À la rencontre de la skateuse Madeleine Larcheron, plus jeune athlète française à Tokyo 2020

À 15 ans, Madeleine Larcheron disputera la première épreuve de skateboard park des Jeux Olympiques. Elle s’est confiée à Tokyo 2020.

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(Photo de Greg Poissonnier)

Le skateboard fait ses débuts olympiques à Tokyo 2020 et après les épreuves de street, qui se sont déroulées les 25 et 26 juillet, c’est au tour du park, les 4 et 5 août.

À 15 ans, Madeleine s’apprête à disputer cette épreuve, et sera la seule représentante française alors qu’elle a débuté le skate il y a quatre ans à peine.

L’année suivante, elle remportait ses premiers Championnats de France en 2018. Titre qu’elle a de nouveau conquis en 2021. Elle confirmait les espoirs placés en elle, notamment par Florent Balesta, manager de l’équipe de France de skate, qui souligne sa régularité exceptionnelle comparée à certaines des plus grandes skateuses internationales.

« On savait qu’elle avait du potentiel malgré son jeune âge », confiait-il à Tokyo 2020. « Elle est très régulière. Madeleine a des appuis très solides, elle ne tombe pas. Elle a aussi un flow incroyable, une qualité de relance et une aisance déconcertantes. Elle est capable de dépasser des rideuses très expérimentées qui, elles, peuvent tomber. »

Tokyo 2020 a rencontré Madeleine Larcheron. Débuts, premières chutes et compétitions, passion et état d’esprit…

Découvrez la plus jeune représentante de la délégation française.

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Ses débuts en skate

Je devais avoir 9/10 ans et avec mes deux voisins, on skatait sur le trottoir. Au fur et à mesure, j'ai voulu commencer à sauter les trottoirs, à monter les marches dans la rue et du coup, j'ai voulu prendre des cours de skate. Tout de suite, j'ai accroché. J'ai toujours été assez casse-cou. J’ai ensuite rejoint le Santocha Skate Club à Capbreton et j’y suis toujours.

Park ou street ?

On ne va pas dire que le park est plus dangereux parce que justement, quand je fais du street, je me fais beaucoup plus mal qu’en park ! Dès le début, ça a toujours été comme ça. Le street était plus dangereux avec moi que le park. Je me suis tout de suite plus amusée. J'ai eu plus de sensations. Je skate soit au skatepark, soit dans mon jardin. Ma maman m'a fait une mini rampe en béton à l'arrière de mon jardin.

Sa gestion des chutes

C'est comme ça que l’on commence. C'est pour ça que beaucoup de monde arrête le skate très tôt car les premières chutes sont les plus violentes. Il faut passer par-dessus pour vraiment arriver à un stade où tu ne tombes plus beaucoup. Au début, elles étaient assez violentes mais je commence à en avoir de moins en moins. Mais quand il y en a une, elle fait mal !

Son état d’esprit avant les compétitions

Je suis assez sereine parce que je connais mes tricks. Je les ai bossés au point de pouvoir le faire les yeux fermés. Vraiment, c'est quelque chose que je sais faire. Du coup, j'ai juste à bosser mon run. Il n’y a aucune improvisation, je ne fais pas un trick si je sais que je ne l’ai pas à 100% parce que dans le skate, il y a aussi beaucoup de hasard. Il peut y avoir un coup de vent, un caillou… La roue peut tourner alors que tu ne l'as pas demandé.

Sa détermination

Le skate, c'est de la persévérance. Il peut y avoir des jours sans mais si on s’y met vraiment, ça peut revenir. Même si ça t'énerve, tu recommences. On peut passer une session à faire 100, 200 essais à se rapprocher d’1 cm du trick. Mais tu es quand même satisfait. Je suis comme ça. Quand j'ai une idée que je veux la faire, ça ne lâche pas.

Sa première compétition

Les Championnats de France 2017 à Perpignan. J’étais venue juste pour voir et du coup, j’ai essayé. Il y avait plein de skateurs que je suivais sur Instagram. C’était l'occasion. Du coup, je me suis lancée et je me suis beaucoup amusée. J’ai fini 10e. L’année qui a suivi, j'ai été championne de France et c'était plutôt cool ! J’ai gagné ce titre un an après avoir commencé le skate. J’ai bossé dur mais c’est une passion, donc ce n’est pas comme un devoir. Ça a toujours été de l’amusement.

Sa journée type

C'est une journée plutôt normale. La journée, je vais au collège et le soir, si j'ai du temps entre les devoirs, je vais skater. J’essaie de skater tous les jours mais il y a certains jours où j’ai plus de devoirs que d'autres. Je me dis ce n'est pas grave, je fais l’impasse sur le skate et je fais mes devoirs.

Ses envies pour l’avenir

J'aimerais bien être skateuse pro. Sinon j'aimerais bien faire du tatouage aussi. Je m’entraîne déjà sur mon père !

Son style

Tous les gens que je connais et qui me regardent me disent que mon skate est plutôt fluide et très doux, même si je force par moment pour aller loin et vite.

Rendez-vous dès demain à 9h (heure locale) pour les qualifications de park. La finale est programmée à 12h30.

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