboard freestyle pour la Coupe du monde 2023/24, il garde les pieds sur terre.
« Je ne me prends pas la tête, » a-t-il déclaré à Olympics.com dans une interview au mois de janvier dernier. « Je pense que j’essaie d’être 'toujours à pied' comme on dit. Et j’essaie de ne pas tirer la gueule et de faire plaisir aux gens et d’apporter de la joie. »
La joie justement, un sentiment incroyable de liberté, d’amour et de bonheur qu’Allemand veut transmettre aux autres. C’est quelque chose qu’il dit avoir trouvé presque immédiatement lorsqu’il a commencé le snowboard, à l’âge de cinq ans.
Il se découvre une obsession pour les tricks, la sensation de planer dans les airs et aussi pour la manière dont il ressent la pression lors d’une compétition. « Tout cela m’a toujours fasciné », explique-t-il.
« Ça ne sert à rien d’être dans la négativité »
Sa volonté d’explorer et de repousser ses limites depuis son plus jeune âge a été rapidement récompensée alors qu’il participait à des compétitions locales. Pour Allemand, chaque victoire lui prouvait un peu plus qu’il était sur la bonne voie.
« J’ai compris que j’étais un peu fait pour ce sport quand j’ai commencé à faire des résultats dans des petites compétitions et que j’ai commencé à tourner de plus en plus, à développer de plus en plus mon envie de faire du snowboard pour évoluer. »
En grandissant, Allemand n’a jamais perdu de vue sa joie de pratiquer le snowboard. Il est resté fidèle à ses principes et admet encore aujourd’hui que c’est un sentiment très important pour lui.
Les souvenirs des difficultés de croissance qu’il a traversées sont désormais une piqûre de rappel permanente : être heureux dans ce qu’il fait est primoridal pour lui afin de faire de son mieux.
« Quand j’ai commencé, il y aun moment où je n’arrivais pas à faire du snowboard et j’étais toujours dans un mauvais mood », explique le Français.
« Et du coup, quand je suis de mauvaise humeur, je n’arrive pas à faire ce que j’aime, comme le snowboard. Si je suis triste, je vais tomber ou faire des mauvaises choses, alors que dès que je suis joyeux, j’arrive à les faire et à faire ce que j’aime, en étant à ma meilleure performance. »
« Ça ne sert à rien d’être dans la négativité. »
Romain Allemand : « J’essaie toujours de faire du sport »
Vu l’avenir radieux qui l’attend, il n’est pas surprenant qu’Allemand soit inspiré par de grands noms du sport qui ont réussi avant lui.
Il y a une personne en particulier que le Français admire : le snowboarder Shaun White.
« Parce que c’est une légende, » déclare Allemand avec aplomb, en expliquant pourquoi il admire le triple champion olympique, notamment les scores parfaits de White en halfpipe et son impressionnante carrière de skateur. « Il a tout fait. C’était le meilleur. »
Tout comme White, qui a partagé les mondes de l’hiver et de l’été, Allemand a également une passion sportive en dehors de la montagne : entre les deux saisons, le snowboarder français fait du kitesurf près de chez lui, sur la Côte d’Azur.
« Mon père enseignait le kitesurf et du coup il m’a appris. J’ai commencé à en faire de plus en plus, jusqu’à ce que je devienne un peu fort et que je commence à faire des compétitions », explique Allemand, qui détaille comment il s’est retrouvé à pratiquer des sports nautiques.
« Le kite, c’est un peu comme le snowboard. C’est avec une board, on fait des tricks dans les airs et le but c’est de faire des points. C’est un peu pareil et la sensation de voler est magnifique. »
Passer l’été avec des amis dans l’eau, parfois même voyager un peu plus loin, comme en Espagne, pour essayer de nouveaux endroits, c’est quelque chose qui parle à Allemand et à sa passion pour le mouvement. De manière plus générale, il explique qu’il lui est impossible de rester assis, ce n’est jamais une option pour lui. Il préfère être actif et essayer de nouvelles choses dès qu’il a un moment de libre.
« Quand j’ai du temps libre, que ce soit à la montagne ou à la mer, j’essaie toujours de faire du sport, même si on me dit que je suis en “day off”, j’ai du mal à rester chez moi et à ne rien faire dans mon canapé. J’essaie toujours de faire du sport ou de bouger, parce que sinon je m’ennuie trop. »
Des rêves olympiques
Il a l’intention de ne participer qu’aux étapes européennes de la Coupe du monde cette saison pour pouvoir se consacrer à son entraînement. Allemand met tout en oeuvre de son côté pour continuer d’avancer vers ses aspirations futures.
Pour l’instant, il s'agit d’être sélectionné pour les Jeux Olympiques de la Jeunesse d’hiver de Gangwon 2024 avant de se tourner vers laqualification pour les prochains Jeux Olympiques d’hiver à Milan Cortina 2026.
« Quand je regarde les JO, les Coupes du monde et tout ça, ça me donne envie, parce que c’est super stylé. Et il y a une diversité énorme dans le snowboard au niveau du style et du niveau. C’est super. »
Réaliser ses rêves et participer à ces échéances font partie d’une ambition plus grande et d’une vision très simple : faire ce qu’il aime, tous les jours.
« Je rêverais de vivre du snowboard, de ma passion et de continuer comme ça, de toujours faire du snowboard, de voyager. C’est un peu ça mon rêve. »