Relais de la flamme olympique à Verdun : Médaillé olympique et trompettiste, l’ancien rameur Benjamin Rondeau est « content de représenter l'aviron français »
Un médaillé olympique et champion d'Europe portera la flamme olympique à Verdun, ce samedi 29 juin.
Benjamin Rondeau est attendu dans sa ville natale à l'occasion de la 44e étape du relais de la flamme olympique dans la Meuse.
L'ancien rameur tricolore s’est confié à Olympics.com lors d’une interview exclusive où il arborait un t-shirt noir sur lequel on pouvait lire « Paris, New York, Tokyo » en blanc… et « Verdun » en rouge ».
Le ton était donné d’entrée de jeu !
« C'est un super honneur, car j'ai toujours été au club de Verdun. J'ai toujours porté haut les couleurs de mon club, que ce soit au niveau national ou international », explique-t-il.
Celui qui a fait l'intégralité de sa carrière au Cercle Nautique Verdunois a commencé l’aviron au collège avant d’intégrer l’équipe de France à l’âge de 18 ans. Après avoir remporté les Championnats du monde juniors à deux reprises, il a été sacré aux Mondiaux des moins de 23 ans en 2004.
Quatre ans plus tard, il décrochait la médaille de bronze aux Jeux Olympiques de Beijing 2008 en quatre sans barreur avec son cousin Germain Chardin, Julien Desprès et Dorian Mortelette. Il est aussi devenu champion d'Europe en huit avec barreur la même année.
Si l’ancien rameur de 40 ans a quitté Verdun pour le sud-ouest, il revient toujours « là-haut » avec plaisir, car cette flamme intérieure est toujours là.
À domicile, Benjamin Rondeau a hâte de participer à la « belle fête » olympique du 29 juin en tant que capitaine du relais collectif composé de 24 rameurs pour représenter l'aviron français et porter la flamme devant toute une ville qui le connaît.
« Ce sont plusieurs générations que je vais rencontrer, qui m'ont soutenu, qui m'ont suivi. Et puis il y a la famille aussi qui sera présente à Verdun, donc c'est vraiment super ! »
« Il y a beaucoup d'excitation parce que je sens que la ferveur des gens autour des Jeux s'amplifie de jour en jour, depuis l'arrivée à Marseille […]. Et je pense que le fait d'avoir intégré toutes sortes de personnes, que ce soit du milieu sportif et même non sportif, ça fait un peu 'tilt' aux oreilles des gens. »
LIRE AUSSI :
Benjamin Rondeau : « Tous les quatre ans, on sent une petite étincelle qui s'allume au fond de nous »
Près de 16 ans après ses exploits à Beijing 2008, les JO rappellent toujours beaucoup de souvenirs à Benjamin Rondeau.
« À chaque fois qu'il y a les Jeux Olympiques, en tant qu'athlète, ça nous renvoie des émotions. »
Selon lui, le temps et le recul permettent de s’en rendre compte davantage.
« Quand on obtient la médaille, on est super heureux, mais on n'a pas toutes ces émotions-là qui arrivent quelques années après. C'est plus la concrétisation d'un rêve et le fruit d'un travail. »
Cette perspective permet de mieux saisir la difficulté d'une quête olympique. Benjamin Rondeau en sait quelque chose. Après avoir qualifié le bateau pour les JO d'Athènes 2004, il n'avait pas été sélectionné. Sa participation à Beijing 2008 l’a donc rendu « vraiment heureux. »
Et ce bonheur a été amplifié par le partage de cette « réussite en famille » avec Germain Chardin, son cousin. Ils ont évolué ensemble de cadets à seniors, jusqu’à remporter les Championnats de France 2023 bateaux longs, en huit avec barreur.
En son absence, Germain Chardin s’étant embarqué dans une nouvelle aventure ambitieuse pour préparer la Coupe de l'America 2024, Benjamin Rondeau avoue qu'il aurait apprécié partager le relais collectif de la flamme avec ses deux autres coéquipiers de Beijing 2008. Histoire de raviver leurs souvenirs du bon vieux temps...
LIRE AUSSI :
Benjamin Rondeau : « Si on veut avoir un minimum de niveau dans la musique ou le sport, il faut répéter tous les jours »
Après avoir raccroché les pelles, Benjamin Rondeau a ravivé une autre passion, la musique. Il avait commencé la trompette vers l’âge de huit ans avant d’évoluer avec l’harmonie de Thierville-sur-Meuse. Et au moment de reprendre, il a intégré la fanfare du régiment local.
Le Verdunois a ensuite « bifurqué dans le sud-ouest » il y a quatre ans pour suivre son épouse qui est professeur des écoles.
Vivant désormais à Saint-Pierre-du Mont, ce passionné aux multiples talents met le feu aux scènes locales, que ce soit avec son brass band festif « Les Perturbés » ou l’Orchestre montois, qui a organisé les Olympiades musicales le 22 juin dans les arènes de Mont-de-Marsan. Lors de ce « spectacle sport-musique », Benjamin Rondeau a déjà eu l'occasion de porter la flamme. Un symbole avant l'heure.
Une semaine plus tard, cette passion l'enflammera doublement puisqu’il devrait jouer avec la fanfare du régiment le matin, avant de porter la torche olympique avec le relais collectif dans la Meuse.
« C'est l'esprit d'équipe, l'esprit de travail, de sérieux, on le retrouve dans la musique, dans le sport. C'est ce que j'aime ! », détaille celui qui transmet aussi sa flamme aux enfants avec son rôle d'éducateur à l'école Jean Cassaigne.
Il est au cœur d'une transmission intergénérationnelle qui fait des étincelles entre les séances de motricité et de sport pour les rendre « plus habiles », et la découverte des instruments de musique !
Et sa pratique ne s'arrête pas là.
Maintenant qu’il s’est rapproché de l'océan, Benjamin Rondeau fait aussi du body surf et, tous les étés, il est sauveteur à Anglet.
« Aller dans les vagues chercher les gens qui se noient : ça, c'était mon kiff ! [Rires] », avoue le père de quatre enfants passionés de sport.
L’ancien champion entretient sa forme en ramant en salle, en courant et en nageant en attendant d'être rappelé pour « dépanner un petit coup » son club de Verdun.
« Quand on est sportif de haut niveau, on a toujours besoin d'avoir sa dose de sport ! »
Il pourra en avoir une grande avec les Jeux Olympiques de Paris 2024 cet été.
S’il suivra attentivement l’aviron, dont Benoît Brunet avec qui il a pu ramer il y a déjà longtemps, le néo-sudiste gardera un œil sur le ballon ovale.
« Je trouve ça tout simplement magique qu’Antoine Dupont lui-même puisse aller en équipe de France de rugby à 7. Car ça montre qu'il n'y a pas que le rugby à XV et que même les meilleurs champions du monde peuvent aussi intégrer d'autres équipes. »
D'ici là, c'est bien lui qui mènera un collectif lors du relais olympique de la flamme à Verdun.
LIRE AUSSI - Informations clés sur les événements et les affiches artistique de l'Olympiade culturelle de Paris 2024